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RDC : Mutamba avertit les parents complices des Kuluna

Le tout premier briefing de l’année 2025, tenu le lundi 6 janvier, s’est articulé autour de la lutte contre le banditisme urbain, non seulement à Kinshasa, mais à travers toute la République. A côté de son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, le ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba, a fait le focus sur ce qui se fait concrètement dans le secteur qui est le sien par rapport à tout ce qui se raconte concernant l’activisme des Kuluna dans les villes du pays et, en particulier, à Kinshasa, la capitale RD-congolaise.

Soulignant les efforts du gouvernement pour endiguer ce phénomène qui cause du tort à la population, terrorise et endeuille, il a annoncé la condamnation de 300 Kuluna à la suite des stratégies opérationnelles en cours, à savoir, Zéro Kuluna et Ndobo, pilotées respectivement par lui-même et son collègue, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jaquemain Shabani. Il a laissé entendre que, depuis la prise en charge de la problématique de la criminalité urbaine au niveau de leurs deux ministères, ce phénomène est en baisse. Non sans souligner la participation combien significative de deux autres ministères, en l’occurrence la Défense et la Communication et Médias. «Nous nous sommes employés à lutter drastiquement contre le phénomène Kuluna qui constitue un danger pour la population», a souligné le ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des sceaux.

S’agissant des 300 personnes condamnées, soit à la peine d’emprisonnement, soit à la peine de mort, 127 ont été transférés à la prison de haute sécurité de Angenga, dans la province de la Mongala, et 60 à la prison de Luzumu, dans la province du Kongo Central. Mais quel est le sort réservé aux prisonniers condamnés à mort? «D’emblée, ce n’est pas le ministre de la Justice qui a inventé la peine de mort, en ce sens que le législateur l’a toujours maintenue. Mais le ministre de la Justice est là pour appliquer la loi», a précisé le ministre d’Etat Mutamba, précisant que l’exécution de la peine de mort s’opère suivant les mécanismes prévus par la loi, jusqu’au niveau du Magistrat suprême qui doit donner son avis.

«Puisque le moratoire sur cette peine a déjà été levé, que reste-t-il encore à faire si ce n’est de passer à l’application», a indiqué l’orateur. Selon le patron de la Justice, sur les 11 procès qu’il y a eu avec les 500 Kuluna arrêtés, certains ont été libérés faute de preuves, d’autres ont écopé des peines d’emprisonnement selon la gravité des faits. Mais pour ce qui est de la peine de mort, Mutamba ne voit autre chose que l’application de la décision rendue par les Cours et Tribunaux. «La fermeté qui m’a été reconnue au début, c’est la même fermeté qui demeure», a lâché Constant Mutamba.

La peine de mort, pour ce membre du gouvernement, ne doit pas concerner que les Kuluna. C’est ainsi qu’il a l’idée de l’étendre également comme sanction contre les détourneurs des deniers publics. Pour ce faire, il envisage comme mesure dissuasive, la construction d’un Parquet financier, question de décourager tous ceux qui confondent la caisse de l’Etat avec leurs propres poches. C’est dans ce cadre qu’il a annoncé la poursuite de la lutte contre la criminalité par la construction de prisons modernes à travers la République, à commencer par celle de Kinshasa, dont les travaux seront lancés dans les deux semaines. Quant au lieu, a-t-il en outre précisé, «ça sera vers Maluku».

Toujours au nom de cette fermeté qui caractérise le ministre d’Etat Mutamba, il a lancé un message fort à l’endroit des pasteurs des églises concernant les instructions qui leur avaient été données notamment contre les tapages nocturnes et autres. Réagissant au silence observé, il n’est pas fatigué comme d’aucuns semblent le croire, mais le temps mort observé au niveau du suivi était dû à la rédaction de la feuille de route. Dans ce secteur, il promet un nettoyage sans complaisance dans les jours qui suivent. L’invité du briefing du jour n’a pas omis d’appeler à dénoncer les Kuluna où qu’ils soient, mettant en garde certains parents qui s’évertuent à protéger leurs enfants Kuluna lorsqu’ils sont recherchés. Ces parents, a-t-il prévenu, encourent les mêmes peines que leurs enfants. Et Muyaya d’ajouter en substance: «dénoncer son enfant, c’est le protéger».

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