
Les Nations Unies ont grondé contre la proposition de Loi Tshiani et exprimé leur inquiétude sur le déroulement du processus électoral en RD-Congo. Ça s’est passé le 30 mars à Genève et les mots pour le dire sont sortis de la bouche de Bintou Keita, la représentante du Secrétaire général de l’ONU.
«Le processus électoral doit être inclusif. Aucun congolais ne pourrait être exclu sur la base de son origine, de celle de ses parents ou de son conjoint», a dit la patronne de la MONUSCO, disant son inquiétude sur cette proposition de loi sur la nationalité alignée parmi les matières à examiner au cours de la session de mars en cours au Parlement, tendant à exclure des fonctions présidentielles notamment toute personne née d’un seul parent congolais. Pour bon nombre d’observateurs, cette sortie à Genève constitue un véritable camouflet pour le régime.
Bintou Keita s’était déjà prononcée contre la copie Tshiani en 2021 et l’avait fait savoir au cours de son intervention au Conseil de sécurité des Nations-Unies le 7 juillet de cette année-là. Elle avait alerté sur les conséquences dangereuses qui pourront découler à l’issue du débat sur la proposition de la loi de Noël Tshiani, l’un des candidats battus à la présidentielle de 2018.
«J’encourage les responsables des institutions, formations politiques et responsables de la Société civile concernés, à travailler ensemble pour rassurer le pays sur l’organisation crédible et indépendante du processus électoral de 2023. Je souligne également la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées, en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité», avait-elle dit.
Les États-Unis, l’Union européenne, l’Eglise catholique, des organisations de la Société civile et d’importantes couches de la population ont également donné de la voix pour décrier cette démarche xénophobe, susceptible d’embraser davantage le pays déjà en proie à l’insécurité dans sa partie orientale et, depuis quelques mois déjà, à Kwamouth dans le Maindombe et la périphérie de Kinshasa, un peu plus à l’Ouest.
Natine K.