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Les 5 questions du député Crispin Mindule : les 5 ratés de Matata

Récurrente question des groupes armés, allocation des crédits nécessaires à la CENI en vue de la poursuite normale du processus électoral, lutte contre la corruption, impact de la croissance sur le vécu quotidien de la population et mise en œuvre des pôles économiques et industriels… 5 engagements fermes pris par le Premier ministre en mai 2012 mais non tenus jusque-là, à en croire le député Crispin Mbindule qui les a rappelés au bon souvenir de Matata Ponyo le 20 avril… Les réponses que le Premier ministre y réservera aujourd’hui à 13 heures détermineront la conclusion du député
Plusieurs questions ont été posées à Matata Ponyo le 20 avril lors de la question orale avec débat sur le niveau d’exécution du programme d’action du gouvernement 2012-2016. Des patates chaudes lui lancées par les députés nationaux tandis que la riposte du Premier ministre est attendue ce vendredi à l’hémicycle. De l’avis de plusieurs observateurs, ce 29 avril, le moment fort n’est rien d’autre que la conclusion de l’auteur de la question orale, le député Crispin Mbindule Mitono, l’unique élu qui, après quatre ans de mandat, a réussi à ramener le Premier ministre face à la plénière pour évaluer son programme et qui passe, à ce titre, pour sa bête noire. Mbindule se montrera-t-il toujours aussi intransigeant comme il l’a été le 20 avril à l’ouverture des débats, quand il a affirmé: «Tout va mal, Monsieur le Premier ministre», rappelant à Matata Ponyo ses 5 engagements non tenus ou ses 5 ratés? Alors que les Romains s’accordaient à dire que le venin se trouve dans la queue, les regards sont braqués sur la Salle des congrès, d’où retentira… le mot de la fin. Retour sur l’intervention musclée de l’élu de Lubero, dans le Nord-Kivu.
Tout va mal monsieur le Premier ministre. Le RD-Congolais moyen ne sait plus où mettre la tête. Il ne sait plus où tenir pour sa survie. C’est pourquoi je tiens à revenir sur cinq petits points qui ont été inscrits dans le programme d’action du gouvernement pour ouvrir le débat:
1. La réforme de l’Armée et de la Police nationale congolaise avait pour objectif, non seulement d’accroitre la capacité d’intervention professionnelle de nos forces mais aussi et surtout de protéger les populations et les frontières de notre pays, la RD-Congo. Monsieur le Premier ministre, aurez-vous les prouesses de nous expliquer que cette réforme de l’Armée et de la Police a réussi pendant que les groupes armés étrangers et nationaux continuent à tuer la population RD-congolaise à l’Est du pays, notamment dans les territoires de Beni, Lubero, dans ville de Butembo et dans les provinces de l’Ituri, Haut Uelé, Maniema, Tanganyika?
2. Monsieur le Premier ministre, votre programme prévoit l’allocation des crédits nécessaires à la Commission électorale nationale indépendante -CENI- en vue de la continuité normale du processus électoral. Où en êtes-vous quant à ce?
3. Vous aviez révélé en 2012 que la lutte contre la corruption, fraude, dépravation des mœurs sous toutes ses formes sera votre cheval de bataille avec le fameux principe de la Tolérance zéro. Pouvez-vous nous exhiber les résultats de cette campagne contre la corruption et l’impunité non seulement au sein de votre gouvernement mais aussi dans les entreprises publiques? Notre collègue a soulevé le problème du FPI, DGI, DGDA, etc.
4. Monsieur le Premier ministre, vous ne cessez de brandir la stabilité du cadre macro-économique pour justifier votre performance à la tête du gouvernement. Cette croissance économique n’a pas amélioré le cadre de vie et les conditions sociales de la population. Pouvez-vous nous donner l’évolution du taux d’accès actuel du RD-Congolais moyen à la nourriture? Pouvez-vous nous donner le taux d’accès actuel du RD-Congolais moyen à l’eau potable, à l’électricité, au logement décent? Votre cadre macro-économique n’a pas amélioré la vie des RD-Congolais.
5. Monsieur le Premier ministre, vous avez promis la mise en œuvre des pôles économiques et industriels de croissance pour favoriser la création d’emplois pérennes pouvant réduire sensiblement et énergiquement la pauvreté dans notre pays. Sur ce, pouvez-vous nous les situer géographiquement et nous donner les statistiques d’emploi que vous avez créés de 2012 à 2016 par province et par secteur d’activité?
Les réponses du Premier ministre à ces 5 questions pertinentes influenceront certainement la conclusion de Crispin Mbindule, qui aura le dernier mot, conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Tino MABADA

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