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RDC: Olive Lembe inspecte ses activités agro-pastorales au Kongo-Central

Nul ne peut se passer de l’alimentation. Riche ou pauvre, tous ont besoin de se nourrir. Avec une superficie de 2.345.409Km², dont 80.000 Km² des terres arables, la RD-Congo peut nourrir toute l’Afrique. Hélas! L’agriculture n’est pas assez pratiquée dans le pays, l’élevage et la pêche encore moins. Si sous d’autres cieux ces secteurs pour les vaches à lait de l’économie, la RD-Congo traine encore le pied. Pourtant, la providence divine a pourvu le pays d’une terre, des cours d’eaux, des forêts et d’un climat favorables à l’autosuffisance alimentaire.

Paradoxe, la RD-Congo dépend de l’étranger et préfère le régime de la main tendue, à la recherche de probables donateurs pour se développer. A grand diagnostic, thérapie adaptée. Marie-Olive Lembe Kabila a pris le pari de relever le défi. S’inspirant de l’hymne national et soucieuse de redorer le blason terni de l’agroalimentaire RD-congolais, l’épouse de l’unique sénateur à vie de la RD-Congo a tronqué, depuis quelques années, sa robe de grande dame à un tablier de paysanne.

Son projet agroalimentaire, vieux de l’époque où elle arpentait le Palais présidentielle, continue de porter de fruits. L’ex-première dame de la RD-Congo, au lendemain des activités du Parc de la Vallée de la N’Selé, a rallié Boma où elle est allée s’imprégner des travaux au sein de la Société des grands élevages -GEL.

Accompagnée de l’expertise libano-hollandaise dont Jochun Uld Pioeg et Docteur Mohamad Farran pour une expertise en vue d’industrialiser la production, Marie-Olive Lembe a présenté un échantillon de la production du site. «C’est un travail de longue haleine dont l’objectif est d’industrialiser notre agriculture, notre élevage», a expliqué de manière laconique l’épouse de Joseph Kabila.

Tour à tour, les experts libano-hollandais ont suivi les explications fournis par Félix Mayanga et Docteur Issa Kanda sur la reproduction, les traitements médicaux des animaux ainsi que leur castrage et leur alimentation. Toute la gestion du pâturage au sein de GEL a été passée au peigne fin. La délégation a visité plusieurs unités de production agricole et élevage du site, notamment l’élevage de bovins, la plantation des palmeraies, la rizière et l’abattoir.

Au demeurant, GEL dispose des fermes de Kengele, avec une superficie d’environ 28.000 hectares, Boma -environ 85.000 hectares- et Tshela -environ 1.000 hectares. La société est actuellement confrontée à quelques difficultés d’ordre fiscal alors qu’elle emploie à ce jour plus ou moins de 200 ouvriers, pour la majorité des villageois riverains.

Soucieuse du social de ses employés, GEL a construit un dispensaire qui offre des soins gratuits aux agents et à leurs dépendants. Des écoles ont également été construites. Fière de son œuvre, la Première dame honoraire a fait part de son vœu de produire localement les aliments devant servir d’abord à la consommation locale puis à l’exportation dans un second temps. «Si nous ne faisons pas attention, nous allons souffrir de la famine. Ce secteur est porteur d’activités économiques et commerciales», a-t-elle alerté.

La ferme de Kengele est vieille de 112 ans. Longtemps abandonnée, elle est passée du colon belge à au clan Mobutu. Sa gestion calamiteuse a fait sombrer le site jusqu’à l’arrivée du couple Kabila Kabange qui l’a acquise légalement. Sa vision: produire et consommer localement mais aussi offrir de l’emploi aux compatriotes.

Après le travail, place aux résultats

Aujourd’hui, Kengele vit une deuxième jeunesse. Tout y fleurit. De quoi réconforter le couple initiateur qui a choisi d’en parler maintenant que les œuvres ont déjà fait les premiers bruits. «Je voudrais vous faire visiter l’intérieur du pays, notre si beau et cher pays. A Kinshasa, on a tendance à oublier qu’à l’intérieur il y a une vie», a motivé Marie-Olive Lembe Kabila. Et de poursuivre: «parfois tout le monde peut apporter sa pierre à l’édifice pour le bien-être de nos populations. Ce beau pays a une histoire. Il y a 60 ans, la RD-Congo était premier pays producteur de la viande bovine, avec en moyenne plus de 145.000 têtes de bétail».

Avec son mari, Olive Lembe a rêvé grand: redonner au géant endormi au cœur de l’Afrique centrale ses lettres de noblesse. «Joseph Kabila a compris cela. Il a été mal compris et parfois il n’a pas voulu communiquer tout ce qu’il entreprenait. Ce n’est pas de sa faute, il est de nature taiseux. Voilà pourquoi, à travers cette visite, nous voulons stimuler les compatriotes à s’intéresser aux activités agro-pastorales», a-t-elle argumenté, martelant par ailleurs sur les réformes initiées durant la présidence de son mari pour encourager des investissements dans l’agroalimentaire. «Malheureusement, notre système fiscal -avicole, agricole, d’élevage- est trop lourd. Ce qui fait que nombreux se désintéressent à ce secteur, pourtant vital», a-t-elle cependant regretté.

Originaire du coin, Marie-Olive Lembe a profité de sa présence pour consoler sa cousine Mado à Boma, récemment entrée en veuvage.

Depuis la ferme de Kengele, à Boma

Pius Romain Rolland

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