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Kadima vs candidats Président: un second round exigé

Après la rencontre, lundi 13 novembre dernier, avec le président de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, Denis Kadima, des candidats Président de la République, dans une déclaration publiée jeudi 16 novembre 2023, ont exigé une nouvelle rencontre avec la centrale électorale. Au nombre de neuf, ces candidats ont fixé à 24 heures le deadline pour la tenue de cette seconde rencontre, décisive pour les scrutins du 20 décembre prochain. Son enjeu, à scruter la déclaration signée notamment par Martin Fayulu, Denis Mukwege, Seth Kikuni ou encore Marie-Josée Ifoku, est de parvenir à un accord avec cette institution d’appui à la démocratie.

«A l’issue de la réunion de concertation, aucun accord ne s’est dégagé sur les différents points soulevés, en particulier, sur la question l’organisation effective par la CENI, des élections crédibles, transparentes, démocratiques et impartiales, le 20 décembre 2023, dans le respect de la régularité constitutionnelle. Ils ont, en conséquence, décliné l’offre de la CENI de signer le code de bonne conduite qui leur a été proposé parce qu’ils ont estimé qu’il y avait lieu, préalablement, de trouver un accord avec la CENI sur le respect des règles du jeu et des principes d’organisation d’élections crédibles, démocratiques, transparentes et impartiales», ont-ils expliqué dans cette déclaration également signée par Floribert Anzuluni, Théodore Ngoyi, Constant Mutamba et Jean-Claude Baende.

A défaut de parvenir à un accord, Fayulu et ses compères préviennent qu’ils «prendront leur responsabilité devant Dieu, la Nation et l’histoire». A l’origine de cette exigence d’une nouvelle rencontre entre Kadima et les candidats Président de la République, des irrégularités relevées par ces derniers depuis le rendez-vous du lundi dernier.

«L’article 8 alinéa 1 de la Loi électorale enjoint la CENI à publier la liste définitive des électeurs par centre de vote, avec indication de bureau vote, trente jours avant la campagne électorale. Cependant, la CENI n’a pas assuré cette régularité, en violation intentionnelle de la Constitution et de la Loi électorale», ont-ils évoqué après avoir constaté qu’à trois jours du début de la campagne électorale, la centrale électorale n’a pas encore publié la liste définitive des électeurs.

Consécutivement à ce grief, les 9 prétendants au mandat présidentiel ont soulevé «la question de la fiabilité du fichier électoral» qui, de leur avis, continue d’être «toujours pendante». «Il s’est ajouté le flou créé par l’opération de délivrance des duplicatas aux électeurs dont les cartes ne sont plus lisibles. En effet, cette opération confirme que le chiffre d’enrôlés de 43.955.181, annoncé par la CENI, ne peut pas se vérifier, car plusieurs enrôlés, demandeurs de duplicatas, ne trouvent pas leurs noms sur la base des données», ont-ils soutenu.

Et d’enchainer: «les éléments constitutifs d’un électeur dans un fichier électoral sont les données textuelles et les données biométriques, notamment l’identité, la photo, l’iris et l’empreinte digitale.

Malheureusement, la récupération des omis ne se fait qu’avec les données textuelles dans les centres chargés de délivrer les duplicatas. La CENI a esquivé cette grave préoccupation soulevée par les candidats Président de la République».

Mukwege, Kikuni et Mutamba ont en plus épinglé la problématique de la cartographie électorale, censée être publiée par la CENI trente jours au plus tard avant le début de la campagne en tenant compte du nombre des inscrits. «Loin de publier la cartographie dans les conditions prévues par les dispositions de l’article 47 bis de la Loi électorale, la CENI s’est contentée, pour la forme, de remettre un atlas électoral d’une province à chaque candidat», ont-ils déploré, non sans faire remarquer par ailleurs que «le déploiement des DEV -anciennement machine à voter- dans le délai prévu est incertain pour organiser les élections le 20 décembre 2023».

Considérant que «les machines à voter utilisées lors des élections de 2018 dans la ville de Kinshasa et dans la province du Kongo Central ont été envoyées à l’intérieur du pays pour gagner du temps» et que «la fabrication d’autres machines se poursuit en Corée», ces 9 adversaires de Tshisekedi ne sont pas allés par le dos de la cuillère pour accuser la CENI de «s’apprêter à organiser un simulacre d’élections, aux conséquences dangereusement chaotiques».

Déjà, ils en tiennent pour responsables: la CENI et le pouvoir en place. Pendant ce temps, le président de la CENI, Denis Kadima, n’a cessé de donner des assurances quant à la tenue effective des élections au 20 décembre 2023 tout en veillant à réunir les conditions légales, techniques et logistiques nécessaires pour des scrutins transparents et démocratiques.

Lundi face aux candidats Président de la République ainsi que mercredi devant la Société civile, Kadima n’a pas tergiversé pour confirmer ce rendez-vous démocratique.

Ya KAKESA

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