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RDC : Chez Hadja, des candidats à la présidentielle préviennent contre une nouvelle farce électorale

En séjour à Kinshasa, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a rencontré le week-end dernier des candidats à la présidentielle de 2023 issus de l’Opposition. Face à la cheffe de la diplomatie belge, Olivier Kamitatu -délégué de Moïse Katumbi-, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Matata Ponyo ont émis des doutes quant à la probité du processus d’enregistrement des électeurs. Malgré tout, ils ont dit espérer que les élections se tiendront, comme prévu, le 20 décembre prochain. «Rencontre avec des candidats à la présidentielle en RD-Congo. S’ils émettent des doutes quant à la probité du processus d’enregistrement des électeurs, ils espèrent malgré tout que les élections se tiendront, comme prévu, le 20 décembre prochain», a résumé la ministre belge sur son compte Twitter.

S’exprimant sur Instagram quelques heures après les échanges avec Hadja, Olivier Kamitatu a eu ces mots: «De juin 2016, au sortir de la grand messe de l’Opposition à Genval, à février 2013, sept années ont passé! Des amis nous ont quittés! D’autres ont tout simplement abandonné leur idéal. Mais le rêve d’un Congo apaisé, stable et en développement demeure intacte».

Puis: «Un autre Congo est à portée de main à condition que les Congolais aient la possibilité de se réapproprier leur destin par la tenue des élections libres, démocratiques, transparentes et inclusives. Aujourd’hui, tous les indicateurs du processus électoral sont au rouge. La sonnette d’alarme est tirée. L’optimisme de la volonté ne suffit pas pour éviter le chaos. Il appartient à chacun de prendre ses responsabilités pour épargner au Congo une nouvelle tragédie. Personne n’acceptera plus de voir une nouvelle farce électorale».

«Il est urgent que la République démocratique du Congo se ressaisisse» pour que de véritables élections puissent avoir lieu comme prévu à la fin de cette année, a déclaré, samedi auprès de l’agence Belga, Hadja, en conclusion d’une mission de cinq jours à Luanda et à Kinshasa. «Le défi est immense», a constaté la ministre belge après avoir multiplié les entretiens avec des officiels et rencontré les ténors de l’Opposition ainsi que les principaux représentants de la Société civile lors de sa dernière journée à Kinshasa.

Hadja a le sentiment que des élections réellement démocratiques sont inimaginables dans le contexte de violence actuel. «Il faut retrouver de la stabilité, et pour cela il est nécessaire que les principaux leaders se parlent. Tout le processus de démocratisation qui est en route en dépend», a-t-elle souligné, insistant sur le déploiement de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, évoquant de manière claire l’éventualité d’un dialogue.

Pour les principaux représentants de la Société civile, qui ont attiré l’attention de la ministre sur les «massacres quotidiens» commis dans l’Est du pays, une amélioration de la situation passe immanquablement par une plus forte réaction de la Communauté internationale, et des sanctions à l’égard de Kigali. «Cette question ne dépend pas de nous», a réagi la responsable belge. «Nous avons dénoncé les ingérences, dont celles du Rwanda au sein du M23, mais la décision relève du Conseil de sécurité des Nations unies, dont nous ne sommes pas membres. Le dossier est à l’étude. Mais avant toute chose, la RD-Congo doit se ressaisir et affronter les défis qui sont les siens. Pour que la voix du peuple soit entendue, il faut qu’il y ait une bonne gouvernance. La solution est ici, entre les mains du président Tshisekedi».

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