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Kalumba se compromet dans le dossier Air Kasaï-Gomair

Le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba
Le ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba
Ce qui se passe au cabinet du ministre des Transports et voies de communication ressemble à de la pagaille: une panne de moteur d’un avion loué vient de coûter la suspension des licences d’exploitation à deux compagnies aériennes alors qu’un crash mortel à Goma et une sortie de piste à Lodja ont été banalisés! 
Le pieux ministre des Transports et Voies de communication, Justin Kalumba, s’est déconsidéré dans le traitement partial du dossier d’une panne de moteur en plein vol d’un avion de Gomair loué à Air Kasaï le 17 novembre dernier, depuis qu’il s’est empressé de suspendre les licences d’exploitation de ces deux compagnies aériennes.
Jugée d’inique, la décision du ministre choque certains esprits qui insistent sur le contraste entre la rigueur appliquée au tandem Gomair-Air Kasaï et le silence suspect qui entoure les rapports sur le récent crash mortel de Goma et la sortie de piste fin octobre à Lodja des avions de flyCAA, jamais sanctionnés jusque-là. Le ministre est tombé très bas, ça ne l’honore pas!  
Ce qui se passe actuellement au cabinet de Justin Kalumba ressemble-t-il à de la pagaille? Beaucoup le pensent. C’est la chienlit en lieu et place d’une mesure administrative conforme à la loi. Rien d’autre. A la suite d’une panne de moteur en plein vol du Boeing 737 9QCGD de Gomair loué par Air Kasaï le 17 novembre 2013, Justin Kalumba, le ministre des Transports et Voies de communication, a décidé de suspendre les licences de ces deux compagnies aériennes, a-t-on appris le week-end à Kinshasa.
Si Kalumba peut se targuer de vouloir débarrasser le ciel RD-congolais de la friperie, il n’en reste pas moins vrai que cette sanction à l’égard d’Air Kasaï et Gomair s’avère fortement pitoyable et arbitraire au regard des textes, commentent les membres de sa propre administration, notamment à la Direction de l’aéronautique civile.
Leur lecture est claire comme l’eau de roche: «Certes l’avion a été loué par Air Kasaï mais la responsabilité technique incombe à son propriétaire, Gomair qui est, du reste, défendable du fait qu’il n’y a jamais eu accident et que e le pire a été évité grâce à la dextérité et à l’expérience des pilotes, qui ont pu poser l’appareil sur la piste de Kisangani sans couac», explique un expert avant de préciser: «Selon la loi, notamment le décret n°12/030 du 2 octobre 2012 fixant les conditions d’octroi d’une licence d’exploitation ainsi que les règlements de l’Aviation civile -RACD.1-7 régissant la suspension d’une licence d’exploitation-, la compagnie incriminée doit recevoir une mise en demeure de sept jours avant la suspension préalable de la licence». Kalumba n’a pas suivi cette procédure, dénonce-t-on.
S’il n’est pas induit en erreur par la rumeur selon laquelle l’avion était peint aux couleurs d’Air Kasaï -ce que dément Gomair-, Kalumba semble décidé de violer les dispositions légales. «S’agissant de cette rumeur, la confusion est due au fait que les images balancées à la télé ont montré un autre appareil, le Boeing d’Air Kasaï venu récupérer des passagers laissés à l’aéroport de Bangboka, au lieu de l’avion de Gomair cloué au sol sur décision du ministère des Transports», croit savoir un observateur. «Le ministre aurait agi sous le coup de l’émotion d’autant plus que certains de ses collègues membres du gouvernement étaient parmi les passagers à bord de l’avion», estiment d’autres analystes.
N’empêche. Un homme d’état n’a pas d’état d’âme. La suspension des licences de Gomair et Air Kasaï est à la fois inique et étonnante. Ceux qui s’en émeuvent évoquent le contraste entre la rigueur appliquée à ces deux opérateurs aériens et le silence abject qui entoure le rapport sur le récent crash mortel de Goma et la sortie de piste fin octobre à Lodja -non pas à Tshikapa comme écrit précédemment par la Rédaction d’AfricaNews qui réitère ses excuses à ses nombreux et fidèles lecteurs- de l’avion de la compagnie flyCAA, tous deux jamais sanctionnés à ce jour. «Le ministre Kalumba est tombé très bas.
Il semble avoir opté pour la politique de deux poids deux mesures», s’écrie-t-on dans les bureaux de l’aéronautique civile. «La mesure du ministre est susceptible de favoriser le retour à une situation de monopole et son corollaire: la flambée des prix des billets», s’insurgent, de leur côté, les consommateurs.
Avant l’entrée en scène d’Air Kasaï et de Korongo Airlines, les passagers étaient presqu’à la merci d’un seul opérateur aérien. Ceux à destination de Kindu au départ de Kinshasa étaient contraints de débourser USD 600 contre USD 300 actuellement tandis que les lignes Kinshasa-Lubumbashi et Kinshasa-Goma nécessitaient respectivement USD 450 et USD 540 contre USD 250 et USD 355 actuellement.
Tino MABADA

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