Manono, Malemba-Nkulu, Kabongo, Bukama… et Kongolo où son avion a finalement atterri ce lundi, le candidat à la présidentielle de 2023 est reparti en tournée dans le Katanga profond, histoire de battre le rappel des troupes et redonner du souffle à sa formation politique qui en a besoin à quatre mois des élections, malgré l’assassinat non encore élucidé de son porte-parole ainsi que l’emprisonnement et la persécution de certains de ses lieutenants. Succès populaire à la clé…
L’incarcération à la prison militaire de Ndolo de son principal conseiller, Salomon Kalonda, intervenu après l’emprisonnement à Makala du député Mike Mukebayi en mai dernier, le meurtre deux mois plus tard à Kinshasa de Chérubin Okende ou encore la détention prolongée d’autres militants d’Ensemble pour la République à la prison de Kasapa à Lubumbashi n’ont pas eu raison de la pugnacité et de la détermination de Moïse Katumbi Chalwe, engagé à reprendre du souffle après les misères imposées ces derniers mois à son parti politique. Preuve que le Katumbi de la saison 2023 est totalement différent de celui des années 2015-2018 quand l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga a été contraint à l’exil dans la foulée de la fausse affaire de 600 mercenaires.
Dans l’épreuve de force engagée depuis quelques mois avec le régime en place, il reprend les couleurs et fait surtout preuve d’une grande capacité de résilience. L’opinion s’en aperçoit à la faveur de nouvelles tournées initiées dans le Katanga profond, où l’opposant, accompagné notamment de Christian Mwando, son haut-représentant pour le Grand Katanga, récolte un succès franc en attirant des foules à chaque apparition.
Ces rassemblements populaires constituent une méthode efficace de répétition pour le prétendant à la magistrature suprême et d’incontestables moments de communion avec ses militants et sympathisants.
Après les visites de Manono, Malemba-Nkulu, Kabongo et Bukama, l’avion de Katumbi a finalement atterri ce lundi matin à Komgolo après une précédente interdiction par l’administrateur du territoire. Partout où il s’entretient avec la population, le chairman en profite pour faire d’une pierre deux coups. Non seulement il remobilise les foules lui acquises et en draine d’autres mais il s’épanche aussi sur les méfaits du pouvoir en place.
Pour lui, le régime aux affaires, «trempé dans l’impunité, a échoué de construire un état de droit, de consolider la démocratie, d’en finir avec l’insécurité et la guerre, et de relancer le tissu économique et industriel susceptible de sortir la population de la crise sociale et booster les investissements dans tous les domaines».
Il estime que l’enjeu va au-delà des persécutions imposées aux figures de l’Opposition. «Il faut vaincre la peur, se dresser contre la fraude électorale en préparation en allant massivement aux urnes et en demeurant dans les centres de vote jusqu’aux dépouillements et à l’affichage des résultats bureau par bureau, parce qu’il s’agit de sauver le pays commun de la prédation et penser à l’avenir de la jeunesse», répète Katumbi durant ses apparitions publiques qui drainent du monde.
Avant cette tournée, Katumbi a pris part au siège du parti Ensemble pour la République à une rencontre avec les pasteurs et autres fidèles venus de tous les coins du pays afin de prier pour le bon déroulement des élections prévues en décembre prochain.
Natine K.