Mort le 30 novembre 2013, Rochereau Tabu Ley restera à jamais gravé dans les mémoires des RD-Congolais. Samedi 30 novembre 2019, date marquant le 6ème anniversaire de sa disparition, des activités ont été organisées par le comité de Festi Ley, sous l’égide du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, dans le but d’exprimer un attachement continu à Rochereau Tabu Ley. Dans la matinée du même samedi, une visite a eu lieu à son mausolée à la Nécropole entre Terre et Ciel, dans la commune de la N’sele. Conduite par la commissaire générale et fille de l’illustre disparu, Yvette Tabu, la délégation constituée essentiellement des membres de familles biologique et musicale, des amis et connaissances a déposé les gerbes de fleurs sur la tombe de Tabu Ley. Dans la soirée, un concert a été organisé au Musée national de la RD-Congo, avec l’orchestre de l’Institut national des arts -INA- et les Baobabs voice of Congo. Au cours de cette activité, quelques personnalités sont intervenues, parmi lesquelles le vice-gouverneur de Kinshasa, Néron Mbungu, qui a représenté son titulaire Gentiny Ngobila en mission de travail, ainsi que le Professeur Yoka Lye Mudaba. Un jour avant, soit vendredi 29 novembre, une messe des suffrages en faveur de l’illustre disparu a été dite dans la soirée en la paroisse Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe.
Les activités relatives à la commémoration du 6ème anniversaire de la mort de Pascal Rochereau Tabu Ley se sont bien déroulées à Kinshasa. Décédé le 30 novembre 2013, l’artiste musicien affectueusement appelé «Seigneur Ley» restera à jamais gravé dans les mémoires de ses mélomanes. C’est ce qu’ont prouvé, samedi 30 novembre 2019, plusieurs RD-Congolais qui se sont associés à la famille de l’illustre disparu, lors de la visite au mausolée de Rochereau à la Nécropole entre Terre et Ciel, dans la commune de la N’sele. Des membres de familles biologique et musicale, des amis et connaissances se sont inclinés tour à tour devant la tombe de ce grand artiste musicien et auteur compositeur, avant d’y déposer leurs gerbes de fleurs. Sur place, une des filles de l’illustre disparu, Yvette Tabu, a remercié au nom de la famille, tout le monde qui a fait le déplacement de ce cimetière pour cette marque de reconnaissance envers leur feu père.
Néron Mbungu et Yoka Lye vantent les mérites de Tabu Ley
Dans la soirée, un concert a été organisé par le comité de Festi Ley au Musée national de la RD-Congo, avec d’abord l’orchestre de l’INA qui a joué en récital quelques chansons de Tabu Ley, puis les Baobabs voice of Congo qui ont aussi interprété certaines chansons de Seigneur Ley. Cette manifestation a été également ponctuée par deux interventions, notamment celle du vice-gouverneur de Kinshasa, Néron Mbungu, représentant son titulaire Gentiny Ngobila Mbaka en mission de services, et celle du Professeur Yoka Lye Mudaba. Dans son allocution, Néron Mbungu a d’abord souligné que la ville garde une pensée pieuse dans la mesure où Tabu Ley a occupé le poste de vice-gouverneur de la capitale RD-congolaise. Puis, il a reconnu le savoir-faire de cet artiste à travers ses chansons qui continuent d’inspirer d’autres artistes musiciens. «Sa mort est une vraie perte immense, impossible à compenser. Heureusement que l’artiste ne meurt pas, il continue à vivre à travers ses œuvres. Sa chanson prémonitoire ‘Mukolo na kokufa’ nous place devant cette funeste et implacable réalité sans distinction de classes sociales. Sa chanson ‘Congo avenir’ est à la fois un cri de prise de conscience pour le travail et pour la bonne gestion. Il a chanté l’espoir et l’africanisme», a déclaré le vice-gouverneur de Kinshasa. Selon Néron Mbungu, Seigneur Ley fut un combattant et précurseur de la démocratie. «Compatriote, il a usé d’un discours engagé, il a rêvé d’un Congo fort et prospère, un Congo où les enfants vont à l’école. La ville a lancé l’Opération Kin bopeto, une philosophie qui reflète la pensée de Tabu Ley dans un extrait: lobi bo kolula yango. Que tous les Kinois s’y imprègnent afin que Kinshasa revête sa plus belle robe», a-t-il invité. Pour sa part, le Professeur Yoka Lye a vanté les mérites de ce monument avec qui il a entretenu des relations extrêmement fraternelles de son vivant. «Avec un parcours exceptionnel, Tabu Ley fut un séducteur des foules, innovateur avec la révolution du show, avec le succès inédit de l’Olympia, avec le recourt rythmique à la guitare solo, avec le goût de la sape. Tabu Ley, en plus de l’homme-orchestre, il fut lui-même un personnage paradoxe de fiction; il est poète et poésie», a révélé le Professeur Yoka Lye. Et d’ajouter: «si l’on s’en tient à sa littérature musicale, on se rend compte combien il a été inoxydable, ‘inzoulukable’, manipulant ses thématiques dans leur rendu et dans leur traitement stylistique, en les rafraichissant et les embellissant sans cesse et en les rajeunissant à chaque nouvelle inspiration». De l’avis de ce professeur d’universités, Tabu Ley a joué 4 bouquets thématiques. Le premier bouquet c’est celui de l’éloge de l’amour, un amour platonique, tonique, idéalisé, avec des chansons comme «Lina», «Christina», «Maria», «Maze». A l’en croire, Tabu Ley n’a pas aimé les femmes, il a plutôt exalté la femme RD-congolaise idéale. Le deuxième bouquet thématique exploité par Tabu Ley, c’est celui des chansons intimistes, personnalisées à l’allure confidentielle. Allusion faite à la chanson «Fétiche». Rochereau a aussi recouru aux chansons à caractères prophétiques, l’exemple de «Mukolo na kokufa». Et le dernier bouquet évoqué par le Professeur Yoka, ce sont les chansons à caractère civique, patriotique et politique. Le cas des chansons «Congo avenir», «Ngonga ebeti». Selon ce mélomane de première heure de la musique de Seigneur Ley, ces quatre bouquets sont des recours itératifs, reparfumé, repoétisé et sans aucune dose de monotonie. Pour lui, 6 ans après voire 100 ans après, Tabu Ley continuera à hanter les rêves d’hommes et de femmes passionnés de leur vie, de leur pays et de leur amour platonique. Pour rappel, le vendredi 29 novembre, une messe des suffrages a été dite en faveur de Rochereau Tabu Ley en la paroisse Notre Dame de Fatima. Dans son homélie, l’officient du jour, l’Abbé Koko a invité les RD-Congolais à exploiter les valeurs, la culture que Tabu Ley a laissées. Selon lui, Rocheteau avait un pouvoir métonymique, un grand pouvoir d’être chef. «Tabu Ley avait le pouvoir de nous faire lever pendant qu’il jouait. Il avait le pouvoir de nous orienter par l’habillement, sa manière de marcher était contrôlée. C’est fut un homme exigeant. Il avait le pouvoir de faire sortir en nous ce que nous hésitions de dire», a conclu l’officient.
Olitho KAHUNGU