Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique -EPST-, Tony Mwaba, n’a pas attendu le séminaire du gouvernement pour s’arrimer à la vision du Président de la République. Avant même la convocation de ces assises et loin d’attendre le bilan de ses 100 premiers jours à la tête de ce Département rongé par divers maux avant son arrivée, Mwaba a commencé à sortir du lot en alignant de bonnes nouvelles dans la lutte contre les antivaleurs. Mardi 20 juillet 2021, il a croisé des journalistes triés sur le volet pour un entretien. Occasion, donc, pour le ministre, de s’exprimer sur un grand nombre de sujets, trouvant le moyen de faire les états des lieux et dire où il veut aller. Il a argumenté qu’il a des choix à faire au cours de son mandat pour sortir le secteur du trou profond dans lequel il l’a trouvé, «au 22ème étage dans le sous-sol».
En l’occurrence, le mandataire, convaincu que le pays ne pouvait envisager un quelconque changement positif avec la situation actuelle de son administration -trempée dans la corruption-, a évoqué ses premières réalisations. Il a entrepris d’anéantir la sous-traitance entretenue au Primaire par 87.000 instituteurs retraitables dont l’âge varie entre 65 et 105 ans. Incapables d’enseigner à cause de leur âge, ces vieux s’organisaient pour céder leurs charges horaires à des jeunes non recrutés par l’Etat et peu qualifiés, quitte à se partager les salaires à la fin de chaque mois. Il a lancé la traque des écoles fantômes et enseignants fictifs. Grâce aux fonds déjà récupérés, il s’emploie à améliorer les frais de fonctionnement octroyés aux écoles publiques après avoir assuré la paie des Nouvelles unités opérant au niveau de la maternelle sans demander un seul rond aux Finances et au Budget. Dans tout le secteur, le total des NU à prendre en charge s’élève à 60.000 personnes.
La deuxième bataille du ministre contre la magouille l’est dans la lutte contre le Coronavirus à l’EPST pour éviter une nouvelle fermeture des écoles et du côté de la Mutuelle de santé des enseignants où il est fait état d’un détournement d’environ 52 milliards de francs congolais. Dans la lutte anti-Covid, l’idée est de rester dans les limites du calendrier réaménagé et de maintenir la rentrée scolaire 2021-2022 au 4 octobre 2021.
La rigueur imposée a encouragé les bailleurs et poussé la Banque mondiale à débloquer 100 millions de dollars gelés dans le cadre du soutien à la gratuité de l’enseignement. Tout en regrettant la baisse de la qualité de l’enseignement, le ministre a prévu des réformes visant l’intensification de l’inspection, la mise à niveau des inspecteurs et des enseignants et la révision de l’Examen d’Etat et du Tenafep. Il a, dans ce cadre, annoncé la revisitation de la Convention scolaire de février 1977 entre l’Etat et les Eglises du pays, devenue obsolète plus de 40 ans après sa signature.
Bien avant ces échéances, le ministre ouvre ce vendredi un atelier sur les états des lieux en provinces du sous-secteur de l’EPST dans le but d’harmoniser la vision nationale de l’autorité en matière éducative. Sur la toile, le public se dit satisfait des premiers pas du ministre. Tony Mwaba force son admiration.
Tino MABADA