Contre-point. Sur le débat autour de la caducité de l’Accord de la Saint-Sylvestre, Christophe Lutundula, le juriste du G7 et du Rassemblement, a préféré encourir des critiques de certains acteurs politiques, y compris au sein du regroupement et de la famille politiques auxquels il appartient, que laisser envenimer la situation, privant au passage le Rassemblement-Limete de l’une de ses armes destinées à faire pression sur Joseph Kabila.
A la faveur d’une intervention sur Top Congo FM le 5 janvier, Christophe Lutundula a déclaré sans détour à Christian Lusakueno en ces termes: «L’accord couvre la période préélectorale et la période électorale, c’est-à-dire la période qui commence de la signature de l’accord jusqu’à l’installation effective des institutions issues des élections. Donc l’accord est toujours en vigueur». Un contrepied parfait de la position du Rassemblement même si le vice-président Lutundula dit considérer Joseph Kabila comme «Président de la République de fait, sans légitimité populaire que seules les élections confèrent aux dirigeants dans des régimes démocratiques».
Il reste cependant qu’aux yeux des ténors du G7, la préoccupation majeure, qui dépend surtout du Président Kabila, demeure la vraie décrispation politique. A ce sujet, sans vouloir personnaliser l’application de l’Accord du 31 décembre 2016, Lundula ne cache tout de même pas que «le cas de Moise Katumbi est très emblématique» et il pense que sa résolution rassurerait tout le monde. Lutundula parle aussi du retour de la dépouille d’Etienne Tshisekedi comme une autre situation choquante, même sur le plan moral. «Il n’y a rien objectivement qui puisse expliquer que ce grand homme qui a servi la nation traine dans une chambre froide ou funérarium d’Ixelles -Belgique», tonne-t-il, ajoutant à ses revendications l’ouverture et l’accès aux médias, «surtout la télévision publique, un bien commun où on y engage des gens pour injurier l’opposition et caricaturer les opposants».
A en croire Lutundula, «le G7 n’est plus intéressé par le CNSA et le gouvernement». Ces institutions, précise-t-il, «auraient dû être constituées comme convenu, mais le Président Kabila a vidé l’accord de sa substance…».
YA KAKESA