Le ministre de l’Environnement et développement durable a, durant son périple dans le Haut-Katanga et au Lualaba, invité les mastodontes du cuivre et du cobalt à s’impliquer dans l’initiative de reboisement, voulu par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, dénommée «Jardins scolaires pour 1 milliard d’arbres à l’horizon 2023»
Claude Nyamugabo Bazibuhe, ministre de l’Environnement et développement durable, a bouclé son périple dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba sur une note d’espoir pour l’écosystème de la région.
Dépêché dans ces coins de la RD-Congo par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba suite à la dénonciation des cas de pollution des rivières, des eaux, du sol et de l’air par les entreprises minières, le ministre de l’Environnement et développement durable a vraiment eu du pain sur la planche.
Durant une semaine, Claude Nyamugabo s’est rendu compte de l’impact des activités minières sur l’environnement. Il a également évalué l’exploitation forestière dans le Haut-Katanga et le Lualaba avant de sensibiliser les différentes couches socio-politiques et les autorités religieuses sur le programme «Jardins scolaires pour 1 milliard d’arbres à l’horizon 2023».
Dans les différents sites miniers où il est passé, le ministre de l’Environnement et développement durable a fait un constat amer en termes de pollution sur l’environnement immédiat.
Privilégier les investissements citoyens
A Likasi et Kambove, le ministre Nyamugabo a remarqué le peu de souci accordé par les entreprises minières à la préservation des écosystèmes, notamment en prenant soin de la pose de la géomembrane dans différents bassins de rejet en vue de prévenir les infiltrations qui, à la longue, polluent la nappe phréatique. Même image dans les mines à ciel ouvert du Lualaba, capitale mondiale de l’exploitation du cobalt, minerais du présent et du futur. Ecœuré, Claude Nyamugabo a invité les investisseurs de ce secteur à œuvrer conformément aux lois et règlement de la RD-Congo en matière de la protection de l’environnement. «Il est de mon devoir en tant que ministre de l’Environnement de protéger notre population. Je félicite également certains investisseurs qui ont consenti des efforts pour la protection de l’environnement de manière significative. Ces investissements, notre pays en a besoin pour son développement», a souligné Claude Nyamugabo, appelant aux investissements citoyens. Il a prévenu qu’une batterie de mesures contraignantes seront prises à court terme afin d’obtenir réparation.
Loin de mines à ciel ouvert du Haut-Katanga comme celles du Lualaba, le ministre Claude Nyamugabo a également appelé les mastodontes du cuivre et du cobalt à s’impliquer dans l’initiative de reboisement, voulu par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, dénommée «Jardins scolaires pour 1 milliard d’arbres à l’horizon 2023».
Au Haut-Katanga, le ministre a noté une avancée significative dans la préservation de la nature avec quelques 70.000 plantules 70.000 plantules des acacias, flamboyants et autres essences en pépinière. Ces jeunes plantes attendent le lancement du projet prévu pour le 05 décembre, Journée de l’arbre, par le Président de la République.
Aussi, le ministre Claude Nyamugabo a appelé les leaders religieux des deux provinces à s’impliquer en conséquence au regard de l’importance de leur réseau de communication touchant jusqu’à la base. Un appel qui a reçu oreilles attentives de l’Archevêque de Lubumbashi aux représentants de toutes les autres confessions religieuses.
L’environnement, matière transversale
Pour ce qui est de l’exploitation forestière, le ministre de l’Environnement a visité, lors de son séjour lushois, quelques dépôts où est entreposée une importante cargaison de bois de padouk dit bois rouge et dont le volume serait évalué à près de 93.000 mètres cubes. «Une véritable aubaine pour le Trésor public, privé de cette manne depuis fin 2016 lorsque l’exportation et la coupe de ce bois avait été suspendue mais les autres essences par ricochet sont aussi touchées par cette mesure au niveau des faits», a souligné un cadre du ministère de l’Environnement.
«La question environnementale doit être omniprésente et transversale, volonté du Président de la République Félix Tshisekedi», a indiqué Claude Nyamugabo, qui croit fermement au «Congo vert». Car, pour lui, au-delà de grandes firmes pollueuses, certaines entreprises ont investi dans des industries, cas de l’entreprise Mine engineering services -MES. Cette usine innove en recyclant des batteries à Lubumbashi et ambitionne également de transformer les résidus plastiques ainsi que l’extension de leurs activités dans la cathodification, nécessaire dans la production et la commercialisation du cuivre.
Christian BUTSILA