Tradition inscrite dans le rituel républicain, la passation de pouvoir entre le Professeur Félix Vunduawe te Pemako, le Premier Président émérite du Conseil d’État, et Marthe Odio Nonde, la nouvelle patronne de la plus haute juridiction de l’ordre administratif en République démocratique du Congo, s’est tenue le samedi 13 août. Admis à la retraite à la faveur de l’ordonnance présidentielle publiée le 30 août, Félix Vunduawe a ainsi passé le témoin à Marthe Odio, lors d’une cérémonie que Madame le Premier Président a voulu simple, claire et amicale.
La manifestation, aussi symbolique que courtoise, s’est déroulée en présence du président de la Section du contentieux du Conseil d’État, le Professeur Élie Léon Ndomba, des juges présidents et conseillers de cette juridiction, des membres des cabinets de deux personnalités en vedette, des responsables du Greffe ainsi que des agents administratifs. Le désormais Premier Président honoraire a intronisé quelqu’un qu’il connaît bien. Il a affirmé avoir découvert, durant son mandat, une collègue compétente, disciplinée et dévouée au travail, qu’il n’a pas hésité à nommer à la tête de la Section consultative du Conseil d’État, affirmant son assurance de la voir relever le défi en conduisant à bon port la juridiction.
Les deux personnalités ont collaboré pendant 4 ans, la durée de l’existence du Conseil d’État et de la nomination de Félix Vunduawe aux commandes de cette haute instance en juin 2018. Mais leur liaison a débuté pendant les années «Université» quand Félix Vunduawe a enseigné le Droit administratif à Marthe Odio. À ce propos, Mme le Premier Président du Conseil d’État a salué cette formation à l’Université de Kinshasa et l’encadrement à l’exercice du métier de juge administratif reçu du Premier Président émérite et pionnier pendant les retrouvailles au Conseil d’État.
«Vous resterez mon conseiller auprès de qui je vais recourir constamment pour mieux accomplir mes nouvelles fonctions», a complété Mme Marthe Odio.
La nouvelle cheffe a souhaité à son prédécesseur une retraite dorée et paisible, promettant de respecter et faire respecter les règles prévues par la Loi portant création et organisation du Conseil d’État ainsi que son Règlement intérieur, assurant qu’elle va accompagner le Président de la République Félix Tshisekedi dans sa vision consistant à instaurer un vrai État de droit en République démocratique du Congo, appelant juges, membres du cabinet et greffiers au travail et à la discipline, s’engageant à améliorer les conditions sociales et de travail des uns et des autres.
«Je combattrai avec fermeté et détermination l’injustice, l’impunité et l’indiscipline. Je demande au personnel du Conseil d’Etat d’avoir la conscience professionnelle de travailler dans la loyauté, l’unité, le dévouement et l’abnégation pour permettre aux justiciables d’avoir un accès à ce service public», a martelé Mme Marthe Odio.
Le ton était ferme. On a senti sa détermination à ne jamais transiger sur ces exigences. Avant cette remise et reprise historique, la première organisée au sein de cet organisme du Pouvoir judiciaire, Félix Vunduawe et Marthe Odio se sont entretenus pendant environ une heure dans le bureau du Premier Président du Conseil d’État avec à leurs côtés leurs directeurs de cabinet respectifs.
Après celle-ci, Marthe Odio et Félix Vunduawe, entourés de leurs collègues et collaborateurs ont posé pour les photographes avant que Mme le Premier Président du Conseil d’État raccompagne le Premier Président honoraire et émérite jusqu’au rez-de-chaussée de l’immeuble du Nouveau Palais de Justice… pour le début effectif de sa retraite. Né de l’éclatement de l’ancienne Cour suprême de justice -CSJ- en trois juridictions distinctes et autonomes, en même temps que ses sœurs la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation, le Conseil d’État a pour mission d’examiner les affaires portant sur la légalité des actes administratifs posés par des autorités au niveau central et local.
AKM