On l’attendait le moins et voici qu’il s’affiche. Son ambition: conquérir le gouvernorat de la province du Kongo Central. Me Jean Bosco Khonde, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est candidat gouverneur de cette province. Il a fait lui-même cette annonce, mercredi 27 octobre dans un lieu symbolique dans la commune de Kasa-Vubu à quelques encablures du rond-point de la Force publique, où siège l’interfédération de l’UDPS-Kinshasa et de la communauté Né Kongo de l’UDPS vivant à Kinshasa.
Devant une foule immense venue l’écouter, entre autres des membres de l’UDPS, la famille et des amis, Me Jean Bosco Khonde a peint un tableau sombre de la province du Kongo Central, brossant succinctement l’histoire de la crise que traverse sa province, ayant commencé, selon lui, juste après le départ du gouverneur Mbatshi Batshia pour l’Assemblée nationale. «Au lieu d’organiser les élections 40 jours après, comme le veut la loi, il a fallu attendre 11 mois. Ces élections organisées 11 mois après la vacance du poste, en violation de la loi, qui ont porté le feu gouverneur Jacques Mbadu à la tête du Kongo Central, se sont déroulées sur fond de crise liée aux querelles entre Né Kongo. Ainsi, le mandat du gouverneur Mbadu était émaillé de beaucoup de difficultés jusqu’à ce que l’Assemblée provinciale a fait objet d’une attaque barbare par des inciviques», a-t-il relaté. Et de renchérir: «après, l’intérim a été confié à Atou Matubuana qui a fini par gagner les élections d’avril 2019. Mais quelques mois après, il y a eu le scandale sexuel dit ‘’Mimigate’’, qui avait conduit à la suspension du gouverneur et du vice-gouverneur. Réhabilité trois mois après, précisément le 04 décembre 2019, le gouverneur Atou a été déchu par les députés provinciaux à la suite d’une motion de défiance. Il s’en suivra une saga politico-judiciaire qui a duré presque deux ans. Récemment, en exécution de l’arrêt de la Cour constitutionnelle RCons 1171, le VPM de l’Intérieur a consacré la chute du gouverneur Atou et confié l’intérim au vice-gouverneur Justin Luemba».
Selon Me Jean Bosco Khonde, pendant toute cette période de crise, la province est tombée très bas, avec des infrastructures routières, immobilières, scolaires et hospitalières en ruine. «Les routes de dessertes agricoles très abimées, des salaires des fonctionnaires impayés. Bref, la crise économique et sociale au Kongo Central a atteint son paroxysme. Les finances publiques de la province très malades à cause du disfonctionnement de la régie financière locale, la DGRKC. Conséquence, le Kongo Central figure aujourd’hui sur la liste des provinces frappées par la famine», a déploré celui qui se dit prêt à bouger les lignes au Kongo Central.
Ancien ministre province de la Justice et Droits humains et porte-parole du gouvernement provincial du Kongo Central entre 2018 et 2019, Me Jean Bosco Khonde, une fois élu, envisage de réconcilier les Né Kongo entre eux, en recréant la cohésion provinciale sans laquelle aucun développement n’est possible. En outre, en tant que membre du parti au pouvoir, l’UDPS, il promet de baliser la voie conduisant à la réélection de Félix Tshisekedi en 2023 avec un pourcentage très élevé au Kongo Central. L’autre promesse faite par ce potentiel candidat gouverneur c’est d’aider l’actuel Chef de l’Etat à obtenir une grande majorité au Parlement, en faisant élire plus de 80% des députés de l’Union sacrée et UDPS au Kongo Central.
Que savoir du profil de Jean Bosco Khonde?
Pour ceux qui ne le savent pas, Me Jean Bosco Khonde draine derrière lui une forte expérience avérée et un parcours professionnel exceptionnel. Juriste de formation avec une licence en Droit de l’Université de Kinshasa -UNIKIN- en 1990; détenteur de deux licences spéciales en Finances publiques et fiscalité, et en Droit commercial et des affaires, Jean Bosco Khonde a aussi un diplôme d’études approfondies -DEA- en Finances publiques et fiscalité. Aujourd’hui, il est Doctorant à l’Université Sophia Antipolis de Nice-Côte d’Azur en France.
Né en 1964, Jean Bosco Khonde a assuré plusieurs fonctions. Notamment comme fonctionnaire au ministère du Plan en 1991, magistrat de Parquet de 1991 à 1997, conseiller juridique du ministre chargé des missions à la Maison civile du Chef de l’Etat entre 1992 et 1994; chargé d’études puis chargé des missions au cabinet du Président de la République de 1994 à 1997, conseiller juridique du ministre de la Justice de 2008 à 2012, conseiller principal au cabinet du conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption à la Présidence de la République entre 2015 et 2018.
A ce jour, il est membre du corps scientifique de la faculté de Droit de l’UNIKIN depuis 2004, puis avocat au barreau de Kinshasa depuis 2006. Visiblement, au regard de son curriculum vitae lourd, le président de la Fondation «Jean Bosco Khonde» a le profil voulu pour diriger la province du Kongo Central, la redresser et la sortir de la crise dans laquelle elle est plongée depuis près de cinq ans.
OK