Désormais, il semble plus exact d’affirmer que la porte est grandement ouverte à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RD-Congo -MONUSCO- qui pourra partir sans encombres de la RD-Congo d’ici décembre 2023. Cependant, ce départ ne pourra se faire de façon précipitée ni désordonnée, d’autant plus que de part et d’autre, tous les contours de ce retrait doivent être passés au peigne fin afin de savoir ce que sera la RD-Congo sans la MONUSCO et quel rôle pourra jouer demain cette Force onusienne une fois sortie du Congo.
Pour ce qui est du retrait proprement dit, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a donné un avis favorable par rapport à ce départ qui se fera de manière accélérée, progressive et responsable. «Lorsque le Président Tshisekedi a rencontré Monsieur Guterres, il y a eu une phrase qui dit tout: vous avez demandé que la MONUSCO s’en aille, moi je vous dis que je vais m’en aller». Ces propos sont du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, rapportés par le vice-Premier ministre et ministre RD-congolais en charge des Affaires étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula. C’était lors d’un briefing qu’ils ont co-animé, le lundi 23 octobre, avec son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Étant donné qu’aucun problème ne peut désormais empêcher le départ de la MONUSCO tel que réclamé par les populations RD-congolaises, il reste à présent le travail d’examen de tous les points connexes, en cours depuis le lundi dernier, notamment les modalités de retrait et le chronogramme, pour être finalisé entre les deux parties compétentes avant de voir ses conclusions être remises aux autorités compétentes pour une décision finale.
La date de la finalisation de ce travail est fixée au 15 novembre prochain. En effet, à l’entame de ce briefing, qui avait pour thème principal: «Retrait accéléré, progressif et responsable de la MONUSCO à partir de décembre 2023: enjeux et perspectives», Christophe Lutundula a présenté la position de la RD-Congo sur le retrait progressif, responsable et durable de la MONUSCO. Il est revenu sur les différents contacts enregistrés notamment à New York avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, mais surtout l’adresse à la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, qui a insisté à juste titre sur le retrait de la Mission onusienne de la RD-Congo pour raison d’inefficacité.
«Tout s’est passé dans la compréhension et l’harmonie. Et après, nous avons encore travaillé, moi, à partir d’ici, l’ambassadeur Zénon et son équipe à partir de New York pendant deux semaines pour avoir la déclaration du Président du conseil», a précisé Christophe Lutundula. Rappelant la déclaration du Président du Conseil qui encourage notamment le gouvernement RD-congolais et l’ONU dans le groupe de travail conjoint à élaborer d’ici novembre le plan de désengagement complet de la mission, le vice-Premier ministre chargé des Affaires étrangères et Francophonie a fait savoir que la RD-Congo et la MONUSCO ont débuté, le lundi 23 octobre, le processus d’élaboration du plan de retrait de la Mission, comme demandé par Kinshasa. Christophe Lutundula en a donné les mesures clés.
«Le plan de désengagement des troupes de la MONUSCO, le chronogramme du retrait entre l’état-major de la RD-Congo et le commandement de la MONUSCO. Nous allons convenir sur les modalités pratiques de la reprise des activités actuellement exercées par la MONUSCO que la RD-Congo va continuer avec l’appui des traditionnels, c’est-à-dire le projet du fonds et les agences de la MONUSCO. Troisième document, nous allons élaborer le plan de la réduction progressive des effectifs de la MONUSCO. Nous allons aussi élaborer un document qui montre comment l’ensemble du dispositif de la MONUSCO va commencer à partir. Le 5ème document doit préciser ce que la MONUSCO au moment où elle se retire, fera encore», a-t-il révélé.
Précisant que d’ici le 15 novembre, tout le travail devra être terminé, Christophe Lutundula met par ailleurs en garde contre tout triomphalisme. «Le Président s’y est impliqué mais gare au triomphalisme. On ne peut pas minimiser ce qui a été fait mais ce n’est pas terminé. Nous sommes en train de travailler. C’est maintenant que nous devons nous-mêmes maîtriser notre destin dans ce dossier que nous avons voulu, que le Président voudrait exemplaire dans le cadre des troupes des Nations unies», a-t-il insisté. Prenant la parole à son tour, Patrick Muyaya a révélé l’importance pour le gouvernement RD-congolais d’activer ce processus de retrait. «Il est évident qu’après la sortie en septembre du Secrétaire général António Guterres relevant l’incapacité de la mission de répondre à la menace du M23, cela a suscité beaucoup de colère, a créé une crise de confiance dans nos populations. Et il fallait bien que le gouvernement en tire la conséquence. Nous sommes un gouvernement sur écoute», a-t-il dit.