
Les avocats du super flic plaident désormais pour le dessaisissement légal du Parquet général au profit du juge répressif du Tribunal. Ils font remarquer que leur client a saisi le Tripaix/Gombe par une Citation Directe enregistrée sous RP 28.909, avant l’existence du Mandat d’amener et de l’Avis de Recherche lancés contre sa personne en date du 11 mars 2021…
Renversement ex abrupto de la situation dans l’affaire qui oppose l’ancien Administrateur de l’Agence nationale de renseignement -ANR- à une douzaine de plaignants. Kalev Mutondo vient de porter plainte par voie de citation directe devant le Tribunal de paix de la Gombe contre ses plaignants, notamment Jean Claude Muyambo et consorts, indique un communiqué de presse daté du 20 mars 2021, signé par le Bâtonnier Jean Mbuyu Luyongola au nom du collectif des avocats de l’ancien patron de ce service de sécurité. Par cette action reconnue dans un Etat de droit, Kalev Mutondo rend coup pour coup en vue de sauver non seulement son honneur et sa dignité d’ancien Haut fonctionnaire d’Etat mais aussi et surtout celui de ce service de sécurité. Une étape test de la justice d’un pays qui se veut être un Etat de droit.
Le dossier de l’ancien patron de l’ANR prend d’autres tournures. Accusé, Kalev Mutondo devient plaignant. «Notre client, Monsieur Kalev Mutondo, vient à son tour de porter plainte par voie de citation directe devant le Tribunal de paix de la Gombe, contre les plaignants qui ont massivement et dans une même période, porté plainte contre lui, aux Parquets généraux de Kinshasa/Matete et de Kinshasa/Gombe, par des allégations qu’ils savent, en âme et conscience, pertinemment fausses à son égard», annonce le collectif des avocats de cet ancien Haut fonctionnaire de l’Etat. A cet effet, les avocats de Kalev demandent au Procureur général de Kinshasa/Gombe, conformément aux Lois et à la jurisprudence, d’ordonner l’annulation du Mandat d’amener et de l’Avis de Recherche, lancés contre leur client pour lui permettre de comparaître en homme libre audit procès et d’organiser la défense de ses droits, sans encombre, tels que garantis par les dispositions pertinentes de la Constitution.
Ils plaident désormais pour le dessaisissement légal du Parquet au profit du juge répressif du tribunal. Ils font remarquer que Kalev Mutondo a saisi le Tripaix/Gombe par une Citation Directe le 8 mars 20121 sous RP 28.909, avant l’existence du Mandat d’amener et de l’Avis de Recherche lancés contre sa personne en date du 11 mars.
Par cette démarche, Kalev Mutondo se soucie de laver son honneur et sa dignité d’ancien Haut fonctionnaire de l’Etat et de père de famille. Il tient aussi à laver l’honneur de l’Agence nationale de renseignement -ANR-, service de l’Etat dont il a été Administrateur général de 2011 à 2019. De l’avis de certains observateurs, par cette action qui caractérise un Etat de droit, Kalev Mutondo se voit aussi obligé de laver l’honneur de tous les autres services d’ordre, de défense et de sécurité de la RD-Congo, sur lesquels l’opprobre est jeté gratuitement.
L’ancien AG de l’ANR a voulu rendre coup pour coup pour permettre à l’opinion publique de connaître la vérité à travers un procès public respectueux des lois de la République. C’est aussi une manière pour lui de prouver sa disponibilité permanente à coopérer étroitement avec la justice de son pays, la RD-Congo, dans le respect scrupuleux de la Constitution et des lois de procédure. Par cette option, Kalev Mutondo sait pertinemment bien qu’il ne se reproche de rien sur sa conscience et souhaite même que les allégations mises à sa charge, individuellement, et non à charge de l’Etat, fortement relayées à grands renforts des réseaux sociaux, ne trouvent refuge dans l’instruction sécrète du Parquet. Un rebondissement d’une affaire qui met à l’épreuve la justice d’un Etat de droit.
Tino MABADA