José Sele Yalaghuli, ministre des Finances, est au cœur d’une campagne de sape menée par des officines numériques qui ne jurent que par son départ de ce portefeuille combien stratégique et méritant d’être dirigé par un technocrate de sa trempe. Selon des sources au sein du ministère des Finances, c’est Junior Mata M’Elanga, vice-ministre, qui serait l’instigateur de cette campagne. Objectif: «faire perdre à José Sele la confiance dont il jouit de la part du Président de la République et le faire remplacer par son vice».
A les en croire, le scénario, déjà écrit, serait en train d’être mis en scène. L’Inspection générale des finances -IGF- passerait pour l’actrice principale de ce feuilleton de mauvais goût. «D’un ton rassurant, le vice-ministre Mata a raconté à tout son entourage qu’il va diriger le ministère des Finances. Ce n’est que question de temps», ont rapporté nos sources généralement bien renseignées, non sans révéler que Junior Mata se serait inspiré du scenario ayant permis à l’UDPS d’avoir le contrôle du ministère de la Justice, au détriment du FCC, à la suite de la démission du VPM Célestin Tunda ya Kasende.
«On ne change pas la stratégie qui réussit», aurait déclaré l’armée numérique chargée de mener la campagne de sape contre l’argentier national dont la finalité serait de le remplacer par Mata.
L’action a mené, au cours de cette campagne, consiste essentiellement à manipuler l’opinion par la déformation des faits. «Ils veulent faire croire à l’opinion que le ministre Sele Yalaghuli est incapable de mobiliser les recettes publiques. C’est une incongruité en cette période de récession économique mondiale qui frappe tous les pays», ont dénoncé nos sources. Et de poursuivre: «Ils racontent sans preuve que le ministre Sele bloquerait les actions du Chef de l’Etat, refuserait de payer les salaires des fonctionnaires, favoriserait le paiement des primes aux membres de son cabinet et chercherait même à bloquer le fonctionnement des certaines entreprises publiques dont la REGIDESO, en refusant de régler le problème des créances relatif à la consommation d’eau par les institutions publiques».
Ça pue l’infox. L’odeur devient plus que jamais nauséabonde quand des vieilles interviews et audios remontant à décembre 2019 sont dangereusement partagés sur les réseaux sociaux pour compléter la toile de fond de la manipulation de l’opinion publique. «Le ministre des Finances est coupable de tous les péchés d’Israël, le bouc émissaire parfait», ont fustigé nos sources, avant de faire remarquer: «Ces gens oublient que la gestion orthodoxe ne relève pas des considérations politiques. Face aux ressources publiques de plus en plus limitées, le Gouvernement se doit de rationaliser ses dépenses en prenant en compte celles à caractère contraignant et prioritaires».
Elles ont en plus rappelé le courage, le professionnalisme et le sens de responsabilité de José Sele grâce auxquels le programme de 100 jours du Chef de l’Etat a été sauvé. «En réalité, plusieurs conseillers à la présidence, soutenus par leurs mentors du parti qui tiraient profit, dans l’ombre, de la gestion maffieuse de ce programme, à l’insu du Président Tshisekedi, n’auraient jamais pardonné à Sele Yalaghuli de leur avoir coupé le lait», ont dévoilé nos sources, signifiant que le problème est ailleurs et que cette campagne de sape n’est ni plus ni moins qu’un règlement des comptes.
«Leur stratégie consiste également à détourner l’attention de l’opinion sur l’incompétence notoire des conseillers inutiles qui chauffent les bureaux à la présidence», vocifèrent nos sources visiblement remontées face à cette attitude qui n’est guère bénéfique au pays qui se trouve en un moment clé de conclure un programme formel avec le FMI grâce notamment à José Sele. «Le vice-ministre Mata a-t-il des épaules assez solides pour piloter ce ministère technique, stratégique et traditionnellement difficile, à l’aube des discussions pour une conclusion éventuelle d’un programme formel avec le FMI?», se sont interrogées nos sources. Puis: «Doit-on politiser la gestion des finances publiques dans un contexte économiquement fragile et difficile de l’après Covid-19?»
Tino MABADA