
30 juin 2020 – 30 juin 2022, voilà deux ans déjà, jour pour jour, depuis que Marie-Olive Lembe Kabila inaugurait la première branche du Centre hospitalier Initiative Plus -CHIP. Et c’est cette même date du 30 juin qu’elle a retenue pour ouvrir la deuxième branche au centre-ville de la Gombe. Question d’étendre les activités et permettre aux patients de différents coins de Kinshasa de se rapprocher du CHIP, lieu des soins appropriés.
En marge de l’inauguration d’une deuxième extension prévue ce jeudi 30 juin 2022, le Centre hospitalier Initiative Plus a organisé, mardi 28 juin, une journée scientifique sous le thème: «La traversée vers la médecine hyperspécialisée en République démocratique du Congo». Bien avant cela la présidente de l’ONG IPOLK qui séjournait en Belgique, avait mené une plaidoirie auprès de la diaspora médicale RD-congolaise, en vue de participer à ce projet et d’apporter des soins de qualité aux compatriotes RD-congolais.
L’épouse du Sénateur à vie Joseph Kabila a trouvé un écho favorable. Une cinquantaine de médecins ont souscrit à l’idée de faire partie de ce projet dont les spécificités telles que la chirurgie viscérale et bariatrique; la cardiologie; l’orthopédie; la neurochirurgie; l’urologie; la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique et l’imagerie médicale seront opérationnelles. À ce sujet, un groupe de médecins de la Diaspora qui a répondu à cet appel de cœur, est déjà arrivé à Kinshasa.
La particularité de l’œuvre initiée par Marie Olive Lembe Kabila est d’ordre humanitaire parce que le prix des soins est à la portée de tout le monde. Les consultations sont à 7000 FC, le scanner à 160.000 FC contre 300 dollars ailleurs. Au lieu de débourser autant de millions vers l’extérieur, si l’on doit tenir compte du transport, de l’hébergement, de l’hospitalisation, de la restauration, Marie Olive Lembe Kabila offre un plateau technique adapté sur place au pays.
À en croire Docteur Jeff Ntalaja, cette journée scientifique se fera chaque année en vue de partager les expériences, réfléchir pour voir ce que la médecine peut faire dans ce monde d’évolution médicale. Il a par ailleurs salué les médecins qui ont souscrit à ce projet, dont 56 déjà sont prêts à rentrer au pays sur un total de 40.000 médecins RD-congolais qui sont entre la France, la Belgique, les États Unis, le Canada et l’Afrique du Sud.
À cet effet, Docteur Sandra Kabambi, membre du Groupe Pamoja, évoluant en Europe, à la tête d’un réseau de 56 médecins, a fait l’honneur de les représenter à cette première journée scientifique. Pour le Dr Jeff Ntalaja, l’expérience de Bibwa a permis d’étendre d’autres extensions en vue de freiner cette dépendance de la médecine frontalière à la RD-Congo, plus coûteuse, alors que le pays regorge des atouts possibles dans ce domaine. Outre les médecins, les hôpitaux ont besoin d’un plateau technique.
CHIP a fait la différence en ayant des appareils de qualité susceptible de répondre aux besoins de santé, a-t-il fait savoir. A cette occasion, Docteur Jeff Ntalaja remercie les médecins qui non seulement ont accepté de rentrer au pays, mais également qui ont apporté des matériels à cet effet. En cette première journée, quatre orateurs ont partagé leurs expériences notamment, Docteur Raymond Buzisa a développé le thème en rapport avec la chirurgie viscérale et bariatrique, entendue la médecine de l’obésité et du poids; Docteur Nsunzel Kumasamba s’est appesantie sur la chirurgie orthopédique; Docteur Alphonse Nzomvuama s’est, quant à lui, étendu sur le rappel historique de la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique, dont les origines remontent dans le livre de genèse à la création.
Après, elle a remonté à l’opération senatorium c’est-à-dire la chirurgie de la tuberculose. Cet aspect de la médecine semble très intéressant en ce que la chirurgie thoracique remonte dans les années 1950, pratiqué à Kisantu et Kimwenza. Puis, Lovanium qui a entamé la pratique à cœur fermé. À ce propos, une polémique née au sujet des pionniers de cette médecine. Parmi eux figurent Professeur Beloye; Joseph Kabemba; Professeur Ngalupima, etc. C’est en décembre 2019, que le Docteur Alphonse Nzomvuama pratique la chirurgie à cœur ouvert.
À l’en croire, il faut offrir aux RD-Congolais la possibilité de trouver chez eux, auprès des praticiens RD-congolais les solutions de qualité équitable. Outre, la chirurgie cardio-vasculaire, il existe aussi la chirurgie valvulaire par le remplacement de valvulaire aortique; remplacement de l’aorte ascendante et potages coronariens.
Le Docteur Alphonse Nzomvuama jette les perspectives en ce que, l’idéal en chirurgie cardiaque pour qu’elle soit valable, il faut pratiquer 500 cas sous circulation extra-sanguine. Par ailleurs, la limite pour la troisième année, c’est la congolisation de l’équipe; rendre accessible cette chirurgie accessible, dans la mesure où, en Europe, le prix varie entre 30 à 32.000 euros. L’idéal c’est de la rendre moins coûteuse.
À ce jour, elle vaut 10.000 dollars. C’est encore trop cher, s’exclame Docteur Nzomvuama! Il a été suivi par le cardiologue Yves Lubenga Nsimbi qui s’est appesantie sur une autre discipline moins négligée, la rythmologie gérée par les anti-arythmique. Enfin, Docteur Jeff Ntalaja a expliqué la médecine neurochirurgie, dont les pionniers africains de cette branche en sont fiers de son évolution. Cette médecine s’est pratiquée dans l’Égypte antique selon les rituels médicale, spirituels, etc.
L’évolution de la médecine a connu des résultats positifs en ce qu’à ce jour, la RD-Congo compte plus de 20 neurochirurgiens contrairement aux années 1986 avec les Docteurs Shako et Belshika qui s’avèrent être des pionniers. Après la période de transition entre 2010-2012-2013, Docteurs Ntsambi et Jeff Ntalaja créèrent la société de neurochirurgiens; la seconde révolte, explique-t-il, est celle liée à contacter les neurochirurgiens de la Diaspora pour réduire le taux de mortalité par manque d’équipements et plateau technique. Organisée en quatre pools, seul le pool nord -Équateur et Kisangani- est en manque des neurochirurgiens, plaide-t-il.
À ce jour, la société RD-congolaise des neurochirurgiens est à même de freiner les dépenses budgétaires de l’ordre de 25 millions de dollars dépensés par l’Etat RD-congolais pour les soins à l’extérieur. Ce tourisme médical a coûté à l’état qui devrait s’investir dans l’achat des matériels. D’ici juillet, Docteur Jeff Ntalaja est confiant qu’aucun aneurysm ne pourrait être évacué à l’étranger.
C’est ici l’occasion de saluer l’évolution et performance dans d’autres disciplines telles l’endoscopie; la lombosciatalgie et claudicat. Tout ceci, en termes de temps et en termes de qualité et la réduction de taux de mortalité ont beaucoup évolué. Cette première journée scientifique était aussi l’occasion pour d’autres médecins invités pour la circonstance et le public présent de poser des questions sur différents exposés dans un échange fructueux et convivial. Le CHIP prouve à suffisance qu’en médecine, ce qui se fait ailleurs peut se faire en RD-Congo.
Dorian KISIMBA