L’Association africaine de défense des Droits de l’homme (ASADHO) et Justicia ASBL ont appelé samedi au cours d’une conférence de presse à «l’acquittement» et la «libération» de Salomon Kalonda, proche collaborateur du candidat Président Moïse Katumbi, arrêté depuis le 30 mai et jugé devant la Cour militaire de Kinshasa. Ils l’ont dit 48 heures avant la 3ème audience de Kalonda qui se présente ce lundi devant le juge. Jean-Claude Katende de l’ASADHO et Timothée Mbuya de Justicia ASBL ont dénoncé un procès aux allures d’un «véritable règlement de comptes politique». Tout en affichant des inquiétudes sur la «détérioration des libertés publiques», marquée notamment par des «poursuites judiciaires montées de toute pièce contre les opposants politiques et journalistes », ces deux organisations sont d’avis que tout a été « mis en œuvre par des hommes politiques pour éliminer politiquement Salomon Idi Kalonda avec l’aide de la justice».
«Le procès de Salomon Kalonda n’est pas un procès judiciaire, mais un procès politique», ont-elles soutenu. Interpellé sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili pour «détention illégale» d’armes à feu, Kalonda a vu cette infraction disparaître du dossier d’accusation. De quoi faire dire à ASADHO et Justicia ASBL que «cette infraction était juste un appât».
Face à un «dossier purement politique» qui s’apparente, selon elles, au procès Biselele, les organisations dirigées par Katende et Mbuya ont exhorté le président de la République à «veiller» afin que la justice ne devienne pas un outil de règlement de comptes aux acteurs politiques. Les deux organisations ont également alerté sur l’état de santé de Kalonda qui «se détériore chaque jour».
L’audience de ce lundi devrait être consacrée à la réplique du ministère public au mémoire unique de la défense alors que ses avocats ont brandi «l’incompétence» des institutions militaires pour juger leur client, accusé d’être en intelligence avec le Rwanda.