«A travers les opérations ciblées et concertées menées par leurs armées, l’Ouganda et la RD-Congo visent uniquement à éradiquer les ADF MTM, les autres forces négatives et le terrorisme qui menacent la paix et la stabilité dans les deux pays et à réduire au maximum leur capacité de nuisance. Dans le combat pour atteindre ces objectifs, la RD-Congo compte sur l’accompagnement de tous ses amis et partenaires au développement», a déclaré Christophe Lutundula jeudi à Kinshasa, lors de sa communication au Corps diplomatique
Sauvegarder l’intégrité territoriale de la RD-Congo et la stabilisation de la sous-région d’Afrique centrale, la lutte contre les groupes armés locaux et étrangers opérant dans l’Est du pays avec leur cortège des massacres et violations massives des droits humains, la diplomatie RD-congolaise se met en branle.
C’est pour toute la première fois depuis sa prise de fonctions le 27 avril 2020 que le vice-Premier en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala, s’adresse aux corps diplomatiques et missions des agences onusiennes accrédités en RD-Congo. Jeudi 9 décembre 2021, le patron de la diplomatie RD-congolaise était face à ces partenaires. Objectif: leur passer le message clair de la RD-Congo concernant l’état de siège décrété en Ituri et au Nord-Kivu par le Président Tshisekedi qui est aujourd’hui à son onzième prorogation ainsi les attaques conjointes RD-Congo-Ouganda contre les rebelles locaux et étrangers opérant dans l’Est de la RD-Congo.
La communication de Lutundula au corps diplomatique est un véritable lobbying de la RD-Congo afin que toute la Communauté internationale adhère à ce combat combien salutaire, non seulement pour la RD-Congo, mais également pour le monde entier. Une première communication ressemblant à une sensibilisation au sommet. Lutundula a accompli la tache lui confiée. Dans la salle des conférences internationales du ministère des Affaires étrangères, le corps diplomatique a répondu présent sous contrôle des gestes barrières.
Sans tarder, l’ancien 1er vice-président de l’Assemblée nationale, propulsé à la tête du méga ministère des Affaires étrangères, a livré le massage de la RD-Congo à ses pairs. «En sus de l’état de siège proclamé par le Président de la République, conformément aux articles 85 et 144 de la Constitution, les Forces armées de la République démocratique du Congo -FARDC-, mènent, depuis novembre dernier, des opérations militaires ciblées et concertées avec les Forces de défense du peuple ougandais -UPDF- pour neutraliser les groupes et les terroristes qui ravagent le Nord-Est de notre pays et circulent le long des frontières communes de la RD-Congo et de l’Ouganda en Ituri et au Nord-Kivu. Ces bandes armées en divagation créent l’insécurité et massacrent par vagues successives les populations RD-congolaises depuis deux décennies», a fustigé Lutundula.
Puis: «Face à ses opérations, chacun y va de son petit commentaire dans un sens comme dans un autre. Les uns, de bonne foi et en toute objectivité, s’en félicitent et encouragent cette action musclée des armées RD-congolaise et ougandaise. En revanche, les autres de mauvaise foi et, pour nuire, intoxiquent et désinforment l’opinion, insinuant même une certaine aliénation de la souveraineté de la RD-Congo et brandissent le spectre de la reproduction des tristes événements des rébellions des années 1997-2003».
A en croire Lutundula, certes, la RD-Congo est un pays démocratique. «En démocratie, dit-il, chaque citoyen à le droit d’émettre ses opinions sur la gestion de la République et les gouvernants sont soumis à la rédevabilité. Le gouvernement de la République comprend les critiques, même acerbes contre son action. A la limite, il les considère comme des alertes et des interpellations. Cependant, il ne suffit pas de critiquer. Encore faudra-t-il proposer des alternatives crédibles aux initiatives du gouvernement pour avancer la cause nationale.
Que se passe-t-il actuellement au Nord-Kivu?
Christophe Lutundula a confirmé au corps diplomatique que la RD-Congo est en proie, en Ituri et au Nord-Kivu, particulièrement à une guerre asymétrique et d’usure lui imposée depuis plus de 20 ans par des cohortes des forces négatives et des terroristes. Sans vouloir se lancer dans des statistiques macabres des atrocités graves et des violations massives des droits humains commises par ces criminels à travers des razzias, Lutundula a rappelé à l’intention de ses hôtes que ces criminels tuent des populations civiles, les kidnappent, pillent leurs biens, violent les femmes et enrôlent de force des enfants dans leurs rangs.
Selon lui, tous ces crimes créent l’insécurité à l’Est, déstabilisent l’Etat et entravent la mise en œuvre, à travers le terrorisme, du programme d’action du gouvernement national pour développer le pays et améliorer les conditions de vie des RD-Congolais. «C’est pourquoi, dès son accession à la magistrature suprême, le Président Félix-Antoine Tshisekedi s’est engagé à mettre fin à cette situation désastreuse», a martelé Lutundula.
Il a rappelé à leur intention les Accords et Conventions internationaux signés quant à ce. Notamment le Pacte de non-agression de Nairobi en décembre 2006; l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RD-Congo et la sous-région signé à Addis-Abeba le 24 février 2013; la recommandation -b- de la réunion virtuelle des ministres de la défense de la CIRGL du 14 octobre 2020 à Brazzaville qui exhorte les forces diplomatiques et militaires pour l’éradication des groupes armés et forces négatives qui déstabilisent la région et de définir une stratégie commune de gestion des éléments des forces négatives capturées aux frontières des Etats membres affectés par leur activisme.
Il a aussi évoqué les Accords bilatéraux signés avec l’Ouganda par la RD-Congo dont le mémorandum sur la coopération en matière de défense le 23 novembre 2021, qui prévoit, entre autres, des opérations militaires conjointes. «Tous les instruments juridiques sus-évoqués sont tellement clairs qu’ils n’autorisent aucune interprétation particulière, sauf à vouloir leur donner un contenu et une application à géométrie variable que rien d’objectif ne justice dans le cas d’espèce», a-t-il dit au corps diplomatique.
Après avoir peint la situation d’insécurité causée en RD-Congo et en Ouganda par ces groupes armés sur fond du terrorisme, le n°1 de la diplomatie RD-congolaise a délié sa langue. «A travers les opérations ciblées et concertées menées par leurs armées, l’Ouganda et la RD-Congo visent uniquement à éradiquer les ADF MTM, les autres forces négatives et le terrorisme qui menacent la paix et la stabilité dans les deux pays et à réduire au maximum leur capacité de nuisance», a-t-il déclaré, annonçant que «c’est pourquoi les gouvernement de deux pays veilleront au strict respect des droits humains et à la protection des populations civiles».
A ce stade, Lutundula s’est félicité de la signature, le mardi 07 décembre 2021, par les FARDC et la MONUSCO de la directive générale sur les opérations actuelles permettant à cette dernière de passer de l’attitude d’observation à celle de combat. Christophe Lutundula a clairement dit que pour le peuple RD-congolais, la fin de l’insécurité et la restauration de l’autorité de l’Etat de la RD-Congo sont capitales, car il y va de la survie de notre nation.
Il a dit au corps diplomatique que le Président Tshisekedi tient à réunir toutes les conditions nécessaires à la réalisation du programme du gouvernement, à l’instauration de l’Etat de droit, à l’amélioration du climat des affaires et à l’émergence d’un climat sécurisant pour tous aux élections de 2023. «Dans le combat pour atteindre ces objectifs, la RD-Congo n’entend point évoluer seule. Elle compte sur l’accompagnement de tous ses amis et partenaires au développement», a conclu Christophe Lutundula à l’intention du corps diplomatique dans une communication d’une vingtaine de minutes.
Octave MUKENDI