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RDC : Mgr Fulgence Muteba demande l’ouverture d’une enquête après la marche réprimée de Lubumbashi

Ainsi qu’on le sait bien, la manifestation pacifique organisée le 18 janvier dernier à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, pour exiger la libération du Pasteur Ngoyi Mulunda, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI- a été sauvagement réprimée par la Police nationale congolaise -PNC.

Les informations disponibles font état de blessures dans les rangs des manifestants, notamment deux députés nationaux y compris plusieurs autres «marcheurs» qui ont respiré le gaz lacrymogène, avec toutes les conséquences que l’on sait. Il n’en fallait pas plus pour que l’Archevêque métropolitain de la ville cuprifère, Monseigneur Fulgence Muteba, condamne la répression avant de sauter sur l’occasion pour réclamer du gouvernement central une enquête. Question d’établir toutes les responsabilités et déférer les auteurs de ces actes devant les Cours et Tribunaux afin qu’ils répondent de leurs actes.

«Je condamne vigoureusement l’usage intentionnel délibérément disproportionnel de la force répressive. Tout bien considéré, le recours à la force constitue une violation flagrante et intentionnelle de droit de manifester pacifiquement reconnu», a écrit cet Archevêque métropolitain de la ville de Lubumbashi. Et de poursuivre: «dans un état qui s’autoproclame de droit, il est notoire que le droit de manifester pacifiquement n’est pas une faveur attribuable au gré des humeurs de ceux qui gèrent la chose publique. Par contre, c’est fondamentalement un droit essentiel reconnu aux citoyens de la République pour exprimer librement et collectivement leurs opinions ou leurs revendications qu’ils estiment légitimes».

Par la même occasion, Monseigneur Fulgence Muteba invite les autorités du Haut-Katanga à tout mettre en œuvre pour ne pas entraver la quête inlassable du bien commun et le vivre ensemble, si précieux et indispensables, pour la paix, le bien-être et le développement de cette province.

A titre de rappel, Daniel Ngoyi Mulunda a été condamné à trois ans de prison ferme et soumis au paiement d’une amende de 500.000 francs congolais pour incitation à la haine tribale, propagation de faux bruits et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. Cette marche pacifique, organisée par l’Alliance des forces pour le bien-être des Congolais -AFBC-, parti politique de Nene Nkulu, a, dans un premier temps, été autorisée, avant d’être interdite en dernière minute par la mairie de Lubumbashi, évoquant les raisons de sécurité. Mais selon des manifestants approchés par la presse, l’ordre d’étouffer la marche aurait été donné au chef de la Police par le gouverneur de province, Jacques Kabula Katwe, lui-même.

Après cette répression, plusieurs voix, dont celle de Moïse Katumbi Tshapwe, se sont élevées pour condamner ce recours par la Police nationale congolaise à la force pour disperser les manifestants. La marche devrait partir du Boulevard Kasa-Vubu, en passant par l’avenue Ilunga pour chuter au gouvernorat de province où un mémorandum devait être lu avant d’être remis au gouverneur.

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