«Alors je tiens à préciser que le désengagement de la MONUSCO, ce n’est pas le désengagement des Nations unies qui sont présentes avant, pendant et après l’existence d’une mission de maintien de la paix». Ces propos sont de Bintou Keita lors d’une conférence de presse qu’ils ont co-animée il y a peu, avec Christophe Lutundula, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
«Donc, c’est important de comprendre que lorsque nous faisons le désengagement, nous faisons aussi une transition de responsabilité, d’accompagnement de l’équipe pays des Nations unies aux institutions nationales, comme ils le font à travers leur cadre de coopération qui est signé avec le gouvernement RD-congolais», a indiqué la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies.
Au sujet du départ progressif, civilisé et ordonné de la MONUSCO, Bintou Keita a précisé que les Nations unies, donc les agences, fonds et programmes sont en train de travailler avec les autorités nationales pour avoir un cadre de coopération qui va couvrir 2025-2029, ils sont maintenant à pied- d’œuvre pour faire l’état de lieux. Et cela va les aider dans le processus de désengagement. Faisant référence aux propos du VPM Lutundula, Bintou Keita a eu les mots qu’il faut pour préciser que ce retrait est séquencé en trois phases distinctes, mais inter-reliés.
«Nous commençons avec le Sud-Kivu. Et, pour le Sud-Kivu, nous sommes déjà à pied- d’œuvre parce que nous avons un chronogramme sur lequel nous nous sommes agréés. Et ce chronogramme a été adopté par le Conseil de sécurité dans notre mandat, la Résolution 2717, disant très clairement que, en adoptant, en endossant le plan de désengagement que nous avons signé conjointement vous et moi le 21 novembre, ils acceptent que nous nous désengagions en première étape, en première phase du Sud-Kivu. Une autre précision importante donnée par la représentante concerne l’échéance de cette première étape.
«J’espère que vous le lirez, le 30 avril 2024, en principe, nous sommes en train de travailler avec la force, avec les FARDC, la PNC et tous les autres collaborateurs et collaboratrices au niveau de la partie gouvernementale et aussi des Nations unies pour que les troupes de la MONUSCO soient parties fin avril, le 30 avril du Sud-Kivu», a-t-elle rassuré. Et de poursuivre: «en d’autres termes, cela veut dire que les FARDC et la PNC vont renforcer leur présence dans le Sud-Kivu et notamment dans les endroits où nous avons les personnes déplacées internes qui, pour le moment, sont sous la responsabilité des Casques bleus et ça veut dire que fin avril, nous devons être très clairs pour la protection des civils».
Après le Sud-Kivu, la MONUSCO va, au 1er mai 2024, se focaliser sur le Nord-Kivu. Pour sa part, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères avait, dans son intervention, expliqué à l’opinion ce que le gouvernement a déjà fait, ce qu’ils sont en train de faire ensemble, pour faire aboutir le retrait de la MONUSCO. Et ce, eu égard à la décision du Conseil de sécurité, depuis 2018. Il a en outre rappelé la réunion du même Conseil de sécurité datant de l’année dernière en rapport avec le choix fait par la RD-Congo d’obtenir le départ de la MONUSCO, mais d’une manière progressive, échelonnée et civilisée.