Katumbi, Ngalasi, Mudekereza, Fayulu, Marie-Josée Ifoku, Buse Falay ont déposé leurs candidatures pour affronter Tshisekedi le 20 décembre prochain
Treize candidatures à la présidentielle sont déjà enregistrées à la Commission électorale nationale indépendante -CENI. Du mercredi 4 au jeudi 5 octobre, six autres candidats, non les moindres, ont déposé leurs candidatures à la Centrale électorale. Il s’agit de Moïse Katumbi Chapwe, le Pasteur Ngalasi de l’Eglise La Louange, Mudekereza, Martin Fayulu, Marie-Josée Ifoku, jusque-là la seule femme en lice, et Georges Buse Falay. Après le dépôt de leurs candidatures, chacun d’eux a été reçu et conduit auprès du président de la CENI, Denis Kadima Kazadi, par le rapporteur de cette institution d’appui à la démocratie, Patricia Nseya Mulela, qui supervise les opérations électorales à ce niveau. Au sortir de l’entrevue avec le patron de la CENI, chaque candidat a révélé les motivations qui l’ont poussé à briguer la magistrature suprême. Retour sur les propos de chaque challenger.
Moïse Katumbi
«La candidature de Moïse Katumbi vise à restaurer l’intégrité de notre territoire, la grandeur de notre pays et à redonner sa dignité, sa fierté au peuple RD-congolais en cultivant le sens de la réussite et de la responsabilité», a déclaré son mandataire Me Diakese. Le dossier de candidature à la présidentielle du 20 décembre 2023 de Moïse Katumbi Chapwe, représenté par Hervé Diakese, porte-parole de son parti Ensemble pour le République, a été reçu le mercredi 4 octobre au Bureau de réception et traitement des candidatures -BRTC-, au siège de la CENI. En vue de se conformer aux prescrits de la loi électorale, le mandataire du candidat Président de la République, muni, la veille, des copies certifiées conformes aux originaux notamment de l’extrait de casier judiciaire et du certificat de nationalité, a produit les pièces originales manquantes qui ont été réceptionnées au BRTC.
Au sortir de l’entrevue avec le président de la CENI qui a tourné autour du processus électoral en cours qui aboutira aux scrutins à venir, le porte-parole de l’Ensemble pour la République, a fait part, à la presse, des motivations profondes de Moïse Katumbi en briguant la magistrature suprême. «La candidature de Moise Katumbi vise à restaurer l’intégrité de notre territoire et à redonner sa dignité et sa fierté à un peuple longtemps abandonné et oublié. Elle vise à restaurer la paix et la grandeur à un pays pillé et mal dirigé pour donner aux RD-Congolais le sens de la réussite et de la responsabilité au lieu du tâtonnement, de pleurnicherie et de la navigation à vue. Et aussi des valeurs comme le travail, l’effort, l’égalité des chances et la solidarité, au lieu de la corruption, de détournements, de l’impunité, de l’instrumentalisation de la justice, de fausses promesses, des mensonges et de la vie facile», a déclaré Me Diakese. Le président de Ensemble pour la République est le 8ème postulant dont le dossier de candidature a été reçu par la CENI.
Dr Aggrey Ngalasi Kurisimi et Prof. Justin Mudekereza
Deux candidats à la Présidentielle 2023, le Pasteur Aggrey Ngalasi Kurisimi et Justin Mudekereza ont officialisé leurs candidatures en déposant leurs dossiers qui ont été réceptionnés, tour à tour, au BRTC. Le responsable de l’Assemblée chrétienne La Louange de Kinshasa s’est présenté personnellement à la Centrale électorale pour remplir les formalités y afférentes. Tandis que le Professeur, à la tête du Mouvement d’élites pour la démocratie et le vrai changement -MDVC-, s’est fait représenter par le secrétaire général de son parti, André Limbongo Monga, avant de s’entretenir avec le président de la CENI, Denis Kadima Kazadi. L’homme d’église a déclaré, à la presse, avoir été mandaté par Dieu pour la bénédiction de la nation RD-congolaise relevant que le Seigneur veut s’élever par le biais de sa modeste personne.
«C’est Dieu qui nous a mandaté de venir déposer notre candidature parce que c’est le temps de Dieu. Nous n’avons aucune prétention, mais nous avons obéi à la voix de Dieu qui veut bénir cette nation parce que Dieu aime la RD-Congo. Mais, aujourd’hui, le Seigneur veut s’élever au travers l’église par le biais de ma modeste personne. Dieu qui est le commencement et la fin, nous a mandaté afin qu’on reconnaisse que tout vient de lui, que la victoire appartient à Dieu et que nous puissions diminuer pour que lui se glorifie», a-t-il souligné. Pour sa part, le mandataire de Justin Mudekereza a résumé sa vision en ces termes: «Nous sommes une alternative positive pour les réformes en mettant fin à la mégestion».
Martin Fayulu Madidi
Après plusieurs tergiversations, le président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement -ECIDE-, Martin Fayulu Madidi, a fait acte de candidature le mercredi 4 octobre. Après s’être plié aux exigences administratives, Martin Fayulu a été conduit auprès du président de la CENI, Denis Kadima, par Patricia Nseya.
Au sortir de l’entrevue avec le numéro un de la Centrale électorale, le leader de ECIDé a dit pouvoir poursuivre son combat sur la transparence et la vérité des urnes. «J’ai dit au président de la CENI qu’il faut instituer un cadre de concertation entre la Centrale électorale et les parties prenantes, c’est-à-dire les candidats présidents de la République, pour qu’on définisse les règles du jeu et qu’on les comprenne. J’ai évoqué l’article 47 alinéas 3 et 5 et dit au Président de la CENI que ma candidature, c’est pour continuer le combat de la transparence et de la vérité des urnes», a-t-il indiqué.
Puis: «Aujourd’hui, le fichier électoral n’est pas connu et j’ai expliqué au président de la CENI que dans l’opération de l’octroi des duplicatas, on continue à enrôler des gens. Il y a des situations qui renseignent que sur 10 personnes, il y a au moins 6 qui ne retrouvent pas leurs noms, on leur fait de nouvelles cartes avec de nouveaux numéros. Il y a des gens qui prennent les duplicatas avec les mêmes numéros, ceux-là leurs données se trouvent dans la machine, dans le serveur: il y a un problème sérieux. J’ai dit au Président de la CENI qu’il ne peut pas penser que ce processus lui appartient ou à la CENI seulement, c’est un processus du peuple, des parties prenantes. Donc, il faut qu’il se ravise sinon, on ne laissera pas faire ce que Nangaa a fait pour qu’il vienne l’accepter plus tard. On n’acceptera pas qu’une personne vole la victoire du peuple».
À la question de savoir si ses réclamations ne sont pas prises en compte par la CENI, qu’adviendra-t-il? Martin Fayulu a répondu: «les desiderata seront pris en compte. Aujourd’hui, nous avons réveillé, mieux, éveillé la population RD-congolaise, elle connaît ce qu’est-ce le fichier électoral. La population va faire la surveillance citoyenne donc, le jour du vote, les gens vont rester dans les bureaux de vote jusqu’à la proclamation des résultats et pour voir si cette proclamation reflète réellement la réalité».
La dame de fer Marie-Josée Ifoku
Le BRTC de la CENI a enregistré, le jeudi 5 octobre, le dossier de Marie-Josée Ifoku, présidente de Alliance des élites pour un nouveau Congo -AENC-, qui se lance, comme en 2018, dans la course à la magistrature suprême. Aussitôt les formalités administratives remplies, Marie-Josée Ifoku, la première candidature féminine au scrutin présidentiel, été conduite auprès du président de la CENI, Denis Kadima, par le rapporteur. Le numéro un de la Centrale électorale l’a entretenue du processus électoral qui devra ouvrir la voie aux scrutins couplés prévus le 20 décembre 2023.
Face à la presse, elle est revenue à la charge toujours porteuse de son idéologie politique nommée la «kombolisation» tirée de «kombo» -balai en lingala-, dont elle dit fondée sur l’idée du nettoyage des antivaleurs et de mauvaises pratiques. «Nous sommes à une époque où le peuple doit choisir une vision et non une personne en raison de son genre, et nous, nous apportons une vision qui est la rupture du système de prédation par la kombolisation pour la renaissance de la RD-Congo et je pense qu’avec cette vision, nous avons la chance de pouvoir diriger ce pays», a relevé Marie-Josée Ifoku, explicitant le contenu donné au concept rupture qui revient souvent chez les candidats qui l’ont précédée.
«Je suis la première personne à avoir utilisé ce concept parce qu’en 2018, j’ai parlé déjà de la rupture du système de prédation par la kombolisation. La rupture dont il est question ici fait allusion à l’indépendance de la RD-Congo qui fut marquée par un système de prédation qui, malheureusement, était perpétré par nos dirigeants depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui et nous nous parlons de cette rupture-là de prédation. C’est comme si le peuple RD-congolais était une proie pour ceux qui dirigent et nous voulons rompre avec ce système à travers notre vision de la kombolisation qui est développée en cinq points que je prendrai le temps de développer au moment opportun».
Elle a justifié le sens de l’acte qu’elle a posé lors de l’entrevue qu’elle a eue avec le président Denis Kadima en ces termes: «Vous devez comprendre que nous n’avons qu’une seule CENI et nous avons rencontré le président Denis Kadima et nous avons entendu beaucoup du bien de lui. Je lui ai offert même mon ballet pour lui dire que, cette fois-ci, il faut bien nettoyer la CENI parce que nous voulons de bonnes élections car, après trois cycles électoraux, il s’avère important de mettre fin à cette histoire de crise de légitimité. Raison pour laquelle, je lui ai offert mon ballet parce que je crois que, cette fois, les choses vont se passer convenablement et la publication sera faite bureau par bureau».
Georges Buse Falay
Briguant la magistrature suprême, Georges Buse Falay a déposé son dossier au Bureau de réception et traitement de candidature au BRTC le jeudi 5 octobre en qualité de candidat indépendant. Le 13ème postulant à la Présidentielle du 20 décembre 2023, comme ceux qui l’ont précédé dans cet exercice, s’est ensuite entretenu avec le numéro un de la Centrale électorale, Denis Kadima. Il a livré à la presse, les motivations de sa candidature pour solliciter les suffrages du peuple RD-congolais.
«Ma motivation aujourd’hui est que les gens qui aspirent à une vie meilleure puissent avoir la possibilité de vivre paisiblement dans leur pays. Donc, il y a un temps où il faut commencer à défendre la majorité silencieuse et ce pays est constitué en grande partie de cette majorité qui n’a pas des réponses à ses problèmes. Moi je veux être une fois élu, le défenseur des opprimés car la détermination d’un homme s’appuie sur une croyance qui doit aboutir sur les actions politiques concrètes, comme l’avait entrepris Mzée Laurent Désiré Kabila dont je suis un des dépositaires de ce qu’il voulait faire», a-t-il souligné. C’est un ancien Directeur de Cabinet de feu Président Laurent-Désiré Kabila, ancien ministre de l’Energie avant la transition et sénateur honoraire. D’autres candidatures sont attendues à la CENI. La date limite de dépôt de candidature est fixée au 9 octobre.