Toutes les batteries sont mises en marche pour défendre coûte que coûte l’intégrité territoriale de la RD-Congo, victime d’une énième agression de la part de son voisin rwandais, via ses supplétifs du M23. Le déploiement de la Force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est -East african communauty -EAC- ayant laissé les RD-Congolais sur leur soif, les autorités compétentes ne sont pas restées indifférentes. Kinshasa a recontacté la Communauté de développement de l’Afrique australe -SADC- pour l’appuyer face à cette agression et les contacts ont été pris. Pour preuve, le Chef d’Etat-major général adjoint en charge des opérations au sein des FARDC, Chico Tshitambwe, vient de boucler une tournée auprès de quelques pays d’Afrique australe et des instances de la sous-région dont le but est de réchauffer et renforcer la coopération militaire.
Dès son retour de cette tournée, le Général-major Chico Tshitambwe s’est confié à la presse militaire. «Avec les efforts du Commandant suprême, les efforts qui ont fait que les sanctions auxquelles nous faisions face ont été levées, nous sommes dans une phase où nous devons renforcer nos relations au niveau régional avec la SADC et au niveau bilatéral avec certains pays de la région, nous ouvrir à d’autres horizons», a lâché Chico Tshitambwe, précisant qu’on a eu «de bons contacts et ça va produire des fruits d’ici là».
Il s’agit là des contacts permettant au chargé des opérations des FARDC d’envisager de meilleures perspectives face à l’agression rwandaise sous couvert des terroristes du M23. Le Chef d’Etat-major adjoint se montre très rassurant. «La guerre contre le Rwanda, nous allons l’emporter et tous ces territoires conquis par le Rwanda et le M23 seront repris sans aucune forme de négociation», a-t-il promis.
A en croire le CEMG-A/OPS des FARDC, les actes posés par l’ennemi sur le territoire RD-congolais ne resteront pas impunis. «Ça fait presque 25 ans que notre population dans la partie Est souffre beaucoup. Du massacre de Makobola jusqu’à celui de Kishishe, tout est documenté. Le massacre de l’Est porte un nom et une adresse. Tôt ou tard, les responsables vont payer», a-t-il prévenu.
L’EAC dubitative sur le terrain
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est a déployé un contingent au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, mais cette force a vite montré ses limites dans la mesure où le M23 a conquis de nouvelles localités sous sa barbe sans qu’elle ne s’interpose. Une attitude très mal perçue par la population et les autorités RD-congolaises.
Par ailleurs, Kinshasa avait dénoncé le refus du Rwanda via le M23 d’appliquer la feuille de route de Luanda, datée de novembre 2022, du fait que sur le terrain la coalition M23/RDF continue d’étendre ses zones d’occupation en territoire RD-congolais. Cette situation a poussé la population a demandé au gouvernement de se désengager de ses accords ayant conduit au déploiement de la Force régionale de l’EAC comme elle l’a fait pour exiger le départ de la MONUSCO.
Le gouvernement qui sait jouer sa partition, ayant obtenu du Sommet d’Addis-Abeba le retrait de la coalition M23/RDF au plus tard le 30 mars prochain, a jugé bon de faire appel à la SADC. L’on se souviendra que la SADC dont l’apport, par le passé, avait été déterminant pour stopper l’aventure meurtrière du M23 et ses soutiens rwandais, est l’un des partenaires de la CIRGL dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Dans ses rangs figure particulièrement la Tanzanie, dont furent formés les contingents de la Brigade spéciale d’intervention qui avait participé à la mise en déroute de cette rébellion pro-rwandaise en novembre 2013. Aujourd’hui, Kinshasa a donc décidé de se retourner vers l’Afrique australe pour renforcer ses moyens d’action sur terrain, la nouvelle réjouit les RD-Congolais. Le Général Chico Tshitambwe a lui-même dit qu’au cours de sa tournée qu’il a effectuée à la tête d’une importante délégation militaire RD-congolaise, il a rencontré les instances de l’organisation d’Afrique australe en vue de réchauffer et renforcer la coopération militaire avec ces pays et avec l’organisation d’Afrique australe. Les espoirs sont permis.
