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Loi sur la répartition des sièges: les députés du Katanga crient au scandale

Les élus de cette région du Sud du pays sont également remontés contre «une réduction sensible et injustifiée» du nombre d’enrôlés au Katanga après «nettoyage univoque et opaque du fichier électoral»

A l’Assemblée nationale, l’actualité est dominée depuis le lundi 29 mai dernier par l’examen du projet de Loi portant répartition des sièges, présenté le même lundi par le vice-ministre de l’Intérieur. Ce projet de Loi, adopté 72 heures plus tôt en Conseil des ministres, a tout de suite été rejeté par divers états-majors politiques, formulant à son encontre moult reproches.

Dans ce lot, l’on retrouve notamment le Rassemblement des députés katangais -RDK. Sans langue de bois, les élus du Katanga ont, dans leur déclaration du 28 mai dernier, rejeté ce texte «pour son caractère inique et discriminatoire», non sans pointer d’un doigt accusateur la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, coupable d’avoir organisé un processus «d’enrôlement chaotique».

Ce processus, ont-ils épinglé, est la conséquence de plusieurs facteurs. Notamment, «la cartographie expressément mal validée, les pannes techniques à répétition sur les machines restées non réparées jusqu’à la clôture de l’enrôlement, la corruption exigée par les agents de la CENI à la population pour se faire enrôler, le traitement discriminatoire dans les files d’attente devant les bureaux d’enrôlement privilégiant les non originaires recommandés au détriment des Katangais originaires, le nettoyage opaque et unilatéral du fichier électoral par la suppression des doublons, mineurs et des photos».

Tous ces facteurs réunis ont fait perdre à bon nombre de circonscriptions du Katanga des sièges tant à la députation nationale que provinciale, a déploré le RDK, fustigeant en même temps cette sorte de traitement de faveur dont l’espace Kasaï a été bénéficiaire au détriment entre autres de la région du Katanga.

«En dépit des effectifs des nouveaux majeurs en âges de voter en 2023 et du flux migratoire important ayant déversé une frange non négligeable de la population constituée essentiellement des majeurs venant du Kasaï, le RDK constate avec regret que le Katanga a perdu près de 1 million d’enrôlés après nettoyage univoque et opaque du fichier électoral décrié par les organisations de la Société civile, les Confessions religieuses ainsi que la majorité de la classe politique RD-congolaise», ont avancé les députés du Katanga. Et de déballer: «parallèlement, le RDK constate une augmentation 935.680 d’enrôlés pour l’espace Grand Kasaï malgré l’afflux migratoire connue de tous de ses de population vers les autres provinces comme Bandundu, Kinshasa, Kongo Central, le Kivu et le Katanga». Il y a de quoi pour les élus du Katanga d’être remontés contre «une réduction sensible et injustifiée» du nombre d’enrôlés au Katanga par rapport à 2018.

Au-delà de le rejeter, le RDK, au sujet du projet de Loi portant répartition des sièges, a dit qu’il «ne se sentira pas concerné au cas où, par la force des choses, il venait d’être adopté».

A l’instar de ces députés, le Front commun pour le Congo -FCC- a dénoncé un projet de Loi qui dresse le lit d’un «hold-up électoral» aux «conséquences dramatiques et incalculables sur l’avenir de notre démocratie et de la République». Quant au Nouvel élan d’Adolphe Muzito, il a soutenu, dans une correspondance signée par son président national, Paulin Mboma, que le fichier de près de 44 millions d’électeurs sur base duquel la CENI a calculé les sièges par circonscription est «faux parce qu’il ne comprend pas les électeurs de trois territoires». Le même fichier est «biaisé et corrompu» de l’avis de Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Augustin Matata. Ils exigent par conséquent la «confection d’un fichier électoral fiable audité par un cabinet international».

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