
L’Eglise catholique est parmi les nombreuses voix qui se sont levées pour contester la proposition de la Loi Tshiani qui veut que l’accès aux fonctions de souveraineté nationale soit réservé aux seuls RD-Congolais nés de père et de mère. À la faveur d’une interview, Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo -CENCO-, a souligné que la position de l’Eglise catholique vise à protéger l’unité nationale, surtout en ce moment où le pays est sérieusement menacé dans la partie Est.
«On ne joue pas avec l’unité du pays, surtout qu’en ce moment où le pays est agressé par le voisin à l’Est», a-t-il rappelé. Réagissant aux propos tenus par le Professeur André Mbata, cadre du parti au pouvoir, l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, traitant les prêtres catholiques de «lâches» parce qu’ils s’opposent à la Loi Tshiani, Monseigneur Nshole s’est dit surpris d’entendre pareils propos sortir de la bouche du Professeur Mbata, lui qui a longtemps encouragé les initiatives de l’Eglise catholique quand il s’agit de ses missions prophétiques.
«Je regrette que ce soit une personne de l’UDPS qui a, pendant des années, applaudi la mission prophétique de l’Eglise catholique. L’Eglise est restée constante. Professeur Mbata est de ceux qui ont, pendant des années, applaudi la CENCO quand elle prenait les positions sur les questions sociopolitiques. Il y a quand-même un minimum de cohérence requise pour faire la politique. Matière législative, oui, mais qui a un impact social et va diviser la population», a réagi le SG de la CENCO.
Et d’ajouter: «si certaines personnes pensent que notre position c’est pour protéger un individu, ça signifie que cette proposition de Loi est donc faite en fonction d’un individu. Menacer la stabilité nationale pour régler les comptes à un individu, c’est vraiment méchant et irresponsable». Par ailleurs, le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo a interpellé certains chefs des confessions religieuses qui interprètent mal les Saintes écritures, et qui s’accrochent sur Deutéronome, là où il est écrit: «il ne faut pas choisir comme roi un étranger».
Monseigneur Donatien Nshole recommande à ces pasteurs de faire aussi usage de la lettre de Saint Paul à l’apôtre Galates qui dit: «il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave. Il faut vivre en Jésus Christ, vous êtes tous un». Comme l’Eglise catholique, plusieurs autres organisations de défense des droits humains voire des experts en politique internationale ont aussi exprimé leur opposition à la proposition de la Loi Tshiani pour son caractère anticonstitutionnel et ségrégationniste.
Portée au Parlement par le député national Nsingi Pululu, cette proposition de la Loi a été alignée pour être débattue au cours de la session parlementaire de mars.
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