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RDC : Primature et perchoir bougent les écuries dans l’Union sacrée

Face à l’UDPS de Kabuya et ses mosaïques s’est dressé désormais le PCR de Kamerhe, Bussa, Kanku et Paluku alors que Bahati n’a pas encore dit son dernier mot…

A l’Union sacrée de la nation, famille politique du président Félix Tshisekedi, l’heure est aux grandes manœuvres en marge du partage des responsabilités. Dans ce jeu politique où la Primature, la présidence du bureau de l’Assemblée nationale et la direction du Sénat sont en jeu, chaque écurie se prépare à exhiber ses biceps. Mardi 23 janvier, Vital Kamerhe, Jean-Lucien Bussa, Julien Paluku et Tony Kanku Shiku ont donné le ton en lançant Pacte pour un Congo retrouvé -PCR-, une plateforme politique prête à «consolider» la majorité de Félix Tshisekedi, acquise après la proclamation des résultats provisoires des législatives.

Avec plus 231 élus -nationaux et provinciaux-, la nouvelle plateforme se présente désormais comme un vrai caillou dans la chaussure de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- et ses mosaïques alors qu’aucun parti ni regroupement politique n’a obtenu la majorité absolue aux législatives. «C’est de bonne guerre», affirme-t- au sein de l’Union sacrée de la nation. Si l’UDPS et ses 69 sièges peut revendiquer jusqu’à 140 députés nationaux grâce à ses mosaïques et prétendre ravir seule la Primature et le perchoir, Kamerhe et ses compères pourraient facilement jouer aux trouble-fêtes et tirer leur épingle du jeu avec au moins un de ses deux postes. Dans ce calcul politique, les postes-clés de la prochaine administration sont en jeu. Avec 76 députés provinciaux à elle seule, l’AFDC-A de Bahati devrait rafler pas mal de sièges aux Sénatoriales et réclamer sa part du gâteau soit au Sénat même ou aux commandes de différentes provinces et des Assemblées provinciales.

Gestions des égos et des ambitions démesurées

A côté du perchoir du Sénat, l’autre grosse ambition des têtes couronnées de l’Union sacrée est la succession de Sama Lukonde. Avec Kamerhe, deuxième force politique de l’Union sacrée et Julien Paluku, une de grosses surprises des législatives avec son AB50, PCR lorgnerait le poste. Le perchoir de l’Assemblée nationale est également en ligne de mire des uns et des autres.

Dans cette équation s’invitent également deux autres inconnues, Sama Lukonde et Fifi Masuka qui ont réussi de bons scores aux législatives. Logiquement, les deux devraient jouer aux arbitres. Dans ce ballotage, Bemba -21 élus- et Mboso -9 élus- partent plutôt avec un désavantage.

Toutefois, Vital Kamerhe préfère relativiser. «Il ne s’agit pas d’un partage des postes. Ce pacte, c’est pour renforcer la cohésion au sein de l’Union sacrée et ramener la discipline. C’est plutôt l’obsession d’accompagner le président de la République», a-t-il nuancé. Pour lui, PCR a pour fondement la confiance que le peuple a placée en ses élus. «Notre démarche politique est de participer à la consolidation, autour de Félix Tshisekedi, d’une majorité parlementaire confortable par le nombre d’élus qui la constituent et la portée des idées ainsi que la force de ses actions», a-t-il ajouté.

Après la sortie officielle de PCR, Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPS, s’est montré réservé, disant n’avoir trouvé aucun mal de voir des hommes politiques se réunir «pour réfléchir sur leur avenir politique», car a-t-il dit, ceux qui se sont réunis n’ont pas interdit aux autres de se concerter.

À propos de la Primature, certains analystes estiment que Tshisekedi pourrait aussi, question de renvoyer dos à dos les différentes légions protagonistes, opter pour un technocrate au sein de son équipe de campagne ou de l’administration.

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