
Dans une interview accordée à «Télé 50», le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a été très précis. Alors que le débat tend à porter sur le bilan du Régime Tshisekedi en cette année électorale, le porte-voix du gouvernement a fait part de ses convictions sur tous les sujets chauds. «Le gouvernement a réalisé d’énormes progrès sur tous les plans. Un budget en constante augmentation. La courbe des réserves de change est en hausse, un record historique», a fait valoir le jeune Warrior.
Sur le plan économique par exemple, Patrick Muyaya a évoqué les performances réalisées par le gouvernement avec la croissance économique où, à l’en croire, la reprise se consolide. Il a même répondu aux soucis de nombreux RD-Congolais sur la qualité de la carte d’électeur avec une photo en noir et blanc. «Par le passé, cette carte servait de carte d’identité provisoire. Mais cette fois-ci, elle n’aura pas une longue vie parce qu’il y a la carte d’identité en bonne et due forme qui suivra. En tout, c’est l’engagement sur lequel nous travaillons. Au plus tard fin 2023, quoi qu’il en soit, nous aurons nos cartes d’identité», a assuré le ministre Patrick Muyaya.
Pour lui, les compatriotes doivent être encouragés à aller se faire enrôler pour avoir leurs cartes d’électeur. A la question du trio Matata-Fayulu-Mukwege qui évoque la requalification de la CENI et la Cour constitutionnelle, le porte-parole du gouvernement n’est pas allé par quatre chemins. «Ils auraient été plus clairs en disant qu’ils ne veulent pas des élections en 2023. Là, ce sont des élucubrations. Ils auraient pu dire: nous, nous voulons un dialogue. Nous voulons que les élections puissent être postposées, le temps pour nous de négocier avec la loi qui a été votée au Parlement, de négocier pour la constitution de la Cour». Puis, «il n’y a aucun procès d’intention, c’est ce qui est dit dans leurs déclarations. Il faut cesser de penser que lorsque vous dites que vous êtes candidat président de la République, automatiquement ça vous confère un pouvoir».
Muyaya a également répondu à la question sur la démission du gouvernement de trois membres d’Ensemble après le départ de Moise Katumbi. «Dès lors que le chef de la formation politique de ces collègues a estimé qu’il allait prendre une voie différente, il fallait en tirer les conséquences. Les collègues ont eu l’occasion de dire merci au Président de la République pour l’encadrement, pour le travail qui a été fait, parce que les collègues qui partent du gouvernement n’ont pas démérité pour ce qui concernait le travail au service de la République, mais la politique a parfois ses réalités». Entretien.
C’est quoi la méthode Muyaya?
Il n’y a pas de méthode particulière si ce n’est d’abord la vision que nous transmet le Président de la République. Vous savez que le Président de la République est l’émanation du peuple congolais et que la redevabilité en démocratie est une des valeurs cardinales. Avec le Premier ministre, de manière régulière avec tous les collègues du gouvernement parce que nous travaillons en parfaite harmonie. C’est l’une des marques principales de ce gouvernement. Nous nous concertons, nous discutons. Vous savez, les défis de la République Démocratique du Congo ne peuvent pas être relevés en 5 ans d’un mandat. Mais 5 ans peuvent être suffisants pour planter le décor de ce que sera le Congo de demain. Et avec le Président Tshisekedi affectueusement appelé Fatshi Béton, moi je pense qu’on devrait l’appeler Fatshi Fondation, j’aurai l’occasion de le démontrer.
Parce que dans chaque secteur de la vie nationale aujourd’hui, nous sommes en train d’asseoir la fondation qui va permettre par exemple pour ce qui concerne le secteur de l’Education, d’avoir un système éducatif solide et qui soit en mesure de prendre en charge tous les millions d’enfants qui se déversent sur le marché scolaire chaque année. Au niveau de l’armée, pour la première fois d’ailleurs depuis 1960, nous avons une loi de programmation qui, après 10 ans de navettes à l’Assemblée nationale, a été adoptée et promulguée sur la diplomatie, sur l’économie, sur la santé avec la couverture santé universelle. Vous devez remarquer que tous les fondamentaux sont en train d’être mis en place pour que la République puisse décoller et être rebâtie puisque l’œuvre de la reconstruction, c’est la seule œuvre humaine qui ne s’arrête jamais. Et, nous, nous voulons bien faire notre part.
D’où sort le courage de Muyaya? Que voulez-vous prouver?
Il n’y a rien à prouver. Mais il y a des défis à relever. Regardez bien, notre gouvernement est en moyenne le plus jeune de l’histoire de la République Démocratique du Congo. Regardez le Premier ministre, 45 ans, regardez la moyenne d’âge des membres du gouvernement, je ne suis pas le plus jeune. Ça voudrait dire déjà que ce virage du Président de la République passe du côté des jeunes qui représentent 60% de la population congolaise. Nous qui venons, qui comprenons les moyens de communication moderne, parce que communiquer au 21ème siècle en 2022 est largement différent de ce qu’était communiquer il y a 2 ou 3 ans. Il fallait bien comprendre le code et nous avions la chance dans un passé d’avoir fait le métier que vous faites -journalisme-, nous connaissons plus ou moins le secteur même s’il y a un besoin d’adaptation de manière permanente.
La deuxième chose, c’est la connaissance des dossiers. Parce qu’au-delà du fait qu’on est membre du gouvernement, il faut connaître le Congo. Et beaucoup de Congolais, particulièrement les hommes politiques, ne le connaissent pas très bien. Malheureusement, on a pris coutume dans les débats politiques de parler des individus, de parler des dates, on ne parle que des problèmes du Congo en profondeur. Et la particularité de notre gouvernement, c’est que nous allons résoudre les problèmes du Congo en profondeur, notamment avec ce virage sur les 145 territoires, un projet inédit qui permettra de mettre 10 millions de dollars dans chaque territoire. Je vais vous donner une indication: toutes les sociétés qui produisent le ciment ici en République Démocratique du Congo, ne produisent pas assez pour nous permettre de couvrir les besoins de 145 territoires. Parce qu’il faut construire à peu près 2.000 édifices, donc 145 bâtiments administratifs, à peu près 700 centres de santé, près de 1.200 écoles… vous voyez que c’est immense. Mais bien au-delà, les routes de desserte agricole parce qu’il y a évidemment ce focus qui se fait à l’intérieur du pays.
COURBE-CROISSANCE-ECONOMIQUE-Parlant toujours de vous. Vous êtes l’homme qui fait parler tout le monde. Vos collègues ne sont-ils pas exaspérés? Est-ce que c’est une redevabilité consentie?
Je ne pense pas. C’est une redevabilité consentie bien évidemment. Vous suivez régulièrement le Président de la République à travers les différentes communications. Parce que les gens ne se rendent pas compte que le Président de la République s’adresse à tout le monde tous les vendredis, et bien évidemment à travers ma voix, je suis porte-parole du gouvernement, j’ai ce privilège-là. Le Président de la République parle des problèmes du Congo au quotidien et hebdomadairement, il confie des tâches aux membres du gouvernement. Et au-delà des réunions que nous avons au sein des commissions, nous avons des liens évidemment comme collègues, nous partageons lorsqu’il s’agit par exemple de l’Education, Tony Mwaba est toujours au bout du fil, lorsqu’il s’agit des Finances, Nicolas Kazadi est toujours au bout du fil. On n’a pas de difficultés à collaborer.
Est-ce qu’ils collaborent ou ils vous obligent?
Je ne voudrais pas aller dans des considérations du genre collaborer. Nous sommes d’abord des collègues, nous appartenons tous à un même camp, nous sommes tous astreints à un devoir de solidarité, nous avons une vision claire du Président de la République, sous la supervision du Premier ministre avec des objectifs qui sont précis. Et d’ailleurs, vous avez suivi au Conseil des ministres hier. Le Président de la République a demandé au Premier ministre de s’assurer que chaque membre du gouvernement réponde de ce qu’il a pu faire suivant la lettre de mission qui lui avait été donnée. Nous sommes plutôt très concentrés, on n’a pas beaucoup de temps pour aller dans de petites sensibilités parce que pour nous, l’essentiel c’est de servir les Congolais, de leur dire ce que nous faisons, c’est ce qui fera la différence.
Il y a trois de vos collègues qui sont partis chez Katumbi. Vont-ils vous manquer? Ont-ils été sincères en restant avec vous?
D’abord, les collègues, vous pouvez leur poser la question. Moi ce que je tiens à relever ici c’est le côté démocrate du Président de la République. Il ne faut pas considérer que le Président a été lâché, pas du tout. Nous sommes dans un gouvernement de coalition où il y a un assemblage. Évidemment, chaque groupe politique a sa vision, a ses intérêts. Dès lors que le chef de la formation politique de ces collègues a estimé qu’il allait prendre une voix différente, il fallait en tirer les conséquences. Nous sommes en démocratie, nous ne sommes pas dans un contexte où on se dit bon comme on n’avait un peu vu dans le passé, intimider tel ou tel autre.
De manière libre, les collègues sont venus au Conseil des ministres hier. Beaucoup n’ont pas cru ce qui s’est passé. Parce que, généralement, quand le Conseil se tient, les membres du gouvernement n’ont pas leurs téléphones, mais le Premier ministre qui les avait rencontrés, a organisé une petite réunion avec le Président de la République. Je pense que tous ont eu l’occasion de lui dire merci. Je n’ai pas assisté à la réunion, mais je crois que ça s’est passé dans des conditions de démocratie. Ils ont eu l’occasion de dire merci au Président de la République pour l’encadrement, pour le travail qui a été fait, parce que les collègues qui partent du gouvernement, n’ont pas démérité pour ce qui concernait le travail au service de la République mais la politique a parfois ses réalités. C’est bien la réalité politique qui fait malheureusement mal.
COURBE-INFLATION-Est-ce qu’ils étaient sincères avec vous?
La question de la sincérité ce n’est pas vis-à-vis de moi. La question de la sincérité c’est lorsqu’on est dans le gouvernement, dans les institutions, c’est par rapport au peuple congolais, c’est le Président de la République qui le représente. Je pense qu’il y a eu des instants d’échanges où je n’étais pas là. Mais les choses se sont plutôt déroulées de manière démocratique et civilisée.
Le Président avait dit qu’il était prêt à donner sa vie pour la restauration de la sécurité en République démocratique du Congo…
Il donne de sa vie pour le retour de la paix à l’Est. Donner de sa vie ça veut dire que c’est des heures de sommeil, c’est des heures de repos… parce que j’ai le privilège quelques fois de voir le Président de la République travailler. C’est sans relâche, c’est sans repos.
Quelqu’un m’a dit: «ce que Félix Tshisekedi nous a proposé n’a pas marché pour la sécurité dans l’Est. Bunagana occupée, le M23 se développe, les réfugiés partout…»
D’abord, je ne suis pas d’accord avec quelques insertions qui ont été dites dans le reportage. Des voyages excessifs, non. Les gens n’ont pas encore compris que le Congo n’était pas encore développé comme voulu. La vocation de ce pays c’est d’être grand. Et on ne doit pas être grand que par nous-mêmes. Nous avons une place à occuper dans le monde. Aujourd’hui, nous parlons de pays solutions. Si vous avez suivi les dernières négociations sur le climat au Cop15 à Montréal, les négociations ont été presque bloquées. J’ai été réveillé par un ministre d’Environnement d’un pays d’Afrique pour me dire: ‘’votre collègue d’Environnement me bloque ici’’. Là, on est 2 heures du matin au Canada. C’est pour vous donner une illustration. Aujourd’hui, vous voyez ce que nous représentons comme pays solution pas seulement pour ce qui concerne le climat, mais pour ce qui concerne le cobalt, le lithium.
À Washington, nous étions avec le Président de la République, il y a eu notamment ce mémorandum qui a été signé avec les gouvernements américain, zambien et la République Démocratique du Congo par rapport au rôle qui est le nôtre. Donc, aujourd’hui, tout ce que le Président de la République a fait comme choix de porter la voix de la République à l’international a donné du résultat, parce qu’un pays c’est aussi son rayonnement à l’international. Pour ce qui concerne la situation sécuritaire, nous en avons déjà parlé plusieurs fois ici. Il faut savoir d’où on a commencé parce que je vous disais tout à l’heure que nous sommes dans une période où nous plaçons la «fondation».
Dans quel état était notre armée? Lorsque le Président de la République arrive aux responsabilités, il y a à peine 3 ou 4 mois, on a remplacé le chef d’état-major général. Il a travaillé avec le chef d’état-major général qui a été désigné par le Président sortant Joseph Kabila. La même chose du côté de la Police. Ça veut dire que de ce côté-là, il fallait maintenir les équilibres, parce que c’est la Défense. La sécurité est un des secteurs clés pour un pays aux dimensions continentales comme la République Démocratique du Congo.
Donc, il fallait faire un travail de diagnostic. Le diagnostic que nous faisons est celui qui remonte en réalité à plusieurs années parce que le problème d’insécurité à l’Est de la République Démocratique du Congo persiste. Je dois rappeler qu’avant, il n’y avait pas de groupes armés en République démocratique du Congo. C’est après le génocide rwandais qu’en réalité les malheurs ont commencé à l’Est de notre pays et tout leur corollaire. Et donc, nous arrivons, on regarde la question dans son ensemble. Lorsqu’on décide de mettre un état de siège, ça veut dire confier la gestion des provinces à des militaires. Je ne pense pas qu’il existe un pays au monde où il y a des personnes plus brillantes que celles que nous trouvons dans l’armée.
Vous le savez de manière générale Lorsqu’on vous parle d’un hôpital militaire, lorsqu’on vous parle d’un médecin ou d’un ingénieur de l’armée, c’est plus sérieux parce qu’il y a la discipline qui va avec. Nous, lorsque le Président de la République décide d’instaurer l’état de siège, l’idée de départ ce n’est pas de terminer sur le ton qui était le nôtre, tous les problèmes de sécurité depuis 25 ou 26 ans. La paix n’est pas une génération spontanée parce que pour construire la paix, il faut être sûr qu’on a d’abord reconstruit l’appareil de l’État. Il faut être sûr que les jeunes gens qui touchent les armes et qui en vivent ont une alternative… Il faut être également en mesure de régler tous ces problèmes en même temps, dans un contexte justement où vous avez des voisins qui n’ont pas d’intérêt à ce que le Congo redevienne grand et qu’il règle ses problèmes de sécurité. Je n’ai pas besoin de répéter l’histoire.
La République démocratique du Congo c’est le pays le plus grand de l’Afrique centrale, c’est le pays dont le développement porte sur tout celui de la région. Donc, il faut considérer les difficultés de sécurité que nous rencontrons aujourd’hui comme les soubresauts qui précèdent l’enfantement. C’est aussi une véritable fondation que nous bâtissons à la fois pour notre sécurité que pour celle des pays de la Sous-Région.
COURBE-RESERVE-DECHANGELe M23 a-t-il démystifié quasiment l’état de siège?
Je ne pense pas que le M23 ait démystifié l’état de siège parce que le M23 en réalité n’existe pas. C’est un mouvement qui avait été défait en 2013.
Vous avez réveillé le M23?
Ce n’est pas nous qui avons réveillé le M23. Il faut poser la question au président Kagame, lui qui pose des intérêts inavoués. Finalement, nous connaissons bien, c’est garder le Congo en insécurité, continuer le processus de pillage. C’est des disques rayés que nous connaissons très bien. D’ailleurs, nous allons arrêter cela. Vous avez vu la vague de condamnations qui a commencé. Il faut considérer que nous sommes engagés dans une dynamique qui nous permette finalement de restaurer la paix dans cette partie du pays après autant d’années. Vous avez suivi qu’il y a eu le troisième round des discussions de Nairobi où tous les groupes armés congolais ont convenu autour d’un plan d’engagement.
Le M23 que nous considérons d’ailleurs à juste titre comme un groupe terroriste, parce que vous avez vu ce qui s’est passé à Kishishe, les enrôlements des enfants et tous les actes barbares qu’ils commettent parce qu’ils sont sans foi ni loi. Seule la violence, seul le sang est le message qu’ils attendent et qu’ils comprennent. Dans une perspective où les problèmes sont circonscrits, il y a des programmes qui doivent être réglés dans le cadre du programme de démobilisation qui est financé d’ailleurs. Il y a évidemment le problème le plus grave, la question du M23 sur laquelle diplomatiquement nous avons travaillé. Vous avez suivi toutes les condamnations successives contre le Rwanda. Et aujourd’hui, nous travaillons sur un plan de retrait. Il y aura d’ailleurs une réunion d’évaluation bientôt. Mais nous pensons que nous sommes engagés dans une dynamique qui nous permettra de restaurer la paix dans cette partie du pays. Pour arriver à consolider la paix, il faut que nous arrivions à reconstruire notre appareil de dissuasion et c’est l’armée.
Quel courage avez-vous d’affronter Paul Kagame?
Lorsque le Président de la République me reçoit dans le cadre des consultations, il y avait évidemment beaucoup d’appréhensions. Je vous épargne de certains détails. Le Président de la République nous avait dit: «il faut avoir le courage»…
Je vous épargne de la suite. Mais ici il ne s’agit pas d’affronter le président rwandais, il s’agit de défendre notre territoire. Vous avez vu vous-même le Président de la République qui est à la fois commandant suprême des Forces armées, à la fois commandant du front diplomatique, à la fois commandant du front médiatique, donner le ton. Nous pour la défense de notre territoire, pourquoi devons-nous avoir peur? Pourquoi devons-nous être dans un état de sentiments frileux pour défendre ce que nous avons de plus précieux ? Fort heureusement, ses agissements et son passé ne rappellent pas des choses positives. Il est très malsain de sa part de parler des élections sur ce qui a été déjà dit parce qu’il a un passé violent. Mais nous on a un passé démocratique. Et en République Démocratique du Congo, nous allons vers la consolidation de la démocratie.
Aujourd’hui, il est simplement gêné par la reprise de leadership de la République Démocratique du Congo, par la personne du Président Tshisekedi qui le dissuade en réalité dans ses desseins malsains de continuer les pillages systématiques de nos ressources. Il y a des rapports qui ont été documentés. Nous avons documenté des crimes d’agression. C’est l’occasion de remercier tous les experts avec lesquels nous avons travaillé. Mais, aujourd’hui, nous allons réunir encore d’autres experts avec lesquels nous allons faire une démonstration sur la guerre économique, le recrutement des enfants et les différents crimes qui sont commis dans cette partie du pays. Juste parce qu’on veut mettre la main sur les richesses de notre pays.
Lorsque le Président de la République, dans sa stratégie diplomatique, a décidé de s’ouvrir, parce qu’il vous souviendra qu’en juin de l’année dernière, il s’est installé comme il l’avait promis dans le Nord-Kivu à Goma, il est à la fois parti au Rwanda, en Ouganda, il a reçu les émissaires du Président du Burundi. Vous avez vu de manière claire en direct à la télévision des ministres congolais signer les accords avec des ministres rwandais, c’était en pleine journée. Les accords qui portaient sur la non-double imposition. Pendant que nous discutons, il y a des populations innocentes, d’ailleurs que ce soit du côté rwandais ou du côté congolais qui échangent tous les jours. La frontière République Démocratique du Congo -Rwanda en Afrique c’est parmi les plus fréquentées. On a réduit suffisamment les heures de trafic entre les deux frontières, mais il y a des situations qui font qu’il y ait des Congolais qui dorment à Gisenyi, il y a des gens de Gisenyi qui vivent à Goma matin, midi et soir.
Le peuple congolais n’a pas de problème avec le peuple rwandais. Le problème que nous avons c’est avec le régime rwandais qui pense pouvoir continuer au 21ème siècle avec cette guerre inutile, à continuer à endeuiller des familles pour des intérêts inavoués alors que nous pouvons discuter de manière claire pour savoir ce qu’ils veulent et leur montrer ce que nous pouvons faire ensemble. J’ai été un député qui a fait la CEPGL, la République Démocratique du Congo payait presque tout. Allez dans la partie Est du Rwanda, au Burundi, il y avait une quarantaine de bâtiments Ruzizi, Sinelac…plein de projets dans le cadre de la CEPGL. C’est la vocation de la République Démocratique du Congo de s’assurer notamment qu’avec les autres pays avoisinants, nous sommes dans la coopération qui permet à eux de profiter, à nous de profiter. C’est bien cela la vocation de ces pays. Vous voyez que tous ces schémas que le Président de la République a voulu faire de manière transparente, n’ont pas rencontré les intérêts inavoués du voisin. Aujourd’hui, nous allons lui opposer ce qu’il pense pouvoir être la stratégie. Et voilà, nous enregistrons des résultats.
À qui profite cette victoire?
Nous ne voulons pas aller dans des considérations politiques parce qu’ici, il s’agit des intérêts de la République Démocratique du Congo. Le Président de la République, c’est lui qui a décrété la mobilisation. Aujourd’hui, on peut considérer qu’il y a des Congolais qui ont répondu à l’appel d’un autre congolais qui est le Président de la République. Lui comme toutes les forces vives qui se sont mobilisées, peuvent être fiers de ce qu’on a pu obtenir. Parce qu’il faut faire attention et ne pas dissocier le Président de la République du peuple, parce qu’il émane du peuple.
Aujourd’hui, il est porteur des aspirations, il est porteur d’un combat qui fait que nous puissions atteindre ce résultat qui ne nous satisfait pas. Nous avons besoin de travailler assidûment, à remonter la puissance de nos Forces armées et assurer la totale sécurité de l’intégrité de notre territoire. Nous en avons l’ambition. Il y a une volonté politique claire, il y a un nouveau commandement militaire qui travaille sous des instructions du président suprême qui sont claires, il y a le Premier ministre, chef du gouvernement, qui tient toutes les semaines des réunions de sécurité. Parce que, parallèlement, les questions de l’armée ne se résument pas qu’à acquérir des armes, mais il y a la question des humains, des soldats. Et vous avez suivi le Président de la République devant des jeunes recrues à Kitona. Vous avez suivi le Président de la République le jour de Noël communier avec les femmes des militaires et redire que lui le commandant suprême et nous, tout le gouvernement réuni, nous nous engageons à donner le meilleur pour nos militaires, pour assurer la défense de nos territoires.
COURBE-DEPRECIATION-Que pouvez-vous dire aux gens de Kigali?
Les États travaillent dans le cadre des structures. Et ici, nous avons une Bible si je peux l’appeler ainsi, qui doit nous permettre de revenir à la paix. C’est le communiqué du mini-Sommet de Luanda qui a été signé par les Chefs d’État. Si vous avez vu, la France, qui n’était pas en mesure de dire clairement que c’est le Rwanda commencer à le dire, c’est parce qu’il y a eu justement une forme de lassitude, de dire et de répéter les mêmes choses. Et donc aujourd’hui, nous pensons que ce processus-là finira par aboutir. Parce qu’entre temps, puisque le temps passe, nous allons nous organiser.
Finalement, cette situation-là devra se régler par la diplomatie… J’avais à l’école mon voisin de classe, c’était un Rwandais. Il faut considérer que ce qui se passe ici et le Président de la République l’a si bien dit: il n’y a pas de problème entre les peuples congolais et rwandais. Parce que quoi qu’il en soit, vous avez vu l’exemple de l’irruption qui nous a rappelé que nous avons les sorts liés. Et donc, le peuple rwandais doit savoir que nous, peuple congolais, nous n’avons aucun problème avec lui.
Le problème que nous avons c’est avec le régime rwandais qui pense pouvoir pérenniser la violence, la terreur à l’Est de la République Démocratique du Congo. C’est pourquoi, nous nous opposerons et beaucoup de nos compatriotes militaires ont déjà perdu la vie. Et nous continuerons parce que nous pensons que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ne sont pas négociables.
Y a-t-il un budget pour les troupes que vous avez recrutées, sont-elles formées ou ça sera de la chair à canon?
Il y a un processus. Lorsque le Président de la République lance l’appel le 3 novembre, vous avez vu la spontanéité avec laquelle les jeunes congolais de partout au pays ont répondu. Lorsque les jeunes ont été recrutés, ont approché les services de l’armée, il y a ce qu’on appelle le vetting. Parce qu’avant d’être envoyés dans des centres de formation, on doit vérifier que vous n’êtes pas mineur. Il ne faudra pas que les gens viennent dire: voilà, ils enrôlent des enfants. Et d’ailleurs dans le processus de vetting, on implique l’UNICEF qui s’assure que les enfants, ceux qui ne sont pas en âge d’être recrutés en armée, ne le sont pas. C’est la première chose.
Deuxième chose, on fait des tests d’aptitude physique. Il faut être sûr que vous répondez et que vous êtes suffisamment aptes pour aller subir la formation militaire. Tout ce processus a été fait. Vous avez vu la vague de 10.000 recrues qui sont dans le centre de Kitona. Et aujourd’hui d’ailleurs, lors de la présentation du document de politique de défense, le ministre de la Défense a dit que le centre de formation de Kotakoli était presque prêt parce qu’il était en train de subir une rénovation. Il y a des dispositions qui ont été prises à Kitona pour garantir que ces enfants qui ont été recrutés, seront bien formés. Et c’est même pour ça que le Président de la République s’est rendu sur place, personnellement pour s’assurer dans quelles conditions ces jeunes gens sont hébergés. Et ils subiront la formation requise et le moment venu, suivant les besoins opérationnels, et s’ils sont prêts, ils seront aguerris et affectés.
Citez-nous 3 choses que votre gouvernement a réalisées pour donner espoir?
La gratuité. Malheureusement, nous sommes coutumiers à parler du mal. Lorsqu’on parle du changement de narratif, c’est justement être sûr que les gens lorsqu’ils rapportent des preuves, rapportent des faits qui sont concrets. La gratuité lorsqu’elle a commencé, il y avait évidemment des difficultés parce que c’est une réforme qui voit le jour 13 ans après la promulgation de la Constitution et qui veut régler un problème des millions d’enfants qui n’avaient pas accès à l’école. Aujourd’hui, en septembre dernier, avez-vous entendu un mouvement de grève?
Vous avez géré les syndicats en amont…
Les syndicats sont des partenaires. Nous, nous ouvrons la Bible. Parce que les chiffres, nous les communiquons de manière régulière. Voilà ce que nous avons, voilà comment on les affecte. Le ministre Tony Mwaba a d’ailleurs fait plusieurs fois le briefing avec moi. On discute avec des partenaires sociaux. Aujourd’hui, il y a des progrès suffisants qui ont été faits et qui sont appréciables et qui ont fait qu’à la différence de 5 ou 6 années précédentes, on a payé des enseignants payés, des frais de fonctionnement, payés… Tout est mis en place. La gratuité de l’enseignement concerne les élèves au niveau primaire et le gouvernement s’est attelé pour que ce programme puisse être consolidé. Et, aujourd’hui, le fait qu’il n’y a pas eu de grève à la rentrée, illustre bien évidemment cela. Nous, nous n’avons pas besoin qu’on puisse nous applaudir pour ça parce que nous considérons que c’est le travail de l’État. Ce que nous faisons, ça ne relève pas d’un exploit particulier, mais d’une volonté politique.
Le gouvernement Sama Lukonde a-t-il été à la hauteur en 2022 pour nous donner de quoi vivre, envoyer des enfants à l’école, payer notre loyer, sentir que nous avons une économie qui tienne?
Nous l’avons dit. En 5 ans, on ne peut pas régler tous les problèmes des Congolais. Il ne faut pas faire miroiter aux Congolais des choses qui ne sont pas matériellement faites. Pour la santé, tous les décrets ont été pris et j’espère que très bientôt, avec le ministre de la Santé, nous pouvons revenir pour faire un briefing afin d’expliquer où nous en sommes. Ça concerne la santé des Congolais. On parle du processus électoral, mais il y a un élément que les gens n’ont pas encore intégré.
C’est quand la dernière fois que les Congolais ont eu une carte d’identité? Immédiatement après l’enrôlement, quelques mois après, si tout va bien, autour des mois de juin ou de juillet 2023, le Congolais pourra disposer de sa carte d’identité. C’est des engagements que nous avons pris. Vous savez ce que ça représente dans un pays où pendant 30 ou 40 ans, on n’était pas en mesure de savoir combien nous sommes, de prouver qu’on y est. Et là, on va y répondre. La part de l’héritage est tellement lourde qu’aujourd’hui nous faisons des progrès. Mais le Congolais lorsqu’il regarde le gouvernement, c’est comme votre enfant qui vous regarde. Nous sommes sûrs que la stratégie mise en place par le Président permettra aux Congolais de profiter de ce que nous faisons.
Quand le Président dit aux étudiants de l’UPN: «je vais vous mettre du Wifi, il n’y en a pas, Trans Academia, pas fonctionnel…»
N’allons pas plus loin, allons à l’IFASIC, posons la question s’il n’y a pas de Wifi. Peut-être que le ministre Mohindo Nzangi doit prendre la parole pour vous expliquer qu’ils sont en train de construire une dizaine d’universités. Si vous allez à Mbuji-Mayi, il y a une université en construction, à Kananga de même…il y a plusieurs points dans la République qui connaissent des travaux. Je pense bientôt, dans le cadre de la stratégie que nous avons proposée au Premier ministre, les gens pourront voir ce qui se fait. Mais en même temps, nous avons des besoins à des échelles monumentales parce que nous sommes 100 millions d’habitants. Et donc, je peux vous donner une indication qui fait qu’aujourd’hui, tous les Congolais profitent de la stratégie économique du gouvernement. Lorsqu’on maîtrise le taux de change de franc congolais, est-ce que le Congolais n’en profite pas? Parce que nous étions habitués à un moment à des fluctuations. Nous avons un budget qui est passé en trois ans de 5 milliards à 16 milliards.
On nous évoque le code minier, code forestier et code foncier…
Ça, c’est ce que les gens disent mais dans la réalité, il y a bien plus que ça. Vous n’avez pas parlé de la bonne gouvernance, vous n’avez pas parlé de toutes ces stratégies de la lutte contre la corruption qui sont mises en place. Il faut poser la question aux économistes qui peuvent expliquer en 3 ans une croissance de 200%. Mais nous nous trouvons que c’est insuffisant, le fait de passer de 5 à 16 milliards. Aujourd’hui, poser la question même à Adolphe Muzito qui est économiste, il vous le dira. À l’époque, nous avions réussi une pression fiscale de 8 à 9%. Aujourd’hui, la pression fiscale atteint les 15, 16 %. Ça veut dire que nous captons 16% de l’activité économique. C’est énorme. Ça veut dire que la stratégie économique du Président Tshisekedi fonctionne. Et donc, quoi qu’il en soit, nous ne nous pouvons pas nous satisfaire parce que le potentiel que nous avons c’est un potentiel énorme et nous allons continuer les efforts en cours pour le consolider dans les années qui viennent pour être sûrs que le Congolais commence à vivre et à vivre pleinement du potentiel de la richesse du pays.
Est-ce un résultat rassurant?
C’est un travail d’équipe. L’échec est orphelin, la réussite a plusieurs parents. J’ai parlé du travail de contrôle, j’ai parlé de la lutte contre la corruption… et, aujourd’hui, l’IGF est une structure qui existe depuis des années. Pourquoi on ne la connaissait pas de réputation telle qu’elle est connue aujourd’hui? Mais il fallait de la volonté politique, au-delà de la volonté politique, s’assurer que l’IGF a de la marge de manœuvre. Parce que beaucoup qui se complaisent dans les exonérations ce sont des personnes qui sont bien placées. C’est un travail d’équipe. Nous, nous travaillons dans la modestie. Nous sommes en train de travailler pour asseoir les fondations dans tous les secteurs. Et ce que je vous dis rentre dans le domaine de cosmos. Vous parlez des personnes qui parlent du chaos. Ce n’est pas de notre tradition de parler des individus, mais je pense que lorsqu’on porte une ambition présidentielle, d’abord ce n’est pas à l’étranger qu’on fait sa déclaration. C’est une erreur stratégique.
Deuxièmement, lorsque vous avez une vision, il ne suffit pas de l’avoir, il faut bien l’articuler. Et l’articulation de votre vision doit reposer sur le vrai diagnostic. Lorsqu’il parle de chaos, alors il a fait le mauvais diagnostic. Le ministre Christian Mwando qui a quitté le gouvernement hier était le patron de la commission Ecofin du gouvernement. Je suis sûr que, dès demain, il lui donnera suffisamment d’informations et nous permettra de revenir sur ce qu’il dit. Ce serait dangereux qu’un candidat président de la République ne soit pas en mesure de lire les chiffres. Il n’y a pas plus tard que quatre jours, le FMI a accordé pour la 3ème fois consécutive une note satisfaisante avec en bonus 203 millions. Qui est mieux placé que les structures comme la FMI pour attester de la bonne gestion? Dans la stratégie qui est la nôtre, nous allons travailler en étroite collaboration avec le CSAC pour que la campagne électorale soit de qualité. Les Congolais ont soif d’entendre les dirigeants qui ne font pas des déclarations, ils ont besoin de ceux qui vont régler leurs problèmes et proposer des stratégies.
Que reprochez-vous au Dr Mukwege pour lui faire la guerre?
Soit vous continuez à aligner vos affirmations qui sont fausses de mon point de vue. Parce que le Dr Mukwege si vous avez l’occasion de le rencontrer, il vous dira que sur la crise à l’Est. Nous avons eu l’occasion d’échanger parce que c’est une affaire des Congolais. Fort malheureusement, les gens sont habitués à une forme d’incrimination. Récemment, j’ai reçu un appel d’un haut responsable de la MONUSCO parce qu’on disait : lorsque l’ex gouverneur Katumbi est rentré à Lubumbashi, il a atterri sur la piste de la MONUSCO parce qu’on lui a refusé l’atterrissage à la Luano.
C’est totalement faux. Il n’existe plus de piste de la MONUSCO à Lubumbashi. Aujourd’hui, nous on a besoin de ne pas nous perdre dans les débats politiques. Il ne faut pas qu’on se perde dans des considérations parce que ce qu’ils ont dit dans leurs déclarations, c’est ce que nous faisons déjà. Je ne voudrais pas relever les contradictions qu’il y a en interne mais ici aujourd’hui, pour ceux qui sont aspirants aux fonctions de président de la République, ils doivent préparer leurs arguments, leurs projets. C’est dans cela que les débats doivent se faire.
Vous attaquez Matata, Mukwege, bientôt Fayulu…
À quel moment on a attaqué monsieur Matata? Qui manipule la justice? Ne me dites pas que vous n’avez pas été choqué sur les dépenses qui ont été faites dans l’affaire Bukangalonzo. Avec 240 millions de dollars, c’est 24 territoires pris en charge dans le cadre de ce projet. Pourquoi vous ne voulez pas que le Congolais arrive à savoir ce qui a été fait? Les gens ne condamnent pas le Premier ministre Matata. Nous sommes dans un contexte démocratique. Le contexte démocratique suppose que les gens qui ont des ambitions s’expriment tel qu’ils le font.
Les gens qui aspirent à être président de la République le deviennent. Mais nous tous on a des responsabilités. Pour ce qui concerne le sénateur Matata, il y a une question qui est pendante. La manifestation de la vérité peut-être que ça l’innocentera. Il ne faut pas considérer, et je suis mal placé pour parler de la justice, que lorsqu’il y a une procédure judiciaire engagée contre un quidam, ceci doit être forcément de l’acharnement. Nous ne sommes pas dans un tel décor, il faut que cela soit bien clair.
Lancement de l’enrôlement des électeurs depuis quelques jours, machines présentées qui donnent des cartes noir et blanc, les gens ne sont pas bien formés, Kadima s’inquiète de l’argent reçu du gouvernement et ensuite… Ne compliquez-vous pas la tâche au président de la CENI? les Congolais ne risquent-ils pas de voir un glissement en 2023?
Ici, je vais rappeler 2 ou 3 choses. Le processus électoral est un ensemble qui se fait avec plusieurs parties prenantes. Évidemment, le gouvernement a la grosse responsabilité parce que la CENI ne fait pas de commerce, elle attend d’être financée par le gouvernement. Les lois sont l’émanation du Parlement. La sécurité, évidemment, c’est de la responsabilité du gouvernement. Nous y travaillons. Mais il y a aussi la responsabilité de la Société civile et des autres acteurs parce que c’est un processus qui doit permettre au bout de la chaîne au peuple congolais d’exprimer son suffrage. Je dois également vous rappeler l’engagement du Président de la République et du gouvernement d’organiser les élections dans le délai, suivant le calendrier fixé par la CENI.
C’est l’engagement que nous gouvernement avons pris et nous nous acquittons de notre part de manière claire. Il y a un livre du Professeur Kabuya, paix à son âme, qui illustre que ceux qui ont essayé de glisser au Congo se sont cassé la tête. Pour ce qui concerne le financement du processus électoral, nous sommes à peu près 450 millions sur 617 millions parce que nous avons pris cet engagement. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un contexte de guerre où il faut financer la guerre. Nous sommes dans un contexte de guerre ukrainienne avec tout son corollaire. Nous sommes dans un contexte où nous travaillons en étroite collaboration avec le FMI avec lequel les discussions ont été particulièrement difficiles.
Aujourd’hui, c’est en fonction de tous ces équilibres-là que nous nous assurons que les équilibres sont tenus. S’il y a un arriéré d’un ou de deux mois, ce n’est pas dramatique, on va le rattraper parce qu’il est question de s’assurer que les dépenses que les dépenses que nous faisons, nous aident à préserver la stabilité macroéconomique. La volonté politique d’organiser des élections est bien claire et nous allons y arriver. On parle d’enrôlement. Moi, je suis content de voir que l’honorable Martin Fayulu a obtenu sa carte d’électeur. La question de la qualité ne se pose pas. Parce que sur quelle base vous dites, je vous ai dit tout à l’heure que je ne me suis pas encore fait enrôler, je me ferai enrôler bientôt.
Fayulu a-t-il cautionné votre processus?
La question n’est pas de cautionner notre processus. C’est le processus des Congolais. Je compte sur vous pour l’appropriation suffisante de ce processus. Il y a évidemment des efforts à faire au niveau de la sensibilisation. Cette carte, généralement, par le passé, ça servait de carte d’identité provisoire, n’aura normalement pas une longue vie, parce qu’il y a la carte d’identité qui suivra. En tout cas c’est l’engagement sur lequel nous travaillons, au plus tard fin 2023, quoi qu’il en soit nous aurons nos cartes d’identité. Parce que dans ce qui se fait actuellement, ce n’est pas seulement l’enrôlement comme ça se faisait à l’époque. Lorsque l’agent commis à cette tâche vous reçoit, vous donnez vos informations qui figureront dans la fiche d’identification.
Lorsque la CENI aura fini, elle va verser ses données à l’ONIP. Et lorsqu’on vous aura donné la carte d’électeur, nous aurons réduit pour tous les processus électoraux qui viendront, 75% du budget destiné à l’enrôlement. Parce que nous aurons obtenu un fichier de la population à partir duquel on peut commencer à extraire ceux qui sont éligibles pour participer aux élections. Pour le reste, c’est la première semaine. Je vois sur les réseaux sociaux on s’amuse. Mais ceux qui travaillent derrière les machines, c’est des Congolais comme vous et nous, c’est de la nouvelle technologie. Il y a toujours un temps qui est pris. Ceci n’est pas une excuse parce que la CENI fait, en même temps, travailler ses équipes pour être sûre que l’enrôlement se passe plutôt dans des bonnes conditions, et moi je suis optimiste.
Que répondez-vous à Fayulu, Matata et Mukwege qui disent que, pour eux, le plus important c’est redimensionner la Cour constitutionnelle, redimensionner la CENI?
Ils auraient été plus clairs à dire qu’ils ne veulent pas des élections en 2023. Là c’est des élucubrations. Ils auraient pu dire: nous nous voulons un dialogue, nous voulons que les élections puissent être postposées, le temps pour nous de négocier avec la loi qui avait été faite au Parlement, de négocier pour la constitution de la cour. Il n’y a aucun procès d’intention, c’est ce qui est dit dans leurs déclarations. Il faut cesser de penser que lorsque vous dites que vous êtes candidat Président de la République, automatiquement, ça vous confère un pouvoir.
Lorsqu’on dit qu’il faut changer une loi, on calcule. L’Assemblée nationale est en vacances jusqu’au mois de mars. Entretemps, nous, on finit l’enrôlement. Quand l’enrôlement se termine, il y a une loi qui suit sur l’attribution des sièges. Et vous vous dites qu’on ne le fait pas, on revient sur la loi électorale. On suppose qu’on commence le processus pour l’adaptation d’une nouvelle loi, en même temps, on se dit : la tête de Kadima nous n’en voulons plus, nous voulons avoir une tête différente qui correspondra à ce qu’on va dresser comme portrait-robot. On termine là, on va à la Cour constitutionnelle, on dit: la tête du président ne nous plaît pas ou du juge Bokona ne nous plaît pas, nous avons besoin du juge Kassamba. Mais, aujourd’hui, je pense modestement que les personnalités congolaises que vous avez citées doivent préparer les élections.
En 2023, que ferait le gouvernement Sama Lukonde à part le processus électoral?
Nous, au quotidien quand on se réveille, nous avons nos téléphones qui sont inondés de la situation à l’Est. Vous vous réveillez, vous êtes heureux que l’appui n’ait pas fait de dégâts au quotidien. Nous, ce que nous faisons et que nous continuerons de faire, c’est régler les problèmes des Congolais. Nous travaillons en toute modestie. Je vous ai présenté les points sur lesquels nous devons travailler davantage notamment au plan de la sécurité, c’est tel que nous faisons. Je vous ai parlé d’économie, je vous ai dit que nous avons fait des progrès mais qui ne sont pas suffisants par rapport à l’immensité des besoins congolais. Et c’est dans cette modestie que nous allons non seulement travailler à présenter notre bilan, mais le moment venu, lorsque la candidature du Président de la République sera actée, nous apporterons nos contributions pour présenter aux Congolais celui qui sera le meilleur de tous.
S’il y avait un vœu à Sama Lukonde qui va avoir de nouveaux ministres en 2023, ça serait quoi?
C’est des vœux des meilleurs. Je suis très mal placé pour lui dire ce qu’il saura déjà mieux faire. Je crois qu’il va s’assumer tel qu’il le fait habituellement dans son silence et dans sa stratégie.
On vous qualifie d’homme de confiance de Fatshi. Vous le confirmez?
Je ne sais pas confirmer cette insertion. Tout ce que je sais, c’est que dans le travail que je fais, je bénéficie d’un accompagnement étroit du Premier ministre, du Président de la République parce qu’il s’agit de porter la parole du gouvernement, de présenter les efforts que nous faisons dans un contexte où la population est en colère non pas contre nous, mais contre la classe politique depuis de longues années. Nous, nous sommes là pour régler des problèmes qui n’ont pas été réglés pendant 20 ou 30 ans. Nous le faisons en toute modestie, et nous espérons au moment venu, le peuple nous le rendra.
J’ai appris que vous avez été l’un des ministress qui ont milité pour que les moyens soient mis à la disposition des obsèques de Tshala Mwana. Un mot sur elle.
Lorsqu’on parle de Tshala Mwana, on pense tous à nos souvenirs d’enfants pour ne pas parler de la fameuse chanson. Je la connaissais tout petit avec «Cicatrice», «Nasi na bali» et beaucoup d’autres chansons. Je pense qu’elle a apporté une vraie révolution. La culture du Kasaï, la culture Luba qui a été partagée à travers le monde. Et sa mort nous a choqués tous, le Président de la République, le Premier Ministre, tous on a été surpris d’apprendre qu’elle était décédée. Ça nous a affectés et on a discuté justement avec ma collègue de la Culture y compris avec le Premier ministre. On discute encore avec les membres du gouvernement sur un mécanisme qui puisse permettre, par exemple, de prendre en charge ou de donner une certaine couverture musicale à nos artistes. Parce que bien au-delà de tout, ils représentent des moments importants de nos vies. Aujourd’hui, malheureusement, le contexte de pauvreté dans lequel nous évoluons ne permet pas aux artistes lorsqu’ils ne sont plus au top de leur succès d’avoir des revenus. Si on a des mécanismes qui nous permettent de leur garantir des soins médicaux, ça sera un bon début. À Tshala Mwana, on dira paix à son âme. Elle ne sera jamais morte parce que ses chansons vont continuer à nous bercer.