Le briefing de ce mercredi 25 avril, initialement consacré à la «restitution de la participation de la RDC aux Assemblées de Printemps FMI-Banque Mondiale: enjeux, retombées et perspectives», a également été l’occasion pour le ministre des Finances Nicolas Kazadi de donner sa version des faits sur les accusations de surfacturation dans la passation des marchés publics portées contre lui concernant l’installation des forages et des lampadaires à travers le pays.
Pour le ministre des Finances du gouvernement Sama Lukonde, cette affaire qui fait grand bruit relève tout simplement du manque de confiance et /ou de la mauvaise foi. Et pour cause? «C’est un dossier qui a été boutiqué avant nous. C’est passé et validé à travers le gouvernement qui nous a précédés, moi je n’ai fait que payer», a-t-il informé, affirmant que, pour sa part, il est tout simplement intervenu en dernier lieu.
L’argentier national a dit avoir trouvé très élevé la somme de 400.000 dollars initialement proposée comme prix unitaire avant de renvoyer son collègue du Développement Rural, après avis contraire de ses services, l’enjoignant de revoir sa copie dans le sens de la révision à la baisse. Ce nombre de stations est passé de 1.000 à 1.340, soit avec une diminution de 34% par rapport au montant initial.
Ce n’est qu’après l’exécution de ce vœu que fut conclu ce marché consistant à libérer les 298 millions en trois tranches, a expliqué le ministre, non sans évoquer le gros impact social du projet, l’urgence de la campagne électorale mais aussi le contexte du Covid dont la riposte exigeait beaucoup d’eau.
Sur les 80 millions de dollars devant être payés pour la première tranche, seulement 71 millions ont été libérés. La lenteur constatée dans l’installation des forages a incité le ministre à bloquer la suite des paiements. «Je leur ai mis la pression pour qu’ils déploient les stations partout», a informé Nicolas Kazadi pour qui il est, à la lumière des éléments en sa possession, hors de question de parler de surfacturation.
«Pour un marché conclu et validé bien avant moi et que moi je vienne seulement pour payer, quel mal ai-je fait?», s’est-il interrogé, mettant quiconque au défi de lui apporter les preuves. Et de poursuivre: «Je suis là pour poser les actes qui avancent le pays vers une direction donnée».
Pour revenir au thème du briefing, Nicolas Kazadi a brandi le caractère particulier du séjour de la délégation RD-congolaise à Washington où elle est allée ajouter une nouvelle pièce du puzzle de la remise du pays sur les rails, notamment sur le plan de la gestion financière, de la gestion économique, des réformes pour lui permettre d’aller encore plus loin.
Cette mission sur les terres de l’Oncle Sam est intervenue à un moment particulier, à la veille du début de la sixième et dernière revue du programme triennale mis en œuvre avec les partenaires du FMI. «Si nous sommes arrivés à la cinquième revue, ça veut dire qu’on a parcouru du chemin. À chaque revue, il y avait une évaluation approfondie de tout ce que nous avions fait en matière de gestion budgétaire, monétaire, en matière de réforme économique», s’est-il réjoui.
Ce sera pour la première de voir la RD-Congo atteindre cette dernière étape, une preuve que le pays évolue «dans la bonne direction globalement». «Nous sommes arrivés pour la première fois de notre histoire à dépasser la cinquième revue. Cette sixième revue va nous permettre, si tout se passe bien, de conclure pour la première fois un programme. C’est très symbolique de conclure un programme parce que nous sommes dans un monde qui est un peu globalisé, et donc toute l’attention du monde économique mondiale est sur les pays qui performent»,
a-t-il dit.
Dans la foulée, Nicolas Kazadi s’est bombé le torse du niveau actuel du budget national qui a triplé, comparé à celui d’il y a trois ans, avec plus de 5 milliards environ des ressources extérieures mobilisées pour financer le développement. Avec ces avancées, le gouvernement a pu inscrire de nouvelles unités sur la fiche de paie avec un salaire acceptable. «S’agissant de la rémunération, l’effort que nous devons faire maintenant, c’est de regarder salaires et primes, comment on fait pour que ça soit plus égalitaire et qu’il y ait plus de salaires et moins de primes», a-t-il cependant reconnu. Enfin, l’argentier national a promis de continuer les réformes en approfondissement des recettes publiques et des ressources extérieures.
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