Anéanti, sans issue, l’opposant partenaire du M23 affirme vouloir se rendre dans la nasse de Fatouma Bensouda. Gros écueil: la procureure ne s’est jamais intéressée à lui comme elle ne l’a pas dans son viseur!
Voici une annonce dont le lecteur, pour peu qu’il ne soit jamais intéressé au dossier de Roger LumbalaTshitenga, aura l’impression de connaître l’objectif inavoué. L’absence du nom du président du RCDN sur la liste des personnes amnistiables n’intrigue personne au pays, sauf lui-même.
Alors qu’il était le seul et unique membre du gotha politique à avoir publiquement rallié l’aventure rebelle du M23 et soutenu le colonel FARDC John Tshibangu, poursuivi pour faits insurrectionnels depuis la tentative du galonné de mener une révolte armée au Kasaï Oriental en 2012, écartée du champ de la loi d’amnistie promulguée le 11 février 2014 par le Président Kabila, Lumbala veut une nouvelle fois s’attirer les phares de l’actualité en annonçant sa volonté de se mettre à la disposition de la Cour pénale internationale -CPI.
Le député déchu l’affirme dans une interview accordée à Jeune Afrique et publiée mardi sur le site du magazine africain. Coup de pub? Comédie? Un peu de tout ça! Paul Madidi, chargé de communication du Bureau de la CPI en RD-Congo, en rit. «Je comprends clairement la position de Monsieur Roger Lumbala. Sachant qu’il a des ennuis avec la justice de son pays, la République Démocratique du Congo, il est, je crois, tenté de faire comme Bosco Ntaganda, qui se savait à la fois indésirable à Kinshasa, au CNDP et au M23.
Mais la différence entre les deux, c’est qu’il n’y a pas un mandat d’arrêt international de la CPI contre Monsieur Roger Lumbala», tranche Paul Madidi, ajoutant que l’opposant veut tout simplement se rendre intéressant. Impossible baroud d’honneur pour Lumbala, ce «candidat président» en 2016 contraint de se trouver un autre refuge que La Haye, s’il ne veut pas répondre de ses actes devant son juge naturel. Ci-après l’interview.
Jeune Afrique: Kinshasa vous a déclaré non amnistiable. Que répondez-vous?
Roger Lumbala: Le pouvoir de Kinshasa n’a rien à me reprocher. Je n’ai jamais fait de prison de ma vie. J’ai vécu vingt ans en France, je n’ai jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Il en est de même en RD-Congo. C’est pourquoi je lance le défi quiconque, qui a quelque chose à me reprocher, de mettre ses accusations sur la table. En revanche, je sais pourquoi certains au pouvoir veulent m’exclure de l’amnistie. C’est tout d’abord parce que je les ai défiés. Le fait d’avoir soutenu le M23, défait début novembre 2013 dans l’est de la RD-Congo, ne leur a pas plu. Ensuite, je suis candidat à la présidentielle de 2016 et en dehors d’Etienne Tshisekedi, c’est Roger Lumbala qui fait peur.
Mais des sources judiciaires à Kinshasa vous citent dans l’affaire John Tshibangu. Avez-vous été de connivence avec ce colonel déserteur en 2012 dans le Kasaï Orientale, votre province d’origine?
L’affaire John Tshibangu concerne des faits insurrectionnels qui sont amnistiables. Qu’à cela ne tienne, à supposer que j’ai incité le colonel Tshibangu à la rébellion; quel est l’acte criminel aurais-je commis? Aucun!
Avez-vous poussé le colonel John Tshibangu à prendre les armes?
Je ne veux pas répondre à cette question. Ma réponse au réquisitoire du procureur général, dans laquelle je donne tous les détails de cette affaire, mais aussi sur l’implication de Joseph Kabila dans ce qui se passe dans l’est du pays, n’a jamais été lue à l’Assemblée nationale. Je suis au courant de beaucoup de choses. C’est pourquoi, au lieu de s’acharner sur des personnes qui leur ont fait la guerre -SulutaniMakenga, René Abandi et les autre-, ils s’acharnent sur quelqu’un qui n’a fait que soutenir un mouvement.
La justice militaire RD-congolaise soupçonne le colonel déserteur John Tshibangu d’avoir recruté des enfants soldats. Un crime non amnistiable dans lequel vous seriez impliqué…
Cette affaire est le problème de John Tshibangu. Mais une double question s’impose: où a-t-il recruté ces enfants soldats? Où a-t-il fait la guerre? Les autorités judiciaires doivent nous le dire. Un responsable politique proche du pouvoir m’avait déjà informé que mon nom ne figurait pas sur la première liste des non amnistiables… Aujourd’hui le pouvoir cherche à fabriquer des dossiers pour m’incriminer et m’exclure de l’amnistie.
Quelsrapports entretenez-vous avec le colonel John Tshibangu?
La dernière fois que je lui ai parlé c’était en 2012, avant que je ne quitte Kinshasa. J’ai connu John Tshibangu très jeune lorsque nous étions à Goma. C’était un frère luba qui venait vers moi. C’est pourquoi j’ai gardé de très bonnes relations avec lui.
Kinshasa vous encourage à rentrer au pays pour répondre de vos actes devant la justice. Allez-vous le faire?
Je ne fais pas confiance à la justice RD-congolaise. Tout le monde sait comment elle fonctionne… J’aurais souhaité que la justice internationale se saisisse du dossier. Que le gouvernement de Kinshasa dépose ses griefs et que je donne mes arguments. Je suis donc prêt aujourd’hui à aller me présenter, tout seul, devant la Cour internationale-CPI. Je me mets à sa disposition.
En attendant, que pensez-vous du débat actuel sur un éventuel troisième mandat, ou pas, de Joseph Kabila en 2016?
Tant que ce n’est pas officiel, je n’ai pas de commentaire à faire. Je donnerai mon avis lorsque la démarche sera entamée. Actuellement, il n’y a que des fous du roi qui sont en train de titiller la population.
Par Trésor Kibangula
In Jeune Afrique en ligne
Voici une annonce dont le lecteur, pour peu qu’il ne soit jamais intéressé au dossier de Roger LumbalaTshitenga, aura l’impression de connaître l’objectif inavoué. L’absence du nom du président du RCDN sur la liste des personnes amnistiables n’intrigue personne au pays, sauf lui-même.
Alors qu’il était le seul et unique membre du gotha politique à avoir publiquement rallié l’aventure rebelle du M23 et soutenu le colonel FARDC John Tshibangu, poursuivi pour faits insurrectionnels depuis la tentative du galonné de mener une révolte armée au Kasaï Oriental en 2012, écartée du champ de la loi d’amnistie promulguée le 11 février 2014 par le Président Kabila, Lumbala veut une nouvelle fois s’attirer les phares de l’actualité en annonçant sa volonté de se mettre à la disposition de la Cour pénale internationale -CPI.
Le député déchu l’affirme dans une interview accordée à Jeune Afrique et publiée mardi sur le site du magazine africain. Coup de pub? Comédie? Un peu de tout ça! Paul Madidi, chargé de communication du Bureau de la CPI en RD-Congo, en rit. «Je comprends clairement la position de Monsieur Roger Lumbala. Sachant qu’il a des ennuis avec la justice de son pays, la République Démocratique du Congo, il est, je crois, tenté de faire comme Bosco Ntaganda, qui se savait à la fois indésirable à Kinshasa, au CNDP et au M23.
Mais la différence entre les deux, c’est qu’il n’y a pas un mandat d’arrêt international de la CPI contre Monsieur Roger Lumbala», tranche Paul Madidi, ajoutant que l’opposant veut tout simplement se rendre intéressant. Impossible baroud d’honneur pour Lumbala, ce «candidat président» en 2016 contraint de se trouver un autre refuge que La Haye, s’il ne veut pas répondre de ses actes devant son juge naturel. Ci-après l’interview.
Jeune Afrique: Kinshasa vous a déclaré non amnistiable. Que répondez-vous?
Roger Lumbala: Le pouvoir de Kinshasa n’a rien à me reprocher. Je n’ai jamais fait de prison de ma vie. J’ai vécu vingt ans en France, je n’ai jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Il en est de même en RD-Congo. C’est pourquoi je lance le défi quiconque, qui a quelque chose à me reprocher, de mettre ses accusations sur la table. En revanche, je sais pourquoi certains au pouvoir veulent m’exclure de l’amnistie. C’est tout d’abord parce que je les ai défiés. Le fait d’avoir soutenu le M23, défait début novembre 2013 dans l’est de la RD-Congo, ne leur a pas plu. Ensuite, je suis candidat à la présidentielle de 2016 et en dehors d’Etienne Tshisekedi, c’est Roger Lumbala qui fait peur.
Mais des sources judiciaires à Kinshasa vous citent dans l’affaire John Tshibangu. Avez-vous été de connivence avec ce colonel déserteur en 2012 dans le Kasaï Orientale, votre province d’origine?
L’affaire John Tshibangu concerne des faits insurrectionnels qui sont amnistiables. Qu’à cela ne tienne, à supposer que j’ai incité le colonel Tshibangu à la rébellion; quel est l’acte criminel aurais-je commis? Aucun!
Avez-vous poussé le colonel John Tshibangu à prendre les armes?
Je ne veux pas répondre à cette question. Ma réponse au réquisitoire du procureur général, dans laquelle je donne tous les détails de cette affaire, mais aussi sur l’implication de Joseph Kabila dans ce qui se passe dans l’est du pays, n’a jamais été lue à l’Assemblée nationale. Je suis au courant de beaucoup de choses. C’est pourquoi, au lieu de s’acharner sur des personnes qui leur ont fait la guerre -SulutaniMakenga, René Abandi et les autre-, ils s’acharnent sur quelqu’un qui n’a fait que soutenir un mouvement.
La justice militaire RD-congolaise soupçonne le colonel déserteur John Tshibangu d’avoir recruté des enfants soldats. Un crime non amnistiable dans lequel vous seriez impliqué…
Cette affaire est le problème de John Tshibangu. Mais une double question s’impose: où a-t-il recruté ces enfants soldats? Où a-t-il fait la guerre? Les autorités judiciaires doivent nous le dire. Un responsable politique proche du pouvoir m’avait déjà informé que mon nom ne figurait pas sur la première liste des non amnistiables… Aujourd’hui le pouvoir cherche à fabriquer des dossiers pour m’incriminer et m’exclure de l’amnistie.
Quelsrapports entretenez-vous avec le colonel John Tshibangu?
La dernière fois que je lui ai parlé c’était en 2012, avant que je ne quitte Kinshasa. J’ai connu John Tshibangu très jeune lorsque nous étions à Goma. C’était un frère luba qui venait vers moi. C’est pourquoi j’ai gardé de très bonnes relations avec lui.
Kinshasa vous encourage à rentrer au pays pour répondre de vos actes devant la justice. Allez-vous le faire?
Je ne fais pas confiance à la justice RD-congolaise. Tout le monde sait comment elle fonctionne… J’aurais souhaité que la justice internationale se saisisse du dossier. Que le gouvernement de Kinshasa dépose ses griefs et que je donne mes arguments. Je suis donc prêt aujourd’hui à aller me présenter, tout seul, devant la Cour internationale-CPI. Je me mets à sa disposition.
En attendant, que pensez-vous du débat actuel sur un éventuel troisième mandat, ou pas, de Joseph Kabila en 2016?
Tant que ce n’est pas officiel, je n’ai pas de commentaire à faire. Je donnerai mon avis lorsque la démarche sera entamée. Actuellement, il n’y a que des fous du roi qui sont en train de titiller la population.
Par Trésor Kibangula
In Jeune Afrique en ligne