«Le Président de la République n’a jamais réceptionné une quelconque correspondance transmettant un ou plusieurs noms des candidats PM ni directement ni par ses services», a déclaré le Secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, lors d’un point de presse tenu jeudi au Palais du Peuple
L’affaire fait jaser. Selon Pierre Lumbi, cadre du Rassemblement, Etienne Tshisekedi a «bel et bien laissé une lettre avant son voyage pour la Belgique» présentant au Président de la République le candidat Premier ministre désigné par cette plateforme politique. Lumbi l’a encore affirmé, jeudi 23 février, lors d’une conférence de presse. Il prend pour témoin l’Abbé Théo Tshilumba, secrétaire particulier d’Etienne Tshisekedi.
Voici que le même jour au Palais du peuple, le Secrétaire général de la Majorité présidentielle, Aubin Minaku Ndjalandjoku, a, devant les médias, démenti ces allégations tenues par l’ancien conseiller spécial du président de la République.
Interrogé à son tour sur cette question par nos confrères de Top Congo Fm, Mgr Marcel Utembi, président de la CENCO, a dit n’avoir jamais reçu cette correspondance venant du Rassemblement, que Lumbi affirme pourtant lui avoir remise en mains propres en date du 17 janvier 2017.
Jeudi 23 février 2017 au Palais du peuple, Aubin Minaku, secrétaire général de la Majorité présidentielle, a réuni la presse pour une mise au point au sujet d’une prétendue correspondance qu’aurait déposée la CENCO auprès du Président de la République en rapport avec la transmission d’un ou de plusieurs noms des candidats Premier ministre. «Le Président de la République n’a jamais réceptionné une quelconque correspondance transmettant un ou plusieurs noms des candidats Premiers ministres ni directement ni par ses services», a déclaré Minaku, reconnaissant au Rassemblement, selon les termes de l’Accord de la Saint Sylvestre, l’occupation de la Primature. «Il est clair que conformément à l’Accord, le Premier ministre sera issu du rang de Rassemblement. Cela n’est pas discutable», a-t-il dit. Et de préciser: «le Président de la République conserve son pouvoir de nomination conformément à la Constitution. Ce n’est pas à confondre avec un pouvoir d’entérinement ou d’investiture».
Pour le speaker de la Chambre basse, la MP, conformément à la vision de son Autorité morale, ne saurait être à la base d’un quelconque blocage. «Nous nous sommes toujours montrés larges, flexibles et ouverts à des concessions au nom de l’intérêt général», a-t-il rappelé.
Revenant sur la question de la modalité de la nomination du Premier ministre, Minaku a encore rappelé: «la MP est partie de 10 à 7 noms puis de 5 jusqu’à rejoindre carrément la proposition de la CENCO, soit 3 noms. Nous attendons toujours la bonne foi de nos frères du Rassemblement».
Mgr Utembi contredit Pierre Lumbi
Aubin Minaku et sa famille politique risquent d’attendre longtemps cette bonne foi aussi longtemps que les bonzes du Rassemblement multiplieront des manœuvres quant à la nomination du PM par le Président de la République. Non seulement ils refusent catégoriquement de présenter une liste de trois candidats, mais aussi ils optent pour des voies qui semblent peu honnêtes.
Pierre Lumbi, président du G7, plateforme membre du Rassemblement, a affirmé avoir remis, le 17 janvier, en mains propres au Président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi, et en présence de l’abbé Théo Tshilumba, secrétaire particulier d’Etienne Tshisekedi, la lettre présentant le nom du PM désigné par toutes les composantes du Rassemblement.
Mgr Utembi a rejeté en bloc cette apparente vérité de Lumbi, affirmant, dans le rapport remis au Chef de l’Etat sur la mission des bons offices de la CENCO, ne pas avoir rencontré Etienne Tshisekedi avant son décès à Bruxelles, le 1er février 2017. «La rencontre sollicitée par les évêques avec l’autorité morale du Rassemblement, le 21 janvier -soit 4 jours après que Pierre Lumbi ait affirmé avoir remis une lettre au Président de la CENCO en présence du secrétaire particulier d’Etienne Tshisekedi, tous deux non délégués aux discussions de la CENCO-, n’a pas pu avoir lieu à cause de l’ennui de santé de cette dernière, Etienne Tshisekedi», ont expliqué les évêques dans ce rapport remis au Chef de l’Etat.
Et de poursuivre: «une autre rencontre, prévue par les évêques, devait se tenir à Bruxelles après le séminaire atelier de Suisse -du 31 janvier au 7 février 2017- mais elle n’a pas pu avoir lieu à cause de la mort de l’interlocuteur visé, Monsieur Etienne Tshisekedi». Ils ont conclu en avançant: «la CENCO n’ayant pas pu rencontrer elle-même Etienne Tshisekedi, elle ne peut pas aujourd’hui attester que cette lettre émane bien d’Etienne Tshisekedi, ni qu’il souhaitait qu’elle soit remis au Chef de l’Etat, ce qui est l’usage pour une question d’une telle importance».
Laurent OMBA
