Plainte présidentielle… Dénonciation présidentielle… Peu importe, une telle démarche est une première en RD-Congo. Mais elle est sous le feu
des critiques. Etat des lieux d’une procédure qui fait débat
Un écart vertigineux, presque un abîme s’est creusé entre l’initiative du conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Luzolo Bambi, et les folles rumeurs qu’elle a provoquées. Le PGR s’est chargé de les dénoncer mais le mal a déjà été fait. Victimes: des personnalités présumées innocentes et dont l’image est écornée.
L’affaire est sur toutes les lèvres. La déposition transmise au Procureur général de la République -PGR- par le conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Luzolo Bambi, fait jaser. Une première en RD-Congo, elle a provoqué des attaques contre des membres du gouvernement de la République, des exécutifs provinciaux et d’autres personnalités de haut rang, avant même les conclusions du Parquet général de la République. Des officiels ont tenté de recadrer en vain.
Ni la mise au point du PGR FloryKabangeNumbi, le jeudi 2 juillet, ni la communication du Premier ministre, 24 heures après, moins encore la sortie du ministre des Médias Lambert Mende le 4 juillet n’ont pu arrêter la machine à diaboliser. Plainte présidentielle… Dénonciation au nom du Président… Déposition… Peu importe la sémantique, une telle innovation devrait être logiquement encouragée. Mais elle est sous le feu des critiques. Et pour cause: un écart vertigineux, presque un abîme s’est creusé entre l’initiative du conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance, lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Luzolo Bambi, et les folles rumeurs qu’elle a provoquées.
Le PGR s’est chargé de les dénoncer mais le mal a déjà été fait. Des personnalités présentées comme des présumés auteurs des actes délictueux et donc exposées au mépris du public, au grand dam du Parquet général et du Conseiller spécial Luzolo Bambi. Mais qui a donc fuité l’affaire dans la presse? Les copies des documents donnés pour les courriers de Luzolo Bambi à FloryKabange peuvent-elles être certifiées authentiques et conformes aux originaux? Qui donc est habilité à le faire? Des questions fusent.
Elles demeurent sans réponse pour l’instant. Elles renforcent la perception selon laquelle la procédure choisie est viciée. On l’a décelé dans les propos de KabangeNumbi. Le PGR a affirmé avoir reçu le document du conseiller spécial du Chef de l’Etat, le professeur Luzolo Bambi. Mais contrairement aux rumeurs, il ne s’agit pas d’une plainte mais d’une dénonciation, a-t-il insisté. Argument: le rapport lui transmis ne résulte pas d’une enquête judiciaire. Le PGR a aussi précisé qu’aucun nom de toutes les personnalités citées par la presse ne figure dans le document lui déposé, mettant en garde la rumeur et la diffamation. Il est évident que le conseiller spécial du Chef de l’Etat n’est pas habilité à porter plainte, mais il est en droit de dénoncer des situations.
Kabange Numbi a également plaidé en faveur de la vérité et de l’objectivité, conformément au principe de la présomption d’innocence, en vue de préserver l’honneur et la dignité des personnes citées, dès lors qu’il ne s’agit que d’une dénonciation. Sa thèse tient la route tant la véracité de certains éléments faisant l’objet de dénonciation est sujette à caution. Puisque le dossier est dans la phase inquisitoire, les enquêtes doivent être secrètes. Le 23 juin, Luzolo Bambi, le conseiller spécial chargé de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, a remis une déposition au Parquet général de la République.
Il a soutenu que plusieurs dénonciations formulées par les particuliers concernent les détournements des deniers publics et la corruption presque dans tous les secteurs de la vie nationale. Voici que les suites de sa démarche s’avèrent fâcheuses et contreproductives. Elles sont à la base d’un tollé. Voici que le PGR s’est insurgé contre ces rumeurs. L’idée d’une enquête pour dénicher et de punir les auteurs présumés de ces fuites ou ce trafic des documents vient à être évoquée. Sinon leur action est nuisible tant à la procédure qu’à l’initiative du conseiller spécial du Chef de l’Etat. Sinon, c’est le quiproquo. La discorde.
YA KAKESA
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