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Après le meurtre de Chérubin Okende, les propos de l’ancien Min’Etat font mentir le président de la Cour Constitutionnelle: comment Christian Mwando confond Dieudonné Kamuleta

Qui dit vrai, qui dit faux? Les graves contradictions entre les deux personnalités devraient intéresser l’enquête autour de l’assassinat de l’ancien ministre des Transports…

Des indices dont pourrait se servir l’enquête après l’assassinat de Chérubin Okende. Le 13 juillet 2023, seulement quelques heures après la découverte du corps sans vie et criblé de balles du ministre honoraire des Transports, enlevé la veille dans les installations de la Cour Constitutionnelle où il avait rendez-vous à en croire des sources concordantes, Dieudonné Kamuleta, président de la plus haute juridiction du pays, a fait une déclaration qui n’est pas passée inaperçue à la faveur de la conférence de presse conjointe avec le Procureur général près la Cour de Cassation. «Tous les ministres sont soumis à cet exercice de déclaration de patrimoine, même le premier ministre… Quand on constate qu’il y a des éléments qui manquent, on invite. Dans ce cadre ici, il y avait trois ministres démissionnaires. Des invitations ont été lancées pas à un mais à tous les trois. C’était pour donner le complément d’informations», a justifié Dieudonné Kamuleta, allant jusqu’à affirmer que la Cour Constitutionnelle est entrée en contact le 12 juillet 2023 avec les intéressés pour les informer qu’il y avait des correspondances pour eux parce que la procédure a un caractère personnel.

Christian Mwando Nsimba, l’ancien ministre d’Etat en charge du Plan, parti du gouvernement Sama le même jour que son collègue des Transports Chérubin Okende et la vice-ministre de la Santé Véronique Kilumba, refuse de faire prospérer la version du président de la Cour Constitutionnelle, particulièrement à son sujet. «Je n’ai pas reçu jusqu’à présent une lettre de la Cour Constitutionnelle me demandant un complément des éléments sur ma déclaration de patrimoine faite après ma sortie du gouvernement», a-t-il martelé dans un tweet posté le 18 juillet par Stanis Bujakera, journaliste à Jeune Afrique qui travaille aussi pour le compte de l’Agence Reuters, confondant et faisant mentir publiquement le président de la Cour Constitutionnelle. «Je n’ai été ni contacté au téléphone, ni convoqué, ni entendu», a-t-il insisté après une question de la Rédaction.

Dans cette bataille autour de la vérité qu’entreprend de se livrer Mwando et le numéro un des juges constitutionnels dans le cadre des enquêtes, la balance semble pencher en faveur du premier, à en croire des indiscrétions dans les couloirs de la Cour Constitutionnelle, où les gens s’avouent embarrassés par cette patate chaude.

Selon les mêmes indiscrétions,
«on ne peut pas nier les évidences. Les affirmations du président de la Cour Constitutionnelle sont aux antipodes de la version des membres du bureau du juge en charge du dossier, Sylvain Lumu. Selon les confidences, le juge Lumu n’a jamais adressé une correspondance, notamment une invitation à l’ancien ministre Christian Mwando, comme il n’est pas entré en contact avec ce dernier. Son action a été dirigée sur l’ancienne vice-ministre de la Santé qu’il n’a pas pu atteindre faute d’adresse et de numéro de téléphone, selon lui, et principalement sur l’ancien ministre des Transports Okende. Et vraisemblablement, des contacts ont pu être établis entre celui-ci le juge, et un accord trouvé sur le retrait de l’invitation ainsi que le dépôt de la lettre demande de report. Le président de la Cour Constitutionnelle en contradiction avec le rapporteur en charge du dossier? Ça interroge, ça inquiète…

Qui dit vrai entre l’ancien ministre d’Etat Mwando et le président Kamuleta? «Ces graves contradictions entre ces deux personnalités constituent une des pistes sérieuses. Seules les preuves d’éventuels contacts téléphoniques ou de transmission de l’invitation supposée pourraient déjà en partie éclairer la lanterne et des enquêteurs et de l’opinion, tous curieux de connaître les mobiles de l’assassinat de Chérubin Okende et ses auteurs», se convainc un pénaliste approché par la Rédaction.

Et un avocat d’ajouter: «Maintenant que la version du MinEtat Christian Mwando et les indiscrétions obtenues dans les couloirs de la Haute Cour tendent à établir clairement qu’en réalité, seul Chérubin Okende était invité à la Cour Constitutionnelle, les contre-vérités du président de la Haute Cour, débitées en public, en conférence de presse, devraient intéresser au plus haut point les enquêteurs, l’opinion publique, le gouvernement de la République, le Parti Ensemble ainsi que la Famille du défunt».

La Cour Constitutionnelle du pasteur Kamuleta doit à présent officiellement et solennellement publier les éléments de preuve contredisant Christian Mwando. Et dire aussi comment la plus haute juridiction de l’Etat a incroyablement manqué d’avoir l’adresse et les coordonnées téléphoniques d’une ancienne membre de l’Executif national, pendant que lui a prétendu qu’elle a été informée. Sinon, il est plus que temps que des mesures conservatoires soient déjà envisagées, du côté de la Cour Constitutionnelle, pour permettre à l’enquête d’évoluer objectivement et sans gêne.

Ceci pour permettre à l’enquête d’obtenir la réponse à la question «pourquoi n’a-t-on invité que le seul Chérubin Okende, et non les autres, vers une Institution de l’Etat, vers le lieu où il a été enlevé, pour un sort criminel, qui choque aujourd’hui les bonnes consciences et bouscule les esprits?»

Si la Cour Constitutionnelle ne souhaite pas voir la clameur publique se trouver dans l’obligation de conclure à un guet-apens mortel dans lequel est tombé le Député national Chérubin Okende, en se rendant à la Cour Constitutionnelle, celle-ci a tout intérêt à fixer l’opinion publique en répondant, point par point, aux 30 questions posées par des Experts et autres observateurs avertis, et que AfricaNews s’est fait le devoir de porter à la connaissance des responsables de la Haute Cour.

L’opposant et ancien ministre des Transports Okende a été retrouvé, jeudi 13 juillet, à Kinshasa, le corps criblé de balles. Il s’était rendu, selon des sources concordantes, à la Cour Constitutionnelle mercredi en compagnie de son garde du corps mais lui n’aurait alors plus donné signe de vie.

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