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Samy Badibanga: le sentiment d’un devoir accompli

C’est le vendredi 5 mars 2021 que le 1er vice-président du Sénat, Samy Badibanga Ntita, avait décidé de démissionner de son poste au bureau de la Chambre haute du Parlement RD-congolais. Cette décision, qui a surpris non seulement les sénateurs mais aussi l’ensemble de la classe politique, continue de susciter des interrogations dans des salons huppés de la ville basse. Même dans les rues de Kinshasa, le sujet fait jaser sur les motifs à la base de cette démission intervenue au jour de la cérémonie de remise et reprise entre le nouveau bureau, dont Samy Badibanga, rescapé de l’équipe déchue, fait partie, et le bureau d’âge.

De tous les chuchotements ou des spéculations qui traversent les quartiers et microcosmes politiques, rien ne filtre sur les motivations profondes de cette option levée par le patron des Progressistes. Conscient que la pièce est jouée, et bien jouée, le démissionnaire est resté silencieux, serein, calme parce qu’animé par un sentiment de devoir accompli. Devoir bien accompli parce que l’ancien Premier ministre a été au centre des manœuvres qui ont conduit à la requalification de la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale et au Sénat. Un rêve devenu réalité.

On lui reconnait les qualités d’un souffleur dans une pièce de théâtre dans ce basculement des forces politiques en RD-Congo. Un véritable héros dans l’ombre du Président de la République. D’après des observateurs avertis, Badibanga est un stratège et tacticien avéré qui a joué, dans son silence légendaire, un grand rôle pour permettre au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi de reconfigurer la scène politique en vue d’une meilleure application de son programme au bénéfice de ce pays-continent.

Les mêmes observateurs affirment que l’entourage du Président Félix Tshisekedi, dans lequel figure Samy Badibanga, a réalisé un exploit: l’Union sacrée de la nation. Le démissionnaire du bureau de la Chambre des sages reste un des bras droits du Premier citoyen de la République.

Fidèle des fidèles et l’un des bras droits de Fatshi, Samy Badibanga sait bien jouer son rôle. Et surtout dans le silence. Après sa démission au perchoir du Sénat, l’homme sait à quoi s’attendre pour servir la République surtout qu’il dispose d’une longueur d’avance par rapport aux nombreuses mauvaises langues encore distraites et méconnues dans les jeux politiques. Nonobstant les spéculations qui ne cessent de monter d’un écran à cause de sa démission, le sénateur Samy Badibanga est le seul à savoir à quel challenge il va se mesurer dans les prochains jours.

L’ancien Premier ministre fait des soldats baroudeurs, agiles spadassins, et fins tacticiens retrouvés dans la cour du Chef de l’Etat pour écrire une nouvelle page d’histoire politique et du combat démocratique en RD-Congo. Ces hommes et femmes ont mis en place un plan de combat politique, une stratégie et une ligne d’attaque bien pensée qui ont conduit à cette éclatante victoire sur un FCC désormais réduit à sa plus simple expression, et à la mise en place de la majorité de l’Union sacrée dans les deux chambres.

Cette manœuvre avait entre autres missions le renouvellement de la classe politique, la reconfiguration de la majorité parlementaire, la mise en place d’un nouveau gouvernement. Et Samy Badibanga fait partie intégrante du groupe d’acteurs majeurs de cette révolution au leadership éclairé de Félix Tshisekedi.

Il a démissionné. Oui. Que va-t-il devenir? Sera-t-il au gouvernement? A toutes ces questions, Samy Badibanga sait bien qu’il n’est pas un situationniste mais plutôt un idéaliste aux convictions bien ancrées. Membre d’honneur de l’UDPS depuis 1994 et premier bailleur de l’actuel parti présidentiel, il a été le seul conseiller spécial d’Etienne Tshisekedi qui appréciait en lui son sens de la négociation, son abnégation au travail, et son impressionnant carnet d’adresses.

Dorian KISIMBA

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