Objectif: moderniser les postes douaniers pour éviter le coulage des recettes…
En séjour à Goma, dans le Nord-Kivu, le ministre des Finances, Sele Yalaghuli, a effectué jeudi une visite d’inspection au siège provincial de la DGDA, aux postes frontaliers «la grande barrière» et «la petite barrière». Sur les différents sites visités en compagnie du DG ai de la DGDA, Jean Baptiste Nkongolo Kabila, l’argentier national s’est entretenu avec les services frontaliers qui lui ont fait un état des lieux de la situation opérationnelle.
Après cette visite d’inspection sur terrain, Sele Yalaghuli a réuni en séance de travail les Directions provinciales des trois régies financières pour, a-t-on appris, des directives claires visant l’accroissement des recettes, la recherche des ressources complémentaires au budget de l’État, au moment où le Premier ministre Sylvestre Ilunga a réuni, durant deux jours dans la capitale, différents ministères pour prendre en compte et arbitrer toutes les prévisions en termes de recettes et de dépenses.
À en croire les administrés, cette mission encourage énormément le personnel et permet de renforcer le travail aux postes frontaliers inspectés. Au terme de cette visite, le ministre des Finances devrait prendre un train de mesures tendant à renforcer le contrôle, notamment à la petite barrière, le rendement des directions provinciales de la DGI, DGDA ainsi que la DGRAD, et doper les recettes douanières, fiscales, administratives et domaniales dans le souci de rendre un peu plus consistant la part des services d’assiette au budget de l’État exercice 2021 actuellement en élaboration au niveau du gouvernement central.
Selon les témoignages, les opérateurs économiques réussissent à évader le fisc en faisant passer frauduleusement les marchandises par la petite barrière. Voici comment: «Les importateurs des biens en provenance du Kenya, du Rwanda, de l’Ouganda et la Tanzanie, à destination finale de Goma préfèrent transiter leurs produits dans des grands entrepôts publics de transit à Gisenyi. Là, ils ne payent que les frais de transit et non les droits de douane qu’ils ont à verser à la douane de destination à la grande barrière».
Puis: «Les produits sont, plutôt, transportés jusque à Birere par la petite barrière soit sur des vélos tricycles pour handicapés physiques, soit sur les dos des pauvres femmes et hommes. Là, le seul coût à supporter c’est la corruption des agents de différents services étatiques y affectés». Ces témoignages traduisent l’ampleur du coulage des recettes à ce poste frontalier, à décourager à tout prix par la modernisation des services. Un pari que Sele Yalaghuli ambitionne de gagner.
Natine K.