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Retard du dialogue : Koffi Annan, le facilitateur du goût de Tshisekedi

Joint Special Envoy Kofi Annan Speaks With Press After Meeting o
Pouvoir et UDPS ont rapproché leurs vues presque sur tout ce qui les opposait sauf sur le nom de la personnalité devant assurer la facilitation. Le président de l’UDPS a rejeté le Mozambicain Joaquim Chisano, l’Angolais Dos Santos… et l’Algérien Saïd Djinnit. Il ne jure que par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, le Ghanéen Koffi Annan
Partis à Bruxelles à bord d’un même avion, assis l’un à côté de l’autre, le conseiller en charge des Relations extérieures de l’UDPS Félix Tshisekedi et le président du groupe parlementaire UDPS et Alliés Samy Badibanga ont transmis la position de leur parti à Said Djinnit, qu’ils ont rencontré lundi 7 décembre dans la capitale belge, en présence de deux conseillers d’Etienne Tshisekedi dont le parti préfère taire les noms. Les mandataires de l’UDPS ont profité de ces échanges pour exiger que le médiateur joue un rôle central dans la conduite du dialogue, du début à la fin.
Koffi Anna, l’ancien Secrétaire général de l’ONU de nationalité ghanéenne, répond au profil de médiateur que les Tshisekedistes souhaitent, apprend AfricaNews.  
Avant le rapprochement entre le Pouvoir et l’UDPS, le premier a ses préoccupations et le deuxième des revendications. Des contacts sont pris via Kalev Mutond, administrateur général de l’ANR, et Eugénie Tshika wa Mulumba, la sœur du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba. L’ambassadeur Théodore Mugalu, chef de la Maison civile du chef de l’Etat, est aussi passé par là. François Muamba Tshishimbi, ancien  cadre de l’UDPS, qui n’a presque jamais rompu le cordon ombilical, joue aussi sa partition.
Le terrain est balisé. Les discussions peuvent commencer. Les deux parties se retrouvent lors d’une première rencontre à Venise en Italie. Les émissaires de Kabila font part de leurs préoccupations. Les délégués de Tshisekedi prennent acte mais réitèrent leur cahier des charges. Ils demandent entre autres l’enrôlement de nouveaux majeurs, les élections dans les délais constitutionnels… Cependant, la position du parti Tshisekediste par rapport au Président Kabila évolue sensiblement. Il ne réclame plus la vérité des urnes mais sollicite la restructuration de la CENI.
A la faveur de la deuxième rencontre à Ibiza, en Espagne, les délégués de Kinshasa tentent d’appâter l’UDPS: on apprend qu’un partenariat stratégique a été évoqué. Certains Tshikedistes bavent. Sauf les radicaux. Conséquence: via Docteur Ilunga, Tshisekedi donne à ses troupes l’ordre de se retirer. Les pourparlers sont interrompus mais le fil ne se rompt pas pour autant. Quand les échanges reprennent, chaque camp met de l’eau dans son vin. Mais ici et là, quelques fissures apparaissent: le refus d’une frange de l’UDPS d’adhérer à l’idée d’un partenariat stratégique et le désaccord sur le nom du facilitateur.
Kabila a beau signer l’ordonnance convoquant le dialogue, annonçant la mise en place du Comité préparatoire chargé d’apprêter entre autres les documents de travail ainsi que le projet d’ordre du jour et du règlement intérieur à adopter en plénière, il a beau garantir la présence d’un facilitateur international et assurer la co-modération conduite par un représentant de la Majorité et un autre de l’Opposition, certainement issu de l’UDPS, le camp de Tshisekedi se cabre. Un comité réuni à Kinshasa autour de Félix Tshisekedi et deux députés nationaux du parti -ils ne sont pas aussi honnis ou bannis!-, rédige une déclaration proposée et acceptée au QG de Bruxelles.
Le processus de désignation du bureau du Comité préparatoire du dialogue en cours
Coup de théâtre: l’UDPS refuse de prendre part à un dialogue made in Kabila, fait savoir ce communiqué qui n’a pas l’entête du parti. On finira par en découvrir le véritable auteur. Mais une question taraude les esprits: quelle est cette nouvelle affaire qui retarde le début du dialogue? Depuis Bruxelles, on apprend que «Pouvoir et UDPS ont rapproché leurs vues presque sur tout ce qui les opposait sauf sur le nom de la personnalité devant assurer la facilitation.
Le président de l’UDPS rejetterait le Mozambicain Joaquim Chisano, l’Angolais Dos Santos… et l’Algérien Saïd Djinnit, proposés tour à tour par le Pouvoir. Il ne voudrait surtout pas de Said Djinnit, pressenti chouchou de Kinshasa, à en croire plusieurs tabloïds kinois, et ne jure que par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, le Ghanéen Koffi Annan, qui répond aux critères dressés par l’UDPS». Selon cette source bruxelloise, Annan, le facilitateur du goût de Tshisekedi, inspire plus confiance à l’UDPS de par sa personnalité, sa crédibilité, sa neutralité, son influence politique, sa stature internationale et son carnet d’adresses.
Partis à bord du même avion, le conseiller en charge des Relations extérieures de l’UDPS Félix Tshisekedi et le président du groupe parlementaire UDPS et Alliés Samy Badibanga ont transmis la position de leur parti à Said Djinnit, qu’ils ont rencontré lundi dans la capitale belge. Les mandataires de Tshisekedi ont profité de ces échanges pour exiger que le médiateur joue un rôle central dans la conduite du dialogue, du début à la fin.
«Pour nous, il est question que le facilitateur soit impliqué de la convocation du Comité préparatoire à la clôture des travaux du dialogue en passant par les travaux en plénière pour un maximum de chance de réussite», plaide-t-on à l’UDPS. A défaut de Koffi Annan, l’UDPS demande au Secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon de désigner un candidat médiateur susceptible de mettre d’accord les deux camps. De l’avis des Tshisekedistes, le clash est à la porte compte tenu de la méfiance entre les parties. A Kinshasa, la presse présidentielle a affirmé mardi au cours du  JT de 20h00 que le processus de désignation du bureau du Comité préparatoire du dialogue est en cours.            
AKM

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