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RDC: La présidentielle et les législatives prévues le 20 décembre 2023

Le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima Kazadi, a publié le calendrier électoral complet pour l’exercice 2021-2027, le samedi 26 novembre. Cette publication a eu lieu au siège de la Centrale électorale dans la salle Abbé Apollinaire Malumalu, réhabilité pour la circonstance par l’architecte Madeleine Mulangu. C’était en présence des représentants aux parties prenantes au processus électorales, les officiels RD-congolais, les ambassadeurs accrédités à Kinshasa, les partenaires à ce processus.

Accusé à tort ou à raison de vouloir glisser au profit du président actuel, l’équipe de la CENI a montré de la hauteur en rendant public son calendrier électoral, coupant ainsi cours à toutes sortes de rumeurs. C’est ainsi que dans son mot de dévoilement dudit calendrier, Denis Kadima a fait savoir que le mot «glissement» n’est pas utilisé dans le langage de la CENI. Véritable leçon de planification et d’organisation.

Pour l’essentiel, quatre élections sont prévues le 20 décembre 2023, à savoir: la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales ainsi que l’élection des conseillers communaux auront lieu le 20 décembre 2023 tandis que le nouveau Président de la République élu prêtera serment le 24 janvier 2024. Il s’agit-là des élections au suffrage direct. Quant aux indirects, sénateurs seront élus le 24 février 2024, les gouverneurs et vice-gouverneurs le 12 mars 2024, les conseillers urbains, les bourgmestres et leurs adjoints le 30 mars et les maires et maires adjoints le 27 mai 2024. Ce n’est pas fini. Les conseillers de secteur et chefferie seront élus au suffrage direct le 11 juillet tandis que les chefs de secteur et leurs adjoints seront élus le 17 septembre 2024. Ce calendrier, contrairement aux trois précédents cycles électoraux, a l’avantage d’avoir aligné les élections primaires qui n’ont jamais été organisées. 

Vision de l’équipe Kadima

Devant l’assistance, Denis Kadima a déclaré que «c’est un grand jour pour les membres de l’Assemblée plénière et le personnel de la Commission électorale nationale indépendante qui voient un premier aboutissement d’une année de dur labeur en vue d’atteindre son objectif, celui d’organiser des scrutins libres, démocratiques, transparentes et dans le respect du délai constitutionnel».

Puis: «Investis 28 mois après la fin du mandat du bureau précédent, nous n’avons pas considéré ce handicap majeur comme excuse pour traîner le pas. Nous nous sommes aussitôt mis au travail en commençant par une analyse objective de la situation générale de notre institution et du contexte électoral. Nous avons remobilisé nos agents et cadres parce que seuls des ressources humaines motivées peuvent nous permettre d’atteindre nos objectifs. Notre credo est celui de «placer le personnel de la CENI au cœur de son action». Nous avions, en même temps, entrepris des réformes pour placer la femme à parité avec l’homme au sein de notre institution. Aujourd’hui, la CENI est fière de compter la première femme Secrétaire exécutif national adjointe, une Directrice adjointe de la logistique. Petit à petit, les femmes de la CENI sont en train de briser le plafond de verre».

Selon lui, par la suite, les membres de la CENI se sont attaqués aux lacunes constatées dans l’exécution des différentes opérations électorales des cycles passés. Il faut reconnaître que les trois cycles ont apporté une expertise avérée et des compétences techniques remarquables mais il faut admettre qu’ils ont également écorné l’image de la CENI.

«Raison pour laquelle mon équipe et moi avons, dès notre prise de fonctions, travaillé à améliorer cette perception négative du travail de la CENI et sommes inspirés par une nouvelle vision, celle d’une CENI de standard mondial qui imprime une culture démocratique pérenne en RD-Congo», a-t-il souligné, précisant que «dans un souci de transparence, la nouvelle équipe dirigeante de la CENI a mis en place et opérationnalisé deux grandes cellules: la Cellule de gestion et de passation des marchés publics et la Cellule de contrôle interne et audit. Ceci dans le souci de corriger les erreurs du passé et renforcer la bonne gouvernance et surtout la crédibilité de notre institution». Pour conforter sa pérennité, la CENI a procédé à certains investissements. Elle est aujourd’hui propriétaire de son siège national et a acquis à Kinshasa un entrepôt central de près de 26 000 mètre carré.  

Respect du délai constitutionnel et contraintes

A la publication du présent calendrier électoral, le n°1 de la centrale électorale a rappelé que les contraintes auxquelles son institution fait face, ne retirent rien à la ferme volonté et la détermination de son équipe de tout mettre en œuvre pour organiser les scrutins dans les délais constitutionnels. «La CENI pense être en mesure de surmonter ces défis avec l’aide de toutes les parties prenantes au processus», a-t-il dit. Selon lui, le premier défi est de nature financière avec, d’une part, la nécessité de garantir son autonomie financière et donc son indépendance et, d’autre part, le respect des délais de décaissement des fonds des opérations. Les contraintes légales figuraient parmi les risques dégagés lors de la publication de la feuille de route.

Denis Kadima a reconnu que durant la récente session parlementaire, les deux chambres ont procédé à l’adoption de la loi électorale laquelle, par la suite, a été promulgué par le Président de la République le 29 juin 2022. Puis: «Nous apprécions cette promptitude. À la suite de cette promulgation, la CENI s’est dotée des textes règlementaires et des mesures d’application sur la base de cette nouvelle loi électorale. Le dispositif juridique sera complet avec la loi portant répartition des sièges sans laquelle la CENI ne saura convoquer l’électorat des différents scrutins prévus dans le présent calendrier».

Le troisième défi de taille évoqué par Denis Kadima reste l’insécurité persistante dans certaines parties du territoire national et qui pourrait avoir une incidence sur le bon déroulement des opérations électorales. «Il est évident qu’aucune opération ne peut être réalisée à bon escient sans sécurité des électeurs, des compétiteurs, des agents électoraux, du matériel et des sites des opérations», a-t-il souligné.

Autre chose, bien que la pandémie de Covid-19 semble être sous contrôle, sa persistance ne constitue pas moins une préoccupation sanitaire majeure qui, à côté d’autres épidémies, peuvent avoir des conséquences néfastes sur le déroulement des opérations, en cas de résurgence. Et le dernier défi à relever par la CENI et non des moindres est celui lié à la logistique des opérations. «En effet, il s’agit précisément de l’inexistence de certaines infrastructures de transport de base telles que les infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et fluviales. Faute de temps, la majorité du matériel électoral va être essentiellement acheminé par voie aérienne avec pour conséquence, une augmentation exponentielle des coûts», a annoncé le président de la CENI. Et de relever: «tous les défis ci-dessus énumérés peuvent, s’ils ne sont pas surmontés, influer négativement sur l’exécution du calendrier électoral».  

Implication des parties prenantes

C’est pourquoi la CENI invite solennellement les institutions du pays et les parties prenantes à s’impliquer avec responsabilité dans la conduite du processus électoral en cours, afin de garantir son plein aboutissement. «Je tiens à réaffirmer à cette occasion que le glissement ne fait toujours pas partie de notre vocabulaire», a-t-il signifié, tout en ajoutant que «dans un mois, nous allons démarrer l’inscription des électeurs dans la première aire opérationnelle. Elle va durer 30 jours. La CENI a développé des outils pour faciliter la tâche à la population de s’enrôler dans les temps».

Et de conclure en présentant les grandes lignes du calendrier électoral: «il est temps et il appartient donc à toutes les parties prenantes de jouer leur rôle, dès le mois prochain, dans la mobilisation des électeurs. Tout le monde est embarqué avec la CENI sous très fortes contraintes de délai, lesquels nous avons estimés de manière rigoureuse. Il n’y a donc pas d’un côté un acteur et de l’autre des spectateurs». 

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