Le séminaire technique sur la problématique de l’investissement des fonds de la sécurité sociale, organisé à Kinshasa du 22 au 23 janvier 2018 par l’Association internationale de sécurité sociale -AISS- a fermé ses portes au Fleuve Congo Hôtel. Plusieurs recommandations ont été formulées à l’issue de ces travaux, entre autres orienter les dividendes, les bénéfices, les réserves que chaque caisses sociales possède vers un bon investissement, tout en étudiant au préalable le marché dans lequel il faut investir. Dans son allocution, le Directeur général de l’Institut national de sécurité sociale de la RD-Congo-INSS-, Agnès Mwad, a loué le travail abattu de manière continuelle par son établissement concernant les investissements. Ce, conformément à la ligne directrice de l’AISS. A l’en croire, l’expérience de la RD-Congo est très riche et a été appréciée par d’autres caisses de sécurité sociale d’Afrique.
«La caisse de sécurité sociale a toujours été au côté du gouvernement. Nous avons fait un apport dans le cadre du développement de notre pays. Il y a eu des créations d’emplois avec des fonds de l’organisme, les fonds de pensions, et autres. Par le passé, avec les fonds de la sécurité sociale, nous avons investi dans beaucoup de sociétés au pays», a fait savoir Agnès Mwad, à la clôture du séminaire technique sur la problématique de l’investissement des fonds de sécurité sociale. Cependant, elle a signifié que toutes les caisses de sécurité sociale sont confrontées pratiquement aux mêmes problèmes.
Par ailleurs, l’INSS a investi dans de sociétés comme Lignes aériennes congolaises -LAC-, Institut national de préparation professionnelle -INPP-, Société nationale d’assurances -SONAS-, Caisse d’épargne du Congo -CADECO- et Congo Air ways. «L’expérience de notre pays est très riche parce qu’elle a créé beaucoup d’emplois. Nous visons la rentabilité et la viabilité des investissements. Mais avant tout, il faudra étudier le marché. Vous ne pouvez pas aller dans des investissements qui peuvent être dictés, il faut étudier les risques de l’investissement», a-t-elle conseillé.
Pour le DG de l’INSS, les réserves de sécurité sociale accumulées sont considérées notamment comme sources de formation de capital destiné à absorber les augmentations des charges ou l’effritement des recettes consécutives aux fluctuations aléatoires et garantir le paiement futur aux bénéficiaires. Elle a conseillé que ces réserves soient investies dans les secteurs porteurs et créateurs d’emplois en vue de contribuer à l’extension de la couverture sociale, au développement économique et sociale et à une croissance durable et inclusive.
«Tout en admettant les principes d’un investissement social, il y a lieu d’y associer la dimension économiquement rentable pour que cet investissement ne conduise pas à une perte financière susceptible de rompre le régime et mettre en péril les intérêts des prestataires. Pour cela, il est nécessaire d’adopter une organisation financière convenable à travers des politiques et principes de base pour l’investissement des réserves de sécurité sociale», a-t-elle indiqué. Et de poursuivre: «La plus grande recommandation à retenir est qu’aujourd’hui, les caisses sont pratiquement au cœur de recherche des solutions. Les dividendes, les bénéfices, les réserves que nous avons doivent être investies. Mais avant tout, il faudra étudier le marché. Vous ne pouvez pas aller dans des investissements qui peuvent être dictés, il faut étudier les risques de l’investissement».
Pour Agnès Mwad, ce séminaire technique a constitué une occasion propice pour des échanges fructueux de bonne pratique inspirée de lignes directrices de l’AISS en matière d’investissements. «Cette rencontre est couronnée d’un réel succès. Le contenu du rapport synthèse qui vient de nous être lu atteste la pertinence de ce séminaire technique et démontre en même temps combien la problématique de l’investissement des fonds de sécurité sociale préoccupe les décideurs des organismes de sécurité sociale. A cet égard, nous tenons à vous féliciter pour les résultats auxquels vous êtes parvenus sans nul doute grâce à votre expertise», s’est-elle réjouie.
Encourageant les participants à tirer profit et exploiter utilement les acquis de ce séminaire de formation, le DG de l’INSS a rassuré que son institution poursuivra sa politique de constitution de réserves et ne ménagera aucun effort pour la mise en œuvre des recommandations issues de présentes assises, afin de réaliser les investissements qui contribueront à assurer la pérennité de régime général de sécurité sociale.
Pour sa part, Lambert Matuku Mamas, ministre du Travail et prévoyance sociale, a remercié l’Association internationale de sécurité sociale -AISS- pour l’intérêt particulier qu’elle porte sur les différentes activités dont l’objectif ultime est sans doute d’aider ses membres, les institutions gestionnaires de la sécurité sociale à améliorer leur gouvernance et à atteindre un meilleur niveau de performance dans leurs administrations et ce, en vue d’offrir aux assurés sociaux des services de qualité. «Je voudrais souligner la pertinence de la thématique qui a été abordée pendant ces deux jours. Laquelle tombe à point nommé dans l’optique du recadrage des pratiques de nos institutions gestionnaires en matières d’investissements des fonds de sécurité sociale, et ce au regard de normes pertinentes contenues dans les lignes directrices de l’AISS en la matière», a-t-il indiqué. A en croire le ministre du Travail, la garantie d’une viabilité financière solide ainsi que la pérennité de sécurité sociale dans l’accomplissement de la noble mission dépend de la bonne gestion des ressources financières et de leurs investissements à bon escient.
Lambert Matuku a recommandé à la Direction générale et au Conseil d’administration de l’INSS de la RD-Congo, de prendre chacun en ce qui le concerne, toutes les dispositions pour assurer une mise en application diligente des recommandations pertinentes formulées à l’issue des travaux de ce séminaire. Il s’est dit disponible de les accompagner dans la mise en œuvre de toutes les mesures qu’ils proposent à ce sujet.
Olitho KAHUNGU