La Sino-Congolaise des mines -SICOMINES- a co-animé une conférence de presse avec l’ambassadeur de Chine en RD-Congo, Zhu Jing, vendredi 24 mars dans l’enceinte de la résidence de l’ambassadeur de Chine à Kinshasa, pour fixer l’opinion sur les contours de l’exécution du contrat Sino-Congolais, aujourd’hui au cœur de beaucoup de critiques après les révélations de l’Inspection générale des finances -IGF.
Devant une panoplie de journalistes, la Secrétaire du Conseil d’administration de la SICOMINES, Diao Yings, a d’abord fait un état des lieux des réalisations dans le cadre de ce contrat minier Chine-RD-Congo, avant de préciser que conformément à son cahier des charges, la partie chinoise a déjà réalisé 43 infrastructures en RD-Congo.
À l’en croire, il s’agit, selon elle, des infrastructures listées dans l’annexe de la convention de 2008, dont une trentaine d’hôpitaux, 3000 km des chemins de fer, la réhabilitation des aéroports de Kavumu, de Goma et autres. Quant à la surfacturation des travaux relevée dans le rapport de l’IGF, la SICOMINES a jeté la balle dans le camp de l’Agence congolaise de grands travaux -ACGT- sensée répondre à cette question. Avec cette mise au point de la SICOMINES sur cette question, l’on comprend pourquoi certains RD-Congolais s’agitent même quand le rapport de l’IGF ne les avait pas pointés du doigt.
La conférence de presse de Sicomines a coïncidé avec le dépôt à la Justice du rapport de contre expertise des travaux effectuée par le Bureau technique de contrôle -BTC. Ce rapport établit que sur 822 millions de dollars libérés par Sicomines pour les infrastructures seuls 300 millions de dollars ont pu être retracés alors qu’une grosse fumée noire entoure la destination de 522 millions de dollars.
«Normal que la partie chinoise charge l’ACGT et des regards curieux et soupçonneux se braquent sur Moïse Ekanga, ancien secrétaire exécutif du Bureau de coordination et de suivi du contrat sino-congolais», ont commenté le week-end des sources proches du dossier. L’étau se resserre donc autour de cette structure publique et de l’ancien animateur du Bureau de suivi.
A en croire ces dernières, l’affaire contrat chinois mais à nu deux évidences. La première est sur la gouvernance de la République Démocratique du Congo se trouvait entre les mains des prédateurs. La deuxième: «Félix Tshisekedi est venu renforcer le contrôle destiné à sauver les fonds publics et remettre le pays sur la voie de développement».
Et, selon elles, le choix des Congolais inscrits dans cette vision du président de la République dérange et il s’impose un rééquilibrage des gains pour rétablir la République Démocratique du Congo.