La Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO- a appelé à une mobilisation tous azimuts pour protester contre les velléités de balkanisation de la RD-Congo ainsi que «l’hypocrisie et la complicité de la Communauté internationale». Elle a initié une marche pacifique le dimanche 4 décembre 2022, répondant ainsi à l’appel à la mobilisation du Président Félix-Antoine Tshisekedi pour sauver l’intégrité territoriale menacée.
A travers la République, tous les RD-Congolais, sans distinction aucune liée à l’appartenance religieuse, politique, tribale… sont appelés à marcher pour dire non à la balkanisation de la RD-Congo le dimanche 4 décembre prochain. L’appel a été lancé le jeudi 10 novembre 2022 par les Archevêques et Evêques de la CENCO dans une déclaration sanctionnant leur assemblée plénière extraordinaire, ouverte le lundi dernier à Kinshasa. «Notre Nation est en danger! Si nous n’y prenons garde, nous allons nous réveiller un matin avec un pays balkanisé de l’une ou l’autre manière. Le risque est grand que le pays soit éclaté. Aussi est-il impérieux que chacun de nous assume ses responsabilités citoyennes», ont alerté les princes de l’église qui dénoncent en même temps l’hypocrisie et la complicité de la Communauté internationale.
Alors que la RD-Congo subit l’agression des «rebelles du M23 avec, selon les sources fiables, l’appui militaire du Rwanda voire de l’Ouganda», la Communauté internationale, selon la CENCO, affiche une «attitude hypocrite qui révèle une certaine complicité». Elle a ouvertement accusé la Communauté internationale de «complaisance envers les multinationales et les pays prédateurs de nos ressources naturelles». «Au-delà des richesses naturelles, il y a le peuple RD-congolais qui a besoin de vivre en paix», ont martelé les évêques, non sans dénoncer la multiplication du nombre de morts à l’Est de la RD-Congo. Dans ce contexte, ont-ils estimé, le salut des RD-Congolais ne pourra venir que des RD-Congolais. «Aide-toi et le ciel t’aidera», ont évoqué les prélats catholiques, soulignant qu’«en tant que peuple, uni et debout, nous constituons une force».
De cette manière, les évêques ont invité les RD-Congolais, chacun selon sa posture sociale, à assumer leurs responsabilités. Aux gouvernants, ils ont recommandé de garantir le droit à la vie à tous les RD-Congolais, de réduire le train de vie des institutions et dirigeants pour «renforcer nos moyens de défense», de mettre en place un cadre national large au-delà des affinités politiques pour évaluer les initiatives déjà prises en vue d’arrêter de nouvelles stratégies pour sauver la nation.
«Nous encourageons les efforts diplomatiques comme solution éventuelle à la tragédie que nous vivons. Cependant, l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables», ont tapé du poing les prélats catholiques. Ils ont vivement recommandé aux autorités RD-congolaises d’«éviter les alliances avec ceux qui ont développé une forme de mercantilisme militaire ayant comme vraies motivations le pillage des ressources naturelles de la RD-Congo et l’occupation de ses terres».
Les opposants ont été priés de «taire les divergences politiques» en ce moment crucial et de «réunir les efforts pour être plus forts face à l’ennemi», étant donné que «la défense de notre patrie ne doit pas être laissée aux seuls gouvernants». Aux FARDC, les évêques catholiques ont encouragé les «vaillants soldats» à développer un sens élevé de patriotisme, de fidélité et du sacrifice. «La Nation RD-congolaise est très reconnaissante à l’égard de ses soldats qui restent engagés pour la défense de l’intégrité du territoire national au prix de leur vie et ce, malgré la précarité des conditions dans lesquelles ils se trouvent», ont-ils souligné.
LOI
