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Salomon Kalonda: derrière le martyre, l’enjeu électoral

Salomon Kalonda, conseiller spécial de Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle et principal challenger de Félix Tshsiekedi, est transféré depuis le weekend à la prison militaire de Ndolo, après une dizaine de jours dans les geôles des renseignements militaires alors que son dossier se trouve désormais à l’Auditorat militaire. A six mois du scrutin, Katumbi se trouve donc «privé de son homme de confiance». Inculpé pour «incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, atteinte à la sûreté de l’Etat et détention illégale d’armes», Salomon Kalonda serait en fait victime des calculs politiques, à six mois de l’élection présidentielle.

De l’avis du journaliste Christophe Rigaud, cette affaire est loin d’être «anodine» alors que la démarche visant à écarter Moïse Katumbi de la présidentielle via la Loi Tshiani a visiblement échoué puisque non débattue, à 3 jours de la clôture de la session parlementaire de juin. Désormais, les «stratèges du régime» veulent faire preuve «d’ingéniosité» en présentant Moïse Katumbi comme «candidat de Kigali». Une attitude jugée de «trop facile» par plusieurs analystes politiques qui rappellent la posture de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- devant Joseph Kabila.

«Tshisekedi père et fils ont longtemps traité Kabila de Rwandais avant de dire qu’il est notre frère. C’est trop facile d’accuser des adversaires politiques d’avoir des accointances avec Kigali puisqu’ils savent la colère de la population face au régime de Kagame», fustige un chroniqueur politique sur Twitter.

Pour Christophe Rigaud, il fait l’ombre d’aucun doute, le camp présidentiel a trouvé là un «argument de campagne choc qui pourrait bien faire mouche alors que le conflit est toujours dans l’impasse dans l’Est du pays». Ainsi, il prédit une détention prolongée du spécial afin de «compliquer la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle».

Le journaliste français rappelle par ailleurs l’influence de Kalonda aux côtés du président d’Ensemble pour la République. «Les tractations secrètes et diplomatiques de l’homme d’affaires -Katumbi, NDLR- n’ont aucun secret pour lui», fait-il remarquer. Et de conclure: «en accusant Salomon Kalonda de collusion avec le Rwanda, qui soutient les rebelles du M23, le gouvernement fait passer un message, qu’il distille déjà depuis plusieurs semaines, selon lequel le président d’Ensemble n’aurait jamais dénoncé l’agression du Rwanda, ni jamais critiqué Paul Kagame».

Natine K.


RDC: Katumbi privé de son homme de confiance avant les élections

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