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Présidentielle : Katumbi, son côté kinois samedi à Tshangu

Moïse Katumbi aura réussi son pari d’haranguer les foules à Kinshasa, capitale de la RD-Congo, à 11 jours des scrutins. Samedi 9 décembre, le candidat n°3 s’est offert un serpent humain, long d’environ 2 kilomètres, arpentant le boulevards Lumumba et Kimbuta, depuis l’Aéroport international de N’Djili jusqu’à la Place Sainte Thérèse. Deux heures plus tard, Katumbi a tenu son meeting devant une foule conquise, révélant son côté kinois.

Pour parler aux Kinois, Katumbi a usé de leur langage, de leur joie de vivre et leur résilience légendaire. «C’est vous les vrais patrons. Quand un peuple souffre, il devient le premier opposant du régime», a fait savoir le candidat n°3 à la foule venue l’écouter. Pour bâtir ce «Congo nouveau» dont il est le plus grand chantre, Katumbi entend notamment s’appuyer sur la «force légendaire des Kinois». Dans cette RD-Congo, selon Katumbi, le pourvoir ne sera pas «pleurnichard» et le peuple ne croupira plus jamais dans la «faim» et le «chômage». Cette nation qu’il compte bâtir dès janvier prochain aura retrouvé sa valeur. «Nous allons en finir une fois pour toute avec la guerre. Ce sera du coup sur coup, plus personne ne va se jouer du grand Congo», a-t-il juré.

A Kinshasa, Katumbi s’est surtout senti comme un poisson dans l’eau, fort de la grande qui est venue à sa rencontre dès l’Aéroport international de N’Djili, déjouant ainsi certains complots visant à l’intimider et l’empêcher de venir dans la capitale. «Ils ont voulu m’intimider pour ne pas venir à Kinshasa, je les ai défié et je suis là à Kinshasa qui est aussi ma ville. Ils sont champions en manipulation. Ils ont mené une campagne pour que Kinshasa me boycotte mais vous êtes là nombreux, preuve de votre attachement à ma candidature», s’est-il réjoui.

Comme tout Kinois, Katumbi a ensuite enfilé un costume de guerrier pour triturer le mandat de Félix Tshisekedi. Première cible, l’organisation des élections alors que la Commission électorale nationale indépendante -CENI- manque des moyens pour déployer son matériel. Le #3 a rappelé sa main tendue à la Centrale électorale pour offrir gracieusement sa flotte aérienne. Ensuite, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga a exprimé son étonnement de constater l’existence, en 2023, d’une taxe imposée aux vendeurs dans des marchés kinois. Katumbi a également critiqué les sauts-de-mouton, une des grandes réalisations du quinquennat de Tshisekedi. Aux Kinois, Katumbi a également promis des bourses d’études. Pour cela, il a invité la population à brandir un «carton rouge» contre le «régime des prédateurs» qui n’a pas trouver de solution, en cinq ans, aux problèmes d’embouteillages qui rongent la ville.

Autre engagement de Katumbi, la fermeture du bureau du conjoint du Chef de l’Etat, institutionnalisé depuis 2020 par Félix Tshisekedi. «Tout cela n’est pas constitutionnel», a rappelé le candidat n°3 à la présidentielle qui, contrairement à certains de ses adversaires, ne brille pas par des «meetings mari de nuit», un terme qu’il a emprunté au pantois kinois pour évoquer des meetings nocturnes.

A ceux qui l’accusent d’être étranger, Katumbi a eu une réponse cinglante alors que certains de ses détracteurs «ont effectué 666 voyages à l’étranger» ces 5 dernières années. «Ce sont plutôt eux qui ont acquis des résidences en Europe et y ont installé leurs familles». Devant les Kinois, Katumbi a également rendu hommage à trois leaders d’opinion de la ville «injustement» incarcérés: les députés Mike Mukebayi d’Ensemble pour la République et Jean-Marc Kabund, ancien bras droit de Tshisekedi, ainsi que le journaliste Stanis Bujakera. Une fois élu, Katumbi espère mettre fin aux poursuites engagées contre eux. Il a également eu une pensée pieuse pour Salomon Kalonda, son conseiller spécial également en prison.

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