C’est un nouveau couronnement pour Jules Alingete, chef de service à l’Inspection générale des Finances -IGF-, de la part du Président Félix Tshisekedi qui ne tarit d’éloges à son sujet.
Le Chef de l’Etat, révolté face à la gestion peu orthodoxe des deniers publics aussi bien par des membres du gouvernement que par des animateurs des entreprises et établissements publics, a, lors de la deuxième réunion du Conseil des ministres, vendredi dernier à la Cité de l’Union africaine, sonné la fin de la recréation et recommandé à tous ses lieutenants de suivre la voie de la bonne gouvernance tracée par Alingete dans les rapports établis au terme des missions d’encadrement réalisées par des inspecteurs généraux de l’IGF.
A en croire le Président Tshisekedi, ça urge de rectifier le tir. D’où son instruction au flic financier en chef de transmettre ses rapports à la Première ministre, Judith Suminwa, pour répercuter les «recommandations» de l’IGF auprès des membres du gouvernement, des dirigeants de la Banque centrale du Congo -BCC-, des mandataires publics et des responsables des régies financières.
«La mise en œuvre de toutes les recommandations» devra être suivie de plus près par la Première ministre Suminwa, selon l’ordre du Chef de l’Etat qui la charge, en plus, d’instaurer, en harmonie avec le ministre du Portefeuille, un système d’«évaluation» des mandataires publics.
L’enjeu, renseigne le compte-rendu de la réunion du Conseil des ministres du vendredi dernier, est de «préserver les acquis obtenus pendant cette période de contrôle» mené par Alingete et ses hommes.
Le Président Tshisekedi attend les premières retombées d’ici trois mois, non sans prendre des dispositions pour des mandataires publics récalcitrants. Il a ordonné au gouvernement «d’engager la réflexion sur la mise en place d’un Parquet financier ayant pour mission de poursuivre de manière spécifique les infractions de détournement des deniers publics».
Pas besoin d’un schéma pour se rendre à l’évidence que le Président Tshisekedi qui a déclaré la guerre à «ceux qui veulent pérenniser les antivaleurs et autres pratiques décadentes de corruption, de détournement et d’enrichissement illicite au détriment de notre population», tient à s’appuyer sur l’IGF Jules Alingete.
Cette dernière, grâce à sa vigilance et perspicacité, a sauvé maintes fois le pays de complots visant à faire saigner les caisses du Trésor public. Sa dernière œuvre salvifique en date est le dossier ONIP-Afritech pour la production des cartes d’identité, dans lequel ce service rattaché à la Présidence de la République a détecté la «nullité de l’apport d’Afritech» et la «surfacturation».
Surfacturation est la caractéristique commune de ce dossier avec le projet d’installation des forages d’eau dans les milieux ruraux en RD-Congo qui éclabousse l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi. Félix Tshisekedi, tapant du poing sur la table, a trouvé «inacceptable» que certains individus puissent continuer à «saper les efforts consentis pour assainir les finances publiques». Il entend, au terme de son instruction à suivre la voie tracée par l’IGF, enrayer des «distorsions» qui gangrènent les finances publiques. Notamment «l’inobservance des textes légaux et réglementaires régissant les finances publiques, la violation des dispositions réglementaires sur l’exécution des dépenses, le non-respect de la procédure de la chaîne de la dépense, et le non-respect des règles de passation des marchés publics».