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Matata: la presse commente le désistement de la sénatrice Mukalay

Chaque média y est allé de son analyse. Les uns voyant la main noire de Shadary derrière la position de la sénatrice PPRD et les autres estimant que Kabila a entrepris d’élaguer des embûches sur la route devant le ramener au sommet de l’Etat RD-congolais

«Pour des raisons de convenance personnelle, j’ai décidé de retirer ma signature du mémorandum vous adressé par un groupe de sénateurs et relatif à la procédure judiciaire à charge du sénateur Matata Ponyo Mapon sur le dossier de Bukanga Lonzo». Cette décision est celle de la sénatrice Mukalay Kionde Célestine-Hortense, contenue dans sa lettre du 29 septembre 2021 adressée au président de la Cour constitutionnelle. Cette décision a été à l’origine d’une vague de commentaires dans la presse RD-congolaise. Chaque média y est allé de son analyse. Les uns voyant la main noire de Shadary derrière la position de la sénatrice PPRD Mukalay et les autres estimant que Kabila a entrepris d’élaguer des embûches sur la route devant le ramener au sommet de l’Etat RD-congolais.

La première hypothèse est évoquée par «La Prospérité» qui, dans son édition du lundi 4 octobre 2021, titre «Les sénateurs du PPRD poussés à la faute». La faute, ce quotidien kinois la décèle par «l’acte de l’honorable Mukalay Kionde -qui- illustre à suffisance que l’ombre du PPRD plane sur le feuilleton Bukanga Lonzo». Ce feuilleton qui est la cause du tout premier procès pénal au niveau de la Haute cour. Le quotidien, citant des sources croisées, a révélé que «une forte pression serait exercée sur des sénateurs de ce même parti -PPRD- en vue de retirer leurs  signatures du mémo adressé au Président de la Cour constitutionnelle pour lui demander d’ordonner l’abandon des poursuites» contre l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, présenté par le tabloïd comme «la cible de tout un florilège de flèches à fleuret moucheté dont certaines lui sont, curieusement, tirées à bout portant par ses ex-camarades constellés au sein de l’ancien parti présidentiel, le PPRD».

A l’origine de la «forte pression», estime le quotidien du quartier Macampagne, dans la commune de Ngaliema, c’est le Secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary. Une autre maison de presse, Alternance.cd, a également pointé du doigt Emmanuel Ramazani Shadary, accusé, au conditionnel, d’avoir «intimé un ordre aux Sénateurs du PPRD et à ceux qui lui sont affiliés, de ne pas signer -le- mémorandum». Avant circulation sur les réseaux sociaux de la lettre du 29 septembre de la sénatrice Mukalay, ce média en ligne avait réussi à la consulter et a donné l’information sans citer le nom de l’élue des élus concernée. «C’est suite à cet ordre de Shadary qu’une sénatrice a adressé une lettre, en date du 29 septembre 2021, au Président de la Cour Constitutionnelle, pour l’informer du retrait de sa signature du mémorandum», peut-on lire sur Alternance.cd, interceptant ainsi «l’ombre du candidat malheureux à la présidentielle 2018 derrière la procédure judiciaire controversée lancée contre Matata».

Tout en affirmant que la sénatrice Muakalay a «dû reculer pour répondre à la sollicitude de sa hiérarchie», Econews a, dans sa livraison du lundi 4 au mardi 5 octobre 2021, soutenu pour sa part qu’Emmanuel Ramazani Shadary ne peut probablement pas, par lui-même, instruire les sénateurs encore fidèles et loyaux à Joseph Kabila, dans un dossier aussi sensible. Le trihebdo a évoqué, à cet effet, l’effritement considérable du pouvoir de Shadary depuis sa défaite cuisante aux élections de décembre 2018. Selon Econews, Shadary a «simplement exécuté un ordre», probablement reçu de Joseph Kabila. S’appuyant sur des analystes des spécialistes en politique, «Econews» a reconnu que «cela peut paraitre vrai» et mis en exergue que «Joseph Kabila serait en train de baliser le chemin de son retour au pouvoir. Pour ce faire, il faudrait écarter de la course toute personne qui aurait des velléités présidentielles susceptibles de lui barrer la route».

Le journal s’en est allé jusqu’à considérer que l’ancien Président de la République «serait lui-même à la fois auteur et complice des ennuis politico-judiciaires à l’encontre d’Augustin Matata Ponyo Mapon». Il en veut pour preuve le fait qu’en juillet 2018, le Raïs avait préféré Shadary à Matata pour être son Dauphin alors que «les chances pour -Shadary- d’accéder à la magistrature suprême étaient très réduites».

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