Ce qui a été écrit dans la lettre du G7, même les pires ennemis de Joseph Kabila n’ont jusqu’ici pas été aussi loin dans la dénonciation de son œuvre à la tête du pays. Convaincus que leur Autorité morale vit ses derniers moments de pouvoir, les membres de ce groupe se préparent à rejoindre le prochain pouvoir sans tâche kabiliste
Le 23 mars dernier à Kingakati, réunion du bureau politique de la Majorité présidentielle. Un point à l’ordre du jour: l’examen de la lettre adressée au chef de l’Etat Joseph Kabila par le groupe de 7 ou le G7 -le MSR de Pierre Lumbi, l’UNADEF de Charles Mwando, l’UNAFEC de Gabriel Kyungu, l’ARC d’Olivier Kamitatu, le PDC de José Endundo, l’ACO de Patrick Bolonya et le MSDD de Christophe Lutundula- et les autres. En vérité, l’objet central de cette correspondance n’est même pas la ténébreuse question du respect de la Constitution. Noir sur blanc, les signataires de la lettre du G7 ont affirmé que le bilan de Joseph Kabila est globalement négatif.
Première déception! Quelle classe politique! Quels hommes d’Etat! Une réunion au sommet du premier mouvement politique du pays, convoquée et présidée par le chef de l’Etat lui-même, en sa propre résidence… Le lendemain, tout ce qui s’y était dit est relaté dans la presse! Dans les moindres détails. Quelle honte! Quelle bassesse! Du jamais vu. Triste Congo… Et la fameuse lettre, soi-disant adressée au Chef de l’Etat, donc prétendument confidentielle, était dans toutes les chancelleries et dans tous les journaux!
Deuxième déception. Les signataires sont tous responsables politiques. Les uns ministres, les autres députés, et il y a même, surprise des surprises, le conseiller spécial du chef de l’Etat.
Lorsqu’on dresse un bilan aussi négatif au sujet d’une œuvre censée être commune, au point de dire sans gêne ce qui suit: «qu’il y a rupture de confiance entre notre pouvoir et le peuple d’une part, et entre nos institutions et la communauté internationale de l’autre… La Majorité présidentielle ne semble plus en mesure de faire une nouvelle offre politique crédible qui lui permette de se réconcilier avec la majorité sociologique du pays…La difficile maîtrise de la situation sécuritaire à l’Est du pays… L’installation précipitée des nouvelles provinces, l’organisation très controversées des élections locales et municipales risquent d’aggraver la fracture nationale déjà observée et de planter le décor d’une crise politique grave et difficilement maîtrisable dans les jours à venir…. De deux choses l’une… On ne rend pas le Chef de l’Etat seul responsable de l’échec.
Chacun, en conscience d’Homme d’Etat, doit prendre sa part de responsabilité. Mieux, on n’interpelle pas le Chef de l’Etat. On fait, dans le plus grand secret, dans la plus grande confidentialité, des propositions de sursaut collectif, de ressaisissement de tous, de rectification et de réorientation politique ou économique, puisqu’on est dans un même bateau. On dit même équipe, combat collectif, victoire de tous ou échec de tous.
A défaut de cela, et lorsqu’on croit la remise en cause interne impossible, qu’effectivement «la Majorité présidentielle ne semble plus en mesure de faire une nouvelle offre politique crédible» et que l’on ne sent pas outre mesure concerné par ce bilan négatif, l’attitude responsable commande que l’on démissionne. Ce qui a été écrit dans cette lettre, même les pires ennemis de Joseph Kabila n’ont jusqu’ici pas été aussi loin dans la dénonciation de son œuvre à la tête du pays.
En observant de plus près les parcours de ce que l’on appelle «les frondeurs de la Majorité présidentielle», on comprend mieux leur stratégie.
Convaincus que Joseph Kabila vit ses derniers moments de pouvoir, ils se préparent à rejoindre le prochain pouvoir sans tâche kabiliste.
Hier, ils étaient «mobutistes», «Union sacrée», rebelles, etc. Ils en sont sortis tout propres, sans tâche: Mobutu était le seul responsable de son échec, comme les déboires de l’Union Sacrée reposaient sur les seules turpitudes de Tshisekedi. Eux, jamais responsables de quoi que ce soit.
Olivier Kamitatu, secrétaire général du MLC en rébellion, Endundo, membre du bureau politique du MLC, est-ce que ces deux grands responsables de ce que qui s’est passé dans le pays pendant l’agression se sentent-ils à un quelconque niveau comptables?
Jean Pierre Bemba, leur Chef, leur géniteur politique, est à la CPI, se montrent-ils seulement un tout petit peu solidaire ou compatissants avec celui qui a fait qu’ils soient aujourd’hui politiciens?
Ce qu’ils ont fait à Mobutu, à Tshisekedi et à Jean-Pierre Bemba, ils le reproduisent précocement aujourd’hui à Joseph Kabila. «Chasser le naturel, il revient au galop». Notre pays mérite une autre race d’hommes d’Etat? Ces caméléons politiques font la honte de l’intelligentsia nationale, car mettre sur la place publique les délibérations d’une réunion politique au sommet est une trahison comme ne pas se sentir comptables de ce que fait un gouvernement dont on est membre est une bêtise. Or il y a une chose plus grave que la trahison, c’est la bêtise.
Troisième déception. Ils trahissent le chef de l’Etat et veulent que personne ne se porte défenseur de Joseph Kabila. Ceux qui ont le courage de montrer leur loyauté au chef de l’Etat, sont jetés en pâture dans presse. Leurs personnalités couvertes d’incroyables insultes.
Le plan caché de cette correspondance n’était-il l’humiliation du Chef de l’Etat? Montrer à la face du monde que le bilan de Joseph Kabila, dont eux ne sont en aucun point comptables, est négatif et malgré cet échec, il ne veut pas quitter le pouvoir! Pire que l’humiliation, cette correspondance est un coup d’Etat moral contre Joseph Kabila.
Et ce lâche et vile coup d’Etat étant déjoué, ceux qui se sont montré fidèles et loyaux défenseurs de Joseph Kabila sont traînés dans la boue, traités des faucons, des jusqu’au-boutistes, des fumeurs de chanvre… Comment comprendre que des insultes d’aussi bas étages sortent des bouches des hommes d’Etat!
La stratégie est cousue de fil blanc! Il s’agit d’un ridicule clin d’œil à la communauté internationale, consistant à apporter la preuve qu’il y a deux camps autour de Joseph Kabila: le camp des gens bien, qui ont le même avis certains ambassadeurs et ONG, qui remuent ciel et terre pour que Joseph Kabila s’en aille parce que, disent-ils, son bilan est négatif. Et le camp de ceux qui ne veulent pas que Joseph Kabila quitte le pouvoir malgré que son bilan est négatif.
Au milieu de tout cela, il y a le peuple congolais, qui ne comprend pas que ceux qui, avant-hier étaient fervents Mobutistes, hier éminents guerriers du RCD et du MLC, alliés des agresseurs du Congo, et aujourd’hui, ils trahissent le pouvoir qui les a pardonnés et accueillis en son sein, malgré le sang qu’ils ont entre les mains. Objectif: se préparer pour intégrer le prochain pouvoir, après avoir trahi leurs chefs et rebellions respectifs pour servir Joseph Kabila qu’ils ont combattu armes à la main. Quel vertige? Pauvre peuple congolais qui attend de son élite politique de la constance, de la loyauté et du sérieux!
Triste Congo, nous méritons mieux que ce spectacle d’impénitents irresponsables. Ailleurs, les renégats, on les éjecte. Ils font honte aux valeurs républicaines.
Peuple congolais, méfiez-vous des gens qui prétendent avoir le cœur sur la main pour le peuple. Comme la main n’est là où le cœur doit être, demandez-vous ce qu’ils peuvent bien avoir à la place du cœur.
Le 23 mars dernier à Kingakati, réunion du bureau politique de la Majorité présidentielle. Un point à l’ordre du jour: l’examen de la lettre adressée au chef de l’Etat Joseph Kabila par le groupe de 7 ou le G7 -le MSR de Pierre Lumbi, l’UNADEF de Charles Mwando, l’UNAFEC de Gabriel Kyungu, l’ARC d’Olivier Kamitatu, le PDC de José Endundo, l’ACO de Patrick Bolonya et le MSDD de Christophe Lutundula- et les autres. En vérité, l’objet central de cette correspondance n’est même pas la ténébreuse question du respect de la Constitution. Noir sur blanc, les signataires de la lettre du G7 ont affirmé que le bilan de Joseph Kabila est globalement négatif.
Première déception! Quelle classe politique! Quels hommes d’Etat! Une réunion au sommet du premier mouvement politique du pays, convoquée et présidée par le chef de l’Etat lui-même, en sa propre résidence… Le lendemain, tout ce qui s’y était dit est relaté dans la presse! Dans les moindres détails. Quelle honte! Quelle bassesse! Du jamais vu. Triste Congo… Et la fameuse lettre, soi-disant adressée au Chef de l’Etat, donc prétendument confidentielle, était dans toutes les chancelleries et dans tous les journaux!
Deuxième déception. Les signataires sont tous responsables politiques. Les uns ministres, les autres députés, et il y a même, surprise des surprises, le conseiller spécial du chef de l’Etat.
Lorsqu’on dresse un bilan aussi négatif au sujet d’une œuvre censée être commune, au point de dire sans gêne ce qui suit: «qu’il y a rupture de confiance entre notre pouvoir et le peuple d’une part, et entre nos institutions et la communauté internationale de l’autre… La Majorité présidentielle ne semble plus en mesure de faire une nouvelle offre politique crédible qui lui permette de se réconcilier avec la majorité sociologique du pays…La difficile maîtrise de la situation sécuritaire à l’Est du pays… L’installation précipitée des nouvelles provinces, l’organisation très controversées des élections locales et municipales risquent d’aggraver la fracture nationale déjà observée et de planter le décor d’une crise politique grave et difficilement maîtrisable dans les jours à venir…. De deux choses l’une… On ne rend pas le Chef de l’Etat seul responsable de l’échec.
Chacun, en conscience d’Homme d’Etat, doit prendre sa part de responsabilité. Mieux, on n’interpelle pas le Chef de l’Etat. On fait, dans le plus grand secret, dans la plus grande confidentialité, des propositions de sursaut collectif, de ressaisissement de tous, de rectification et de réorientation politique ou économique, puisqu’on est dans un même bateau. On dit même équipe, combat collectif, victoire de tous ou échec de tous.
A défaut de cela, et lorsqu’on croit la remise en cause interne impossible, qu’effectivement «la Majorité présidentielle ne semble plus en mesure de faire une nouvelle offre politique crédible» et que l’on ne sent pas outre mesure concerné par ce bilan négatif, l’attitude responsable commande que l’on démissionne. Ce qui a été écrit dans cette lettre, même les pires ennemis de Joseph Kabila n’ont jusqu’ici pas été aussi loin dans la dénonciation de son œuvre à la tête du pays.
En observant de plus près les parcours de ce que l’on appelle «les frondeurs de la Majorité présidentielle», on comprend mieux leur stratégie.
Convaincus que Joseph Kabila vit ses derniers moments de pouvoir, ils se préparent à rejoindre le prochain pouvoir sans tâche kabiliste.
Hier, ils étaient «mobutistes», «Union sacrée», rebelles, etc. Ils en sont sortis tout propres, sans tâche: Mobutu était le seul responsable de son échec, comme les déboires de l’Union Sacrée reposaient sur les seules turpitudes de Tshisekedi. Eux, jamais responsables de quoi que ce soit.
Olivier Kamitatu, secrétaire général du MLC en rébellion, Endundo, membre du bureau politique du MLC, est-ce que ces deux grands responsables de ce que qui s’est passé dans le pays pendant l’agression se sentent-ils à un quelconque niveau comptables?
Jean Pierre Bemba, leur Chef, leur géniteur politique, est à la CPI, se montrent-ils seulement un tout petit peu solidaire ou compatissants avec celui qui a fait qu’ils soient aujourd’hui politiciens?
Ce qu’ils ont fait à Mobutu, à Tshisekedi et à Jean-Pierre Bemba, ils le reproduisent précocement aujourd’hui à Joseph Kabila. «Chasser le naturel, il revient au galop». Notre pays mérite une autre race d’hommes d’Etat? Ces caméléons politiques font la honte de l’intelligentsia nationale, car mettre sur la place publique les délibérations d’une réunion politique au sommet est une trahison comme ne pas se sentir comptables de ce que fait un gouvernement dont on est membre est une bêtise. Or il y a une chose plus grave que la trahison, c’est la bêtise.
Troisième déception. Ils trahissent le chef de l’Etat et veulent que personne ne se porte défenseur de Joseph Kabila. Ceux qui ont le courage de montrer leur loyauté au chef de l’Etat, sont jetés en pâture dans presse. Leurs personnalités couvertes d’incroyables insultes.
Le plan caché de cette correspondance n’était-il l’humiliation du Chef de l’Etat? Montrer à la face du monde que le bilan de Joseph Kabila, dont eux ne sont en aucun point comptables, est négatif et malgré cet échec, il ne veut pas quitter le pouvoir! Pire que l’humiliation, cette correspondance est un coup d’Etat moral contre Joseph Kabila.
Et ce lâche et vile coup d’Etat étant déjoué, ceux qui se sont montré fidèles et loyaux défenseurs de Joseph Kabila sont traînés dans la boue, traités des faucons, des jusqu’au-boutistes, des fumeurs de chanvre… Comment comprendre que des insultes d’aussi bas étages sortent des bouches des hommes d’Etat!
La stratégie est cousue de fil blanc! Il s’agit d’un ridicule clin d’œil à la communauté internationale, consistant à apporter la preuve qu’il y a deux camps autour de Joseph Kabila: le camp des gens bien, qui ont le même avis certains ambassadeurs et ONG, qui remuent ciel et terre pour que Joseph Kabila s’en aille parce que, disent-ils, son bilan est négatif. Et le camp de ceux qui ne veulent pas que Joseph Kabila quitte le pouvoir malgré que son bilan est négatif.
Au milieu de tout cela, il y a le peuple congolais, qui ne comprend pas que ceux qui, avant-hier étaient fervents Mobutistes, hier éminents guerriers du RCD et du MLC, alliés des agresseurs du Congo, et aujourd’hui, ils trahissent le pouvoir qui les a pardonnés et accueillis en son sein, malgré le sang qu’ils ont entre les mains. Objectif: se préparer pour intégrer le prochain pouvoir, après avoir trahi leurs chefs et rebellions respectifs pour servir Joseph Kabila qu’ils ont combattu armes à la main. Quel vertige? Pauvre peuple congolais qui attend de son élite politique de la constance, de la loyauté et du sérieux!
Triste Congo, nous méritons mieux que ce spectacle d’impénitents irresponsables. Ailleurs, les renégats, on les éjecte. Ils font honte aux valeurs républicaines.
Peuple congolais, méfiez-vous des gens qui prétendent avoir le cœur sur la main pour le peuple. Comme la main n’est là où le cœur doit être, demandez-vous ce qu’ils peuvent bien avoir à la place du cœur.
Jean Luc MAPAMITIBA
Analyste politique