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RDC : Katumbi chef de file de l’Opposition, l’autre leçon des assises de Lubumbashi

Réunis à Lubumbashi les 5 et 6 février, Ensemble pour la République ainsi que les regroupements électoraux Avançons-MS et Alternance ont levé l’option de siéger à l’Assemblée nationale et dans les assemblées provinciales en vue d’y mener une opposition républicaine de combat. Une des leçons de ces assises de Lubumbashi et des scrutins de décembre 2023 est que Moïse Katumbi, le chef de ce parti et regroupements politiques, arrivé deuxième à la présidentielle, est désormais en pôle position pour être reconnu chef de file de l’Opposition en République Démocratique du Congo. L’autre leçon à retenir c’est cette capacité à rebondir dont Katumbi et ses troupes viennent de faire montre après les résultats publiés par la Centrale électorale.

Les meilleures élections organisées dans ce pays, selon Denis Kadima, mais les plus chaotiques, à en croire l’Église catholique et l’ECC, ont été sanctionnées par des résultats provisoires publiés le 31 décembre 2023 donnant Félix Tshisekedi pour vainqueur à 73,34 %, suivi de Moïse Katumbi avec 18,08 %.

Si on les réunit tous avec celui de Katumbi -Fayulu 5,33%, Muzito 1,12%, Sesanga 0,10%, Mukwege 0,08%, Matata 0,08% et Diongo 0,04%-, les scores réalisés par les opposants majeurs sont de moins de 25%. En d’autres termes, qu’il y ait eu candidature unique ou non, l’Opposition était condamnée par avance à l’échec. En y allant divisés, singulièrement pour Fayulu, Muzito et Mukwege, au moins ces candidats font face à la réalité qu’ils étaient loin d’admettre, celle qui place Moïse Katumbi en pole position pour être reconnu chef de file de l’Opposition alors que la donne sur le terrain est restée la même après l’investiture de Félix Tshisekedi. Il va sans dire que la bataille à venir va se livrer sur le terrain de la loi n°07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l’Opposition. Cette loi prévoit les conditions de désignation du porte-parole à reconnaître comme interlocuteur institutionnel du Gouvernement. Ce dernier a, du reste, rang de ministre d’Etat.

Voici, en effet, 16 ans que cette loi n’est pas d’application. La dernière fois qu’on en a parlé, c’était en 2020 dans le cadre des concertations présidentielles organisées par Félix Tshisekedi quand il a fallu liquider la coalition FCC-CACH. Dans son discours d’investiture, Tshisekedi a pris l’engagement de faire observer ce texte. Cette fois-ci, l’Opposition doit savoir qu’il en va de sa survie comme moteur de toute démocratie. C’est, en effet, par elle que la démocratie existe et se justifie.

De l’avis de plusieurs analystes, tant que les choses restent en l’état, Moïse Katumbi, deuxième suivant les résultats proclamés par la CENI, et président du principal groupe de l’Opposition à l’Assemblée nationale, est et restera le grand vainqueur de la présidentielle 2023 en ce qu’il n’a pas triché! «Il n’a pas été dépanné par la machine à voter, tout comme il ne s’est pas servi des moyens et du personnel de l’Etat. Pour sa campagne, il s’est battu avec son propre électorat, ses propres moyens, son propre personnel. Les RD-Congolais qui ne le connaissaient pas ou qui le connaissaient vaguement le savent désormais présidentiable pour les échéances à venir. Il en est à sa première participation, et cela le place en meilleure position par rapport à tous les autres candidats à la succession de Félix Tshisekedi en fin  carrière politique pour la magistrature suprême», a insisté un de ses analystes.

YA KAKESA

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