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Zahina Hakinzika fait grande impression dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural au Nord-Kivu

Après le PNUD et le FNUAP, la PCA de la Coopérative Tuungana a réussi à mobiliser le Japon et la Fondation Rawji dans son combat pour l’autonomisation des femmes à Masisi et Rutshuru

Zaina Hakinzika Joanna est une femme d’exception. Dans le chaos et le choc qui forcent les femmes et les enfants du Nord-Kivu à vivre dans le deuil, la vulnérabilité, la tristesse et le désespoir, elle leur offre un autre horizon en leur redonnant sourire et dignité. Cette belle dame administratrice des sociétés et ancienne assistante des ministres exerce son leadership social réel en attirant l’appui d’importants bailleurs pour promouvoir l’éducation sociale, encourager l’entreprenariat et la résilience des populations en milieu rural. Initiatrice et présidente du Conseil d’administration de CAPT, la Coopérative à vocation agropastorale Tuungana «Unissons-nous en français», opérant à Goma, Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu, Zahina Hakinzika s’est déjà illustrée par la construction sur fonds propres d’un centre d’apprentissage pour jeunes filles à Masisi, où 720 femmes sont formées annuellement, l’encadrement et la prise en charge, depuis avril 2018, des 304 enfants souffrant de malnutrition aigüe et chronique à Masisi et la distribution des semences améliorées à des centaines de populations vulnérables de Masisi et Rutshuru. Elle a aussi construit 24 bornes fontaines à Shasha et Kabase, assuré la prise en charge, depuis septembre 2014, des frais scolaires et des kits scolaires pour 570 élèves de Masisi, multiplié la distribution des semences améliorées des pommes de terre et, last but not least, érigé une greenhouse.

Elargies également dans l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène, l’élevage des bovins, la consolidation de la cohabitation pacifique et la cohésion sociale via des activités contribuant au renforcement de la résilience, les œuvres de cette brave dame lui attirent les donateurs et les ressources financières pour la prise en charge des victimes de violence basées sur les genres et pour la protection contre l’exploitation et les abus sexuels, le soutien à la scolarisation et l’apprentissage à un métier aux jeunes filles issues des familles démunies.  

L’appui du PNUD et du FNUAP  

Parmi les partenaires de la Coopérative Tuungana figurent le Programme des nations unies pour le développement -PNUD- et le Fond des Nations Unies pour la population -FNUAP. En décembre 2020, deux hauts responsables de ces agences ont récemment fait le déplacement du Nord-Kivu, où ils sont offert 5 motos pour la supervision des activités de Tuungana. Alors qu’elles font de l’autonomisation de la femme une priorité, ces agences des Nations Unies s’appuient sur la Coopérative Tuungana comme un laboratoire pour accompagner les femmes du Nord-Kivu à retrouver le plaisir de vivre et respect dans leur résilience. «Les femmes et les filles sont au cœur des équilibres familiaux. Le soutenir c’est amorcer une action de développement de la société», justifie la juriste Zaina Hakinzika, fier de réussir sa mission axée sur l’autonomisation de la femme.   

Madame Reema Balume Yamane est un témoignage éloquent. Ayant fui d’incessants conflits dans son Walikale natal, elle est désormais refugiée avec son époux et ses enfants dans le village de Sake, à 20 Km à l’Ouest de Goma et 7 Km au nord de Kirotshe sur le Lac Kivu. Elle bénéficie depuis deux ans de l’appui de la Coopérative Tuungana. «Je suis restée à la maison sans rien faire et mon mari m’a emmenée à la Coopérative où je viens de passer 4 ans. J’ai beaucoup bénéficié ici. Car, après avoir semé le haricot dans le champ de la Coopérative Tuungana, l’argent que je gagne me permet de payer les études, les fournitures scolaires pour mes enfants et les nourrir. Je quémandais les haricots chez mes voisins. Depuis mon adhésion à Tuungana, mes enfants sont scolarisés et ils ont leurs fournitures scolaires à temps», assure-t-elle.

Puis: «Je souhaiterais de l’aide pour que je puisse augmenter mon activité économique pour qu’un jour, je sois propriétaire d’une parcelle et que j’abandonne définitivement la vie de locataire… Je veux aller de l’avant». Reema Balumanye prend aussi une part active aux travaux communautaires de Tuunguna, qui profite aussi des connaissances agronomiques de son mari. Comme elle, 60 autres femmes travaillent sur une étendue de plus 70 hectares exploités par Tuungana pour générer des revenus afin d’assurer aux enfants de Sake une bonne nutrition et leur procurer une bonne expertise agro-pastorale, l’accompagnement psycho-social et les aider à reconstruire leur vie à travers une association villageoise.

«Au niveau de ce centre nous avons au moins 250 femmes. Mais pour le moment nous sommes plus dans l’agro-pastoral. Nous avons des agronomes au niveau de la coopérative qui font des renforcements des capacités, qui expliquent les nouvelles techniques dans l’agriculture et dans l’élevage», explique Reema Balumanye. 

Derrière le centre s’étendent des champs en pilote sur un hectare. Les femmes viennent y apprendre des techniques d’agriculture et recevoir l’aide en termes des semences améliorées. Elles reçoivent aussi des enseignements dédiés à la prise en charge de l’éducation de leurs enfants.

Visite de réconfort de l’ambassadeur japonais Minami Hiroyuki!

Zaina Hakinzika s’active désormais pour s’assurer que les femmes vulnérables de Sake retrouvent rapidement, elles aussi, le sourire. «Il s’agit d’une Coopérative qui s’attaque au réel problème du développement communautaire, entre autres l’éducation, l’agriculture, la santé, l’environnement. Nous sommes très impressionnés parce que nous avons vu que des infrastructures existent et il faut juste continuer l’accompagnement avec des équipements, des formations et, pourquoi pas, investir dans l’agriculture au niveau local», explique, admirateur, un employé local d’une ONG.

Outre les agences des Nations Unies, d’autres bailleurs s’intéressent aussi activités de Zaina Hakinzika. Preuve: la Coopérative Tuungana a reçu fin février une visite de la Fondation Rawji, du nom de la famille propriétaire de Rawbank pour un échange avec les femmes membres «sur le développement socioéconomique passant par l’autonomisation de la femme, pilier des ménages». Puis, au cours de la même période, une visite de réconfort de l’ambassadeur sortant du Japon à Kinshasa, Monsieur Minami Hiroyuki, venu à Sake se rendre compte de l’opérationnalisation du Centre Kitumayini, «Espoir en français», un projet de la Coopérative Tuungana construit avec la coopération du fond de contrepartie, consacré au développement des actions dans la prise en charge holistique des victimes des violences sexuelles basées sur le genre, l’autonomisation des adolescents et des jeunes. Minami Hiroyuki a eu éloge à la bouche à l’égard de l’impressionnant travail de Zaina Hakinziki et tout son staff, soucieux du sort de ces femmes endeuillées et de leurs progénitures.

Tino MABADA

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