Quatre-vingts résolutions et recommandations pour sortir des immobilismes avec la mise à jour du cadre légal et l’engagement des parties à refonder le secteur…
Dans l’ère du média global, la presse écrite, désormais conduite à travailler sur plusieurs supports notamment le papier, Internet, avec production d’images, de vidéos, de son, a réussi à arracher le principe de la création d’une redevance multimédiatique, susceptible de servir tous les segments du métier: du public au privé, des médias traditionnels aux numériques, des grands aux petits. Avec cette recommandation, des dizaines d’autres comme celles liées à la mise en place d’un nouveau cadre légal, d’un Conseil national des journalistes, d’une nouvelle politique nationale de communication pour un journalisme professionnel, responsable, républicain, gardien de la sécurité nationale et tourné vers le développement… La presse transcendée et soudée comme jamais, prête à accompagner la modernisation des médias publics et le renforcement de leurs missions respectives, se défie, s’engage à se salubriser et attend que les décideurs politiques fassent le plus dur: passer à l’action par la formalisation à travers les textes légaux de ces riches recommandations et par leur exécution à travers une vaste campagne de rebranding, comme l’a promis le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, présent à l’ouverture comme à la clôture des travaux.
Démarrés mardi 25 janvier, les états généraux de la communication et médias de la RD-Congo se sont clôturés samedi 29 janvier 2022 au Centre catholique Nganda. Ayant eu comme thème: «Médias congolais: quelles perspectives à l’ère du numérique face au développement durable», ce grand rendez-vous a réuni un grand échantillon des professionnels des médias afin de réfléchir et faire avancer les choses dans ce secteur. Ces professionnels des médias se sont appesantis sur la réforme et l’adaptabilité de la loi de 1996 sur les médias en RD-Congo. Après les travaux, ils devraient soumettre au Parlement un avant-projet contenant une nouvelle loi sur la liberté de la presse; sur la pratique du journalisme; sur la faisabilité de l’aide publique aux médias RD-congolais et le financement de la presse. Le résumé des résolutions a oscillé autour du défi de s’adapter à l’ère numérique en vue de répondre présent au rendez-vous du développement durable.
Durant ces assises, les travaux ont donc défini la nouvelle politique nationale de la communication et médias, les ressources humaines et matérielles, associer les experts des médias pour le développement à la base -145 territoires-, l’exercice rationnel et efficient de la liberté de la presse, de la dépénalisation des délits de presse, le moratoire -avant l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi- sur les arrestations des journalistes, création des entreprises de presse fiables, redynamiser le conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication -CSAC-: l’autorité de régulation, supprimer les taxes de diffusion, réduire si possible jusqu’à 50% la redevance des médias, le recrutement objectif du personnel des médias et rééquiper les médias publics. Il y a eu plus de 80 recommandations des états généraux allant jusqu’à la proposition de la création d’un Ordre national du journaliste.
«Ces états généraux ont bénéficié du dialogue intergénérationnel où les anciens et les nouveaux acteurs des médias ont sérieusement échangé pour dégager des pistes de solutions dans le but d’avoir des médias crédibles et respectables», a indiqué le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, qui a tenu son pari et eu droit à un standing ovation de la part des participants en présence de deux têtes de l’Exécutif.
Cette importante rencontre des professionnels des médias a été lancée et clôturée par le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Pour appuyer et accompagner ce forum, le Président de la République Tshisekedi a insisté sur la manière de favoriser le bon exercice de la liberté de la presse, sur l’encadrement de l’exercice de la liberté de la presse, sur la réinvention de la presse RD-congolaise, sinon c’est disparaître ou s’adapter pour ne pas rater le train de la révolution numérique car, sans une presse libre, la démocratie -l’État de droit- n’est qu’un leurre. «Il nous faut une presse responsable. On doit guérir de la désinformation et casser cette inadéquation entre le dire et le faire», a renchéri le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, exhortant les professionnels des médias à devenir des alliés dans la lutte contre les antivaleurs, entre autres le tribalisme, le népotisme et la corruption.
Lire le mot du ministre Muyaya prononcé à la clôture de ces assises.
Christian BUTSILA