
Les activités de la 26ème Conférence des Parties des Nations unies sur le climat ont officiellement démarré, lundi 1er novembre 2021, à Glasgow, la plus grande ville d’Écosse, en présence de plusieurs Chefs d’État et de gouvernement venus des quatre coins du monde. Une pléiade de discours aura marqué cette première séance des travaux permettant aux différents intervenants d’exposer, chacun, la vision de son pays susceptible de relever le défi commun du changement climatique.
Boris Johnson, le premier ministre britannique, a donné le go en mettant en garde contre «une colère et une impatience incontrôlables» en cas d’échec des négociations. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à «sauver l’humanité» des catastrophes à venir. Plutôt optimiste, le Président américain Joe Biden a indiqué que les États-Unis étaient en mesure «d’atteindre l’objectif de réduction des émissions de CO2 de 50-52 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005».
Le Président français, Emmanuel Macron a, pour sa part, appelé à «retrouver l’ambition des 1,5 °C d’ici la fin du siècle» avant d’inviter les plus gros pays émetteurs, dont les stratégies nationales ne sont pas conformes avec l’objectif, à «rehausser leur ambition dans les 15 jours qui viennent».
Le Chef de l’Etat RD-congolais et Président en exercice de l’Union africaine -UA-, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, participe, aux côtés d’autres grands leaders du monde, à cette grande et importante conférence prévue du 1er au 12 novembre 2021.
Mardi 2 novembre, le Président de la RD-Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, s’est exprimé à Glasgow, dans le cadre de la COP 26, présentant les priorités de son pays. Du haut de la tribune, il est revenu sur l’importance des forêts du bassin du Congo dans la lutte contre le réchauffement climatique. «La RD-Congo, mon pays, avec ses massifs forestiers, ses tourbières et ses ressources en eau et en minerais stratégiques, se présente comme un pays solution à la crise climatique», a souligné le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, évoquant également la déforestation qui menace les forêts du Bassin du Congo. Il a présenté ses atouts afin d’obtenir l’accompagnement nécessaire et intégral dans ses efforts de protection des forêts et de production d’énergie propre et renouvelable, pour la survie de l’humanité.
La RD-Congo, au cœur de l’enjeu
Pour cette conférence dont l’objectif majeur est de s’engager plus concrètement afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre -GES-, la RD-Congo a une carte à jouer. Le pays, avec les potentialités environnementales dont il regorge, surtout en matière de massifs forestiers et de ressources hydrauliques, se présente à la COP 26 comme la clé de solution à la problématique de réchauffement climatique. D’où l’intervention du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, mardi 2 novembre, a été très attendue au regard de ce que la RD-Congo peut apporter pour la survie de l’humanité.
Dépositaire de 47% des forêts du continent, la RD-Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après le Brésil. Elle est un réservoir de carbone et une réserve de biodiversité d’importance mondiale. Le fleuve Congo, avec tous ses affluents, constitue 10% des réserves mondiales d’eau douce et 50% de la réserve des eaux douces en Afrique. Son débit permet de développer une capacité d’hydroélectricité pouvant produire jusqu’à 100.000 mégawatts. Et que dire du barrage d’Inga à même de produire 40.000 mégawatts à son plus grand rendement! Par ailleurs, les tourbières présentes au centre du bassin du Congo qui stockent quelques 30 milliards de tonnes de carbone, l’équivalent de trois ans d’émissions mondiales de CO2, constituent également une piste non négligeable dans la gestion idoine des impacts liés au dérèglement climatique.
Bonne nouvelle pour les pays du Bassin du Congo
A la COP 26 à Glasgow, l’Allemagne, la France, la Belgique, des Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Corée, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, les Etats-Unis, l’Union européenne et le Fonds Bezos pour la terre annoncent une contribution collective d’au moins USD 1,5 milliard de financement entre 2021 et 2025. C’est la manifestation de leur engagement pour soutenir les efforts des pays du Bassin du Congo et les résultats ambitieux dans la région pour protéger et maintenir les forêts de cette région, notamment les tourbières et les autres réserves de carbone essentielles pour la planète.
Bonne nouvelle pour les pays du Bassin du Congo! Hormis cette annonce louable, au cours de la 26ème Conférence des Nations unies sur le climat, l’Afrique des pays développés des signaux clairs censés montrer la voie avec des objectifs précis visant à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. L’Afrique est le continent qui produit le moins d’émissions mais qui subit le plus gros des conséquences.
La signature d’une déclaration conjointe sur la CAFI
Par ailleurs, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a pris part à la réunion de haut niveau sur la gestion des forêts tropicales. Il a ensuite participé à la grande plénière puis à la réunion sur les infrastructures sous la modération du Président Joe Biden avec la collaboration du gouvernement britannique et de l’Union européenne -UE.
Le Chef de l’Etat RD-congolais a eu également une séance de travail avec le Premier ministre britannique Boris, laquelle a été sanctionnée par la signature d’une déclaration conjointe sur l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale -CAFI. Au cours de cette séance, ils ont aussi abordé la question des investissements britanniques en RD-Congo. Le Président Tshisekedi a présidé la réunion des Chefs d’Etat et de gouvernement sur le programme d’accélération et d’adaptation en Afrique pour l’accès au financement de tous les programmes de développement qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique. Et il a terminé sa journée par une réunion bilatérale avec le Président congolais Denis Sassou. La veille, il a fait de même avec le Président Al Sissi sur les préparatifs de la COP 27 prévue Égypte et dont les travaux préparatoires se feront en RD-Congo.
Environnement : le message du Président Tshisekedi à la planète
Pour l’Afrique qui vise à renforcer les mesures en faveur de la viabilité de l’environnement et de la prospérité en Afrique. Fidèle à cette ambition, la RD-Congo a pris les résolutions suivantes:
- accroitre notre contribution déterminée au niveau national en apportant à 21% de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’horizon 2030;
- lancer un programme visant à planter un milliard d’arbres à l’horizon 2023;
- élargir notre mix énergétique en combinant l’hydroélectricité, le solaire, la biomasse, etc.
Le plan national stratégique de développement ainsi que les politiques publiques sectorielles qui en découlent se fondent sur cette vision. Par ailleurs, la protection des droits des communautés locales et des peuples autochtones est capitale. Nous nous engageons à en tenir compte dans notre stratégie d’industrialisation, d’investissement agricole et dans la gouvernance forestière. La réorientation envisagée de production agroindustrielle vers des zones savanicoles, c’est-à-dire hors de zones forestières des tourbières, cristallise la volonté claire de mon pays à conserver les forêts des communautés locales et à garantir les droits des peuples autochtones.
J’encourage les investissements structurants ainsi que les partenariats constructifs en direction des pays du bassin du Congo dont la RD-Congo représente les 60%.
Mesdames et Messieurs,
Pour clore mon propos, je voudrais souligner qu’outre l’urgente question de mobilisation des ressources adéquates, il faut joindre à cela plus de synergie d’action et de mutualisation de nos efforts à tous les niveaux. C’est dans cette perspective que la RD-Congo approuve la déclaration de ce sommet et se trouve disposée à travailler en partenariat avec d’autres pays en vue d’atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés.
Je vous remercie.