L’ancien Premier ministre rappelle qu’à défaut d’un programme gouvernemental détaillé, le FMI avait, par le passé, mis à la disposition de la RD-Congo des moyens nécessaires pour calmer la situation économique, à savoir: stabiliser le taux de change sur le marché
Le pays va mal. L’implosion sociale est à craindre. L’ancien Premier ministre Adolphe Muzito prévient le gouvernement RD-congolais au regard de la dépréciation galopante de la monnaie nationale: «A défaut d’une reprise de coopération avec le Fonds monétaire international -FMI- et la Banque mondiale -BM-, le dollar risque de se changer à 2000 FC avant la fin de l’année».
Les évêques catholiques l’ont dénoncé de manière la plus catégorique dans leur message livré vendredi 23 juin dernier: «le pays va mal». Et ils ont dressé un tableau sombre de la situation socio-économique du pays. Ils ont déclaré à cet effet qu’il y a peu, la RD-Congo jouissait d’une relative stabilité économique. «En ces jours, la santé économique de notre pays est critique, elle empire au jour le jour.
Nous assistons au recul du taux de croissance, à la dépréciation de la monnaie nationale face aux devises étrangères à cause du flottement du taux de change. Le climat des affaires est plus que morose et décourage les investisseurs», ont-ils fustigé. Puis: «La corruption, l’évasion fiscale, le détournement de fonds publics ont atteint des proportions inquiétantes à tous les niveaux. Un groupe de compatriotes, abusant manifestement de leur pouvoir, s’octroient des avantages économiques faramineux au détriment du bien-être collectifs». Pour les évêques, le pouvoir d’achat a sérieusement baissé au point que les familles peinent à joindre les deux bouts du mois et pour la grande majorité de la population RD-congolaise, les conditions de vie sont devenues plus précaires. Les prélats catholiques en veulent pour preuve, la sous-alimentation, l’incapacité d’accéder aux soins de santé primaire et à la scolarité, l’accumulation des arriérés de salaires, l’explosion du chômage des jeunes, etc. Sur le marché parallèle, le dollar américain se change à 152 FC depuis ce week-end.
De l’avis d’Adolphe Muzito, ancien Premier ministre de la RD-Congo, la situation socio-économique de la population sera plus explosive si le gouvernement ne fait aucun effort avec les institutions de Bretton Woods, notamment le Fonds monétaire international -FMI- et la Banque mondiale -BM.
Alerte rouge
Selon lui, la conséquence serait encore inquiétante, car le dollar va se changer à 2000 FC en fin d’année en cours. En sa qualité d’ancien inspecteur des Finances, Adolphe Muzito connait les conséquences d’une monnaie instable sur le marché. Il rappelle qu’à défaut d’un programme gouvernemental détaillé, le FMI avait, par le passé, mis à la disposition de la RD-Congo des moyens nécessaires pour calmer la situation économique, à savoir: stabiliser le taux de change sur le marché. Sous sa gestion comme Premier ministre, ayant bénéficié de l’appui des institutions monétaires internationales, le gouvernement Muzito était parvenu à atteindre le point d’achèvement de l’Initiative Pays pauvres très endettés -PPTE.
Au vu de la dépréciation grandissante du franc congolais, Muzito sonne une alerte rouge et appelle le gouvernement à renouer avec les institutions de Bretton Woods. «Mieux vaut prévenir que guérir», dit-on.
Octave MUKENDI
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